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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 16:06
Nicholas Jubber, Sur les traces du prêtre Jean, Libretto

Nicholas Jubber, jeune aventurier britannique dont j'avais déjà lu l'ouvrage postérieur A la barbe des ayatollahs, est d'abord parti Sur les traces du prêtre Jean.

Le prêtre Jean est un personnage mythique du Moyen-âge, supposé roi des Indes, mais peut-être vient-il en fait d'Ethiopie, en tout cas un royaume chrétien loin de l'Europe, où se trouvent la fontaine de jouvence, des êtres fantastiques et des richesses innombrables. En 1197, le pape Alexandre 3 envoie son médecin, Maître Philippe, porteur d'une missive pour le prêtre Jean. Mais Philippe disparaît en route et personne n'entend plus jamais parler de lui. En 2001, Nicholas Jubber décide d'accomplir la mission de Philippe. Chargé d'une copie de la lettre du pape, il prend la route de l'Ethiopie, accompagné de son ami Mike.

Nick et Mike sont partis de Venise, ont traversé l'Italie, la Turquie, la Syrie, Israël, l'Egypte et le Soudan pour terminer leur périple à Lalibela en Ethiopie. Ils utilisent les moyens de transport locaux. Autobus principalement mais aussi bateau, train, taxi, stop. Ils voyagent à l'économie et logent donc toujours dans dans les hôtels les moins chers dont les matelas sont défoncés et habités par des insectes piqueurs, les draps sales, l'approvisionnement en eau et en électricité aléatoire. Sur place ils partent à la recherche des vestiges de l'époque des croisades. Vestiges historiques -forteresses et églises, souvent transformées depuis en mosquées- et vestiges culturels -communautés chrétiennes plus ou moins nombreuses, arméniens, maronites, coptes.

 

J'ai bien apprécié cette lecture. Nicholas Jubber écrit bien et de façon vivante, toujours avec beaucoup d'humour (un humour devant lequel, je dois l'avouer, j'ai parfois levé le sourcil en me disant "potacheries de gamin de 25 ans" -gamin de 25 ans ! aïe, ça me fout un coup de vieux !) Ce que j'ai le mieux aimé c'est tout ce qui concerne l'histoire des croisades et des Etats francs de Palestine. J'ai découvert le personnage de Saladin que j'ai trouvé très intéressant.

Une petite critique pour terminer : Nick et Mike sont pressés par le temps, ils n'ont que trois mois pour mener à bien ce long voyage et donc certaines étapes sont très courtes, à peine arrivés ils doivent repartir. Ca laisse peu de temps pour rencontrer des gens, ce que j'ai parfois trouvé dommage. Mais en même temps l'ouvrage fait déjà 650 pages donc prenons le comme un point de départ qui peut inciter à d'autres lectures pour approfondir les découvertes entamées ici.

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:48
Johan Theorin, L'écho des morts, Le livre de poche

La famille Westin, Joakim, Katrine et leurs jeunes enfants Livia et Gabriel, quitte Stockholm pour emménager sur l'île d'Öland où ils ont acheté le domaine d'Åludden. Sur Öland les vieux racontent qu'Åludden est hanté par toutes les personnes qui y sont mortes depuis plus de cent ans. En tout cas, dans la grange, il y a un mur mémorial sur lequel ont été gravés les noms et les dates de tous ces morts. Peu de temps après l'arrivée des Westin, Katrine est retrouvée noyée. Très perturbé par cette mort, Joakim passe beaucoup de temps devant le mur aux noms, espérant que sa femme va revenir le visiter pour Noël, comme le prétend une légende locale. Pendant ce temps la policière Tilda Davidsson, nouvellement nommée sur l'île, enquête officieusement car elle se demande si la mort de Katrine ne serait pas criminelle plutôt qu'accidentelle.

J'ai retrouvé avec plaisir l'île d'Öland où Johan Theorin situe l'action de ses romans. Ici j'ai apprécié la description de la venue de l'hiver dans cette île pourtant située au sud de la Suède. Peu avant Noël il commence à faire sombre avant 15 heures et enfin arrive la tourmente, une tempête de vent glacé qui charrie avec lui des grains de sable et laisse au matin des congères de neige qui ont recouvert les voitures, et la mer gelée. J'aime aussi l'ambiance légèrement fantastique de cette maison hantée où les morts viennent parler aux vivants dans leurs rêves.

 

L'avis de Liliba.

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 09:26
Panagiotis Agapitos, Le luth d'ébène, Anacharsis

L'action se passe dans l'empire byzantin en 832. Léon, protospathaire (premier porte-glaive) de l'empereur Théophile, est envoyé à Césarée, aux limites de l'empire, pour négocier la paix avec le calife de Bagdad. A peine est-il arrivé sur place que la fille du juge local est enlevée, violée et assassinée. On découvre alors que trois autres jeunes filles ont disparu dans les mois précédents mais comme elles étaient d'origine modeste le juge n'a pas donné suite... Léon décide de mener l'enquête.

Ce roman policier intelligent a été un régal pour moi. J'en ai apprécié le style, l'ambiance et les personnages. L'ambiance est celle d'une ville à la frontière de deux mondes où les cultures byzantine et arabe se mélangent. Dans le formalisme es titres hiérarchiques innombrables, dans les relations entre les personnages, je retrouve un peu la même atmosphère que dans les aventures d'Artem le boyard. Si nous ne sommes pas tout à fait à la même époque, il s'agit d'une culture de même origine grecque.

 

Ce qui me frappe chez les personnages c'est la jeunesse de nombre d'entre eux. Le secrétaire de Léon a 16 ans, les officiers de sa garde la vingtaine. Quant à notre héros, il surprend son entourage pour être célibataire et sans enfant à 32 ans. Il paraît évident que maintenant, c'est trop tard pour lui.

 

Le roman est suivi d'une postface de l'auteur qui présente le cadre historique et ses sources. C'est intéressant et confirme qu'on a affaire à un érudit, ce dont je m'étais déjà doutée en lisant le livre.

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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 15:02
Florence Trystram, L'épopée du méridien terrestre, Le procès des étoiles, J'ai lu

En 1735, une expédition quitte la Rochelle, menée par les savants Pierre Bouguer, Louis Godin, Joseph de Jussieu et Charles de la Condamine. Elle s'en va dans la présidence de Quito, au Pérou -(aujourd'hui Equateur) pour y mesurer la courbure du méridien terrestre. Dans le même temps une autre expédition part au pôle nord pour faire la même chose. Il s'agit de déterminer, en comparant les résultats, si le globe terrestre est aplati aux pôles ou à l'équateur. Florence Trystram nous raconte ici les aventures des membres de l'expédition partie pour le Pérou.

Il s'agit bien d'aventures car, pour mener à bien leur mission, nos savants ont du se faire diplomates pour négocier avec les autorités espagnoles l'autorisation de faire leurs relevés; terrassiers pour aplanir le terrain à partir duquel ils ont pris leurs mesures; alpinistes pour atteindre des points de repères situés en altitude. Ils se sont brouillés et ont travaillé séparément. Ils ne sont pas contenté des recherches pour lesquelles ils étaient mandatés mais ils ont aussi répertorié une partie de la faune et de la flore locales, proposé leurs services dans la lutte contre diverses épidémies. La Condamine est le premier à cartographier l'Amazone. Enfin ils ont mené leur vie privée pendant ces longues années loin de la France : le technicien Godin des Odonnais épouse une jeune créole, le chirurgien Séniergue est assassiné par un amant jaloux. Les retours en France des survivants s'étalent de 1744 à 1773.

 

Et bien, malgré toutes ces péripéties, j'ai trouvé la lecture assez souvent ennuyeuse. Comment cela se fait-il ? Il me semble que trop souvent l'auteure délaye en essayant d'imaginer les pensées de ses personnages. Elle a choisi la forme du roman et ne cite pas ses sources, ce que je déplore. J'imagine qu'il doit y avoir des journaux de voyages dont j'aurais bien aimé lire des extraits. Après mon voyage en Equateur cet été j'étais cependant intéressée par la découverte de ce pays. A Quito nous sommes allés visiter la Mitad del Mundo, parc récréatif situé sur l'équateur à l'endroit où les savants français sont supposés avoir commencé leurs mesures. Il y a un petit pavillon français qui raconte leur expédition.

A la Mitad del Mundo

A la Mitad del Mundo

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 14:39
Johan Theorin, Le sang des pierres, Albin Michel

Le printemps pointe son nez sur l'île suédoise d'Öland. C'est le moment où les propriétaires de villas reviennent pour les week-ends. Peter Mörner a hérité d'une petite maison près de la carrière désaffectée et il s'y installe. Il reçoit des coups de téléphone de son père Jerry, qui l'appelle à l'aide. Peter préfèrerait se tenir à distance de Jerry mais se sent obligé de porter secours au vieil homme. Il va être entraîné malgré lui dans une aventure violente.



De l'autre côté de la carrière, deux grosses villas viennent juste d'être achevées. L'une est celle de Vendela et Max Larsson. Vendela est originaire d'Öland où elle n'avait pas remis les pieds depuis son enfance. Elle retourne près de la pierre des Elfes où elle faisait des voeux quand elle était petite. Beaucoup ont été exaucés et Vendela croit encore que les Elfes veillent sur elle.

Je retrouve aussi Gerlof qui menait l'enquête dans le premier épisode de cette série. Il a quitté sa maison de retraite et s'est réinstallé chez lui. Il se décide à lire les carnets de sa femme qu'elle lui avait fait promettre de brûler.

 

Décidément j'aime beaucoup cette série dont je trouve les personnages très attachants. Je suis passée directement au troisième épisode car le deuxième n'était pas disponible à ma bibliothèque mais cela ne pose pas de problème car ici le lien de la série c'est plutôt le lieu que les personnages. Les protagonistes -Peter, Vendela- sont des meurtris de la vie qui sur Öland arrivent enfin à la paix. L'île et les événements qu'ils traversent leur offrent enfin l'occasion de solder le passé et de repartir d'un nouveau pied.

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 13:21
Anne Perry, Une question de justice, 10-18

Pour sa première affaire en tant que juge, Oliver Rathbone doit juger le révérend Taft, un prédicateur accusé d'escroquerie. En effet, il aurait incité ses ouailles à donner de grosses sommes pour les pauvres mais ces dons ne seraient jamais arrivés où ils le devaient. La cas semble simple mais la défense produit un témoin à décharge, Robertson Drew, qui ridiculise les plaignants.

Rathbone est convaincu de la culpabilité de Taft. Comment empêcher qu'il ne soit acquitté par manque de preuves ? C'est alors qu'il réalise qu'il a déjà vu Drew. Il détient chez lui une série de photos pornographiques de clients de Mickey Parfitt qui prostituait des petits garçons (voir La fin justifie les moyens) et Drew est sur l'un des clichés. Rathbone décide de le communiquer à l'avocat des parties civiles. Il ne se doute pas que cette décision va entraîner des conséquences dramatiques.

Faire chanter un méchant avec une photo compromettante  pour l'obliger à faire le bien, est-ce moral ? Faire le bien en utilisant des moyens répréhensibles (légalement ou moralement), est-ce encore faire le bien ? Celui qui utilise de tels moyens n'est-il pas perverti par eux et ne risque-t-il pas, à terme, de tomber du côté obscur de la force ? Telle est la question que pose Anne Perry dans ce roman. J'ai tendance, quant à moi, à penser qu'entre le blanc et le noir il y a quand même pas mal de nuances de gris et que, des fois, la fin justifie les moyens.

 

Même si je trouve que l'intrigue n'est pas très bien ficelée avec notamment un procès mal préparé (l'avocat qui accuse Taft n'a même pas été foutu d'aller chercher un représentant de l'association qui a soit disant reçu les fonds pour prouver le détournement) j'apprécie de retrouver les personnages que je fréquente depuis si longtemps. Emprisonné, jugé, comprenant enfin ce que pouvaient ressentir ses clients dont il occupe maintenant la place, Oliver Rathbone m'est sympathique. J'ai lu récemment ce commentaire de Michel sur le blog de Elfique : "Le problème des séries est là, que préfère-t-on, l'évolution des protagonistes ou l'intrigue ?" Dans le cas présent, pour moi, ce sont les protagonistes.

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 11:10
Doug Saunders, Du village à la ville, Comment les migrants changent le monde, Seuil

A la fin du 21° siècle, nous annonce Doug Saunders dans son avant-propos, l'espèce humaine se sera entièrement urbanisée. Nous assistons en ce moment même à la grande migration qui conduit les ruraux du monde pauvre vers les villes de leurs pays ou des pays riches. L'auteur considère que ce mouvement est à la fois inexorable et souhaitable. Il permettra une hausse du niveau de vie des migrants, la fin de la croissance démographique et la stabilisation de la population mondiale, résoudra le problème de la concurrence pour les ressources et entraînera l'avènement d'"un monde viable pour toujours". Seulement, pour en arriver à ce résultat, encore faut-il encadrer ce mouvement, faute de quoi, comme lorsque de la précédente grande vague migratoire de la fin du 18° siècle, il sera surtout facteur de troubles.

 

Pour soutenir son propos, Doug Saunders nous donne donc à voir les conditions de vie dans divers quartiers-tremplins du monde entier. Le quartier-tremplin c'est celui qui accueille les migrants et où ils ont l'opportunité de se transformer de pauvres ruraux en urbains membres de la classe moyenne inférieure. Pour que cette opportunité soit réelle, il y a trois conditions : accession facile à la propriété, possibilité de créer sa petite entreprise, intervention de l'Etat par l'implantation de services publics.

Karamgirchar, Dacca, Bangladesh

Karamgirchar, Dacca, Bangladesh

Il y a des points sur lesquels je suis d'accord avec l'auteur. Je crois comme lui que les migrants pourraient être une chance pour nos vieux pays si on leur en laissait la possibilité au lieu de se replier de plus en plus sur notre pré national. Par contre il y en a d'autres où je le trouve un peu trop optimiste. Je ne suis pas sûre que l'urbanisation totale de la planète soit souhaitable ni qu'elle réglera tous les problèmes environnementaux. Enfin, parfois, il apparaît que son enthousiasme l'aveugle. Je suis particulièrement choquée par l'éloge qu'il fait de Recep Tayyip Erdoğan, premier ministre turc :

"Il a paru vouer l'essentiel de son énergie à intégrer son pays à l'Europe et à consolider son économie, mettant fin au conflit avec les Kurdes dans le sud-est et empêchant les tribunaux de punir les dissidents politiques." (c'est moi qui souligne).

Enfin, ouvre les yeux Doug ! La Turquie est quand même aujourd'hui le pays du monde où le plus de journalistes sont en prison !

Les Pyramides, Evry, France

Les Pyramides, Evry, France

Malgré tout c'est un livre assez plaisant à lire par les nombreuses histoires de vies dans les quartiers-tremplins qui sont racontées, qui nous ballade de la Chine aux Etats-Unis en passant par la Turquie (!) et la France, et qui donne à réfléchir.

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 16:29
Camilla Läckberg, L'oiseau de mauvais augure, Actes sud

Au moment même où Hanna Kruse, nouvelle recrue du commissariat de Tanumshede vient se présenter à ses collègues, on signale un accident de la route mortel. La victime semble avoir trop bu et perdu le contrôle de son véhicule. Mais l'inspecteur Patrik Hedström a le sentiment que quelque chose cloche sur la scène de l'accident. En parallèle de cette affaire, la ville de Tanumshede accueille le tournage d'une émission de téléréalité qui va bientôt faire elle aussi une victime. Patrik est sur les dents et la date de son mariage approche à grands pas.

Après les deux premiers épisodes de la série (le un, le deux), je suis directement passée au quatrième, seul disponible à ma bibliothèque. Pas de problème pour suivre, j'ai vite compris ce qui était arrivé aux personnages récurrents dans le numéro trois (que je compte néanmoins lire dès que possible).

J'apprécie de suivre les histoires de vie des personnages secondaires, notamment l'équipe du commissariat : Mellberg, le chef incompétent qui découvre l'amour; Annika, la secrétaire au grand coeur qui n'a pas pu avoir d'enfant et Hanna Kruse avec ses problèmes de couple. J'apprécie aussi le suspense, toujours présent, et dans cet épisode je trouve intéressante la réflexion autour de l'émission de téléréalité, les motivations des organisateurs et des participants, ces derniers tous meurtris par la vie à des degrés différents. Voici la réaction du producteur de l'émission quand il apprend qu'une des participantes est morte :

"Une chose pareille ne s'était encore jamais produite en plein tournage d'une émission de téléréalité. Du sexe ? Bien sûr, depuis longtemps. Une grossesse ? Le Big Brother norvégien avait ouvert la voie pour ça. Des mariages ? Et bien, là c'était le Big Brother suédois qui avait fait un carton plein avec Olivier et Carolina. Quant à l'attaque avec la barre de fer dans le Bar, c'était resté à la une pendant des semaines. Mais un décès! C'était totalement inédit. Unique."

 

L'avis d'Elfique.

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 06:53
William Ryan, Le royaume des voleurs, 10-18

Moscou, hiver 1936. On retrouve le corps d'une jeune femme dans une église désaffectée qui sert maintenant de club à la section locale des komsomols (les jeunesses communistes). Le capitaine Alexeï Dmitrievitch Korolev, du service des enquêtes criminelles de la milice de Moscou, est chargé de l'enquête. Dès le départ il est informé par le colonel Gregorine du NKVD (la police politique) que cette affaire intéresse aussi ses services. La victime -qui a été torturée à mort de façon particulièrement horrible- serait une Américaine. Le meurtre serait lié à la vente d'objets d'arts par le gouvernement soviétique pour financer la révolution. Des membres de l'Eglise orthodoxe en exil sont très désireux de mettre la main sur une certaine icône précieuse.

 

Je retrouve avec plaisir le capitaine Korolev dans cette première enquête (j'avais lu le deuxième épisode précédemment) passionnante qui nous le situe dans son cadre de vie quotidien, ses relations avec ses collègues et ses interrogations : "Le fait de prier un Dieu dont le Parti affirmait qu'il n'existait pas le troubla un instant, comme tous les matins. Mais parfois, rétrospectivement, il était évident que le Parti se trompait. La preuve : regardez comme il avait nourri en son sein cette vipère de Trotski pendant des années. Peut-être découvrirait-on qu'il avait eu tort au sujet de Dieu également. Et même si ce n'était pas le cas, ça ne pouvait pas faire de mal de rester prudent en attendant."

J'apprécie beaucoup cette série qui me met dans l'ambiance de la vie en URSS au moment où débute un train de grandes purges.

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 09:07
Elizabeth Gaskell, Les amoureux de Sylvia, Points

Hester aime Philip, qui aime Sylvia, qui aime Kinraid. Mais Kinraid aime-t-il Sylvia autant qu'il le dit ? Elizabeth Gaskell nous raconte là une histoire d'amours contrariés avec de multiples rebondissements. J'ai beaucoup apprécié cette lecture pour plusieurs raisons.

D'abord l'intérêt historique. Le roman se déroule à la fin du 18° siècle, entre 1794 et 1800. Le petit port de Monkshaven vit de la pêche à la baleine, les baleiniers s'embarquent pour de longs mois vers l'Atlantique nord et leurs départs et arrivées rythment la vie locale. A cette époque l'Angleterre est en guerre contre la France et les recruteurs de l'armée écument la région et n'hésitent pas à enlever des jeunes gens pour les incorporer à la marine. Ces procédés suscitent la crainte et la colère dans les alentours et provoquent même parfois des révoltes qui sont réprimées avec violence.

 

Ensuite Elizabeth Gaskell excelle à créer des personnages complexes et capables d'évoluer de façon intéressante. Les sentiments sont bien analysés et décrits de façon convaincante.

Enfin, après avoir lu beaucoup de romans policiers cet été, pas toujours bien écrits, pas toujours bien traduits, je suis frappée par la qualité littéraire dès les premières pages. Ca fait une différence de taille et fort agréable. La traductrice aussi a bien travaillé, avec des annotations pertinentes.

 

C'est le deuxième roman que je lis d'Elizabeth Gaskell (après Nord et Sud) et il me semble que Les amoureux de Sylvia m'a encore plus plu.

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