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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 15:20
Erik Larson, Dans le jardin de la bête, Le cherche midi

Un livre que j'avais envie de lire depuis longtemps. Je l'avais mis sur ma liste de Noël mais le père Noël m'a apporté autre chose. Et voilà qu'il est disponible à ma bibliothèque. Aussitôt repéré, aussitôt emprunté, aussitôt lu.

Printemps 1933, le poste d'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin est vacant mais personne n'en veut : trop compliqué. Finalement c'est William E. Dodd qui l'accepte, un professeur d'université spécialiste de l'histoire du vieux Sud, absolument pas de la carrière diplomatique, ce que ses nouveaux collègues vont bien vite lui reprocher. Et lui qui espérait une sinécure où il pourrait terminer tranquillement la rédaction d'un ouvrage qui lui tient à coeur !

 

A la mi-juillet 1933, le nouvel ambassadeur arrive à Berlin en famille. L'autre personnage important est sa fille Martha, une jeune femme d'une vingtaine d'années qui multiplie les conquêtes amoureuses.

 

Au début les Dodd pensent qu'on doit pouvoir comprendre les nazis et discuter avec eux pour les amener à un comportement plus modéré. Il leur semble que les Juifs allemands ont quand même bien cherché ce qui leur arrive et père et fille se reconnaissent sans difficulté "légèrement antisémites". Et puis Martha trouve que ces nazis blonds et sportifs sont de bien beaux garçons. Petit à petit cependant la famille est troublée puis choquée par ce qu'elle remarque. Des ressortissants américains sont tabassés par des SA pour ne pas avoir fait le salut nazi. Martha et son frère assistent à l'humiliation publique d'une jeune femme accusée de relations avec un Juif. Enfin Martha tombe follement amoureuse de Boris Winogradov, premier secrétaire de l'ambassade d'URSS, qui finit de la retourner.

 

Dodd reste en poste à Berlin jusqu'en décembre 1937 mais c'est essentiellement sa première année qui est développée dans l'ouvrage, celle qui correspond à la période où Hitler installe et consolide son pouvoir absolu. Elle culmine avec la nuit des longs couteaux et l'élimination des adversaires qu'étaient devenus Röhm et ses SA.

 

Ce qui me frappe c'est l'aveuglement des démocraties face au régime nazi. Une fois qu'il a ouvert les yeux Dodd s'emploie à essayer de convaincre l'opinion du danger que représente l'Allemagne pour la paix mais il est bien peu pris au sérieux au point que plus tard on l'a surnommé "la Cassandre des diplomates américains".

 

Voilà un livre très intéressant, vivant et facile à lire avec de nombreuses anecdotes. Cependant, contrairement à ce que voudrait nous faire croire l'éditeur, ce n'est ni un thriller (comme annoncé en première et quatrième de couverture) ni un roman policier (en librairie je l'ai toujours vu rangé avec les polars) mais bien un livre d'histoire. C'est de la vraie histoire, avec des vrais personnages qui ont vraiment existé, basée sur des sources abondamment citées. Et alors ? Pourquoi est-ce que ça serait moins bien ?

 

L'avis de Keisha.

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 09:02
Herbjørg Wassmo, Le livre de Dina, t. 1 Les limons vides, 10-18

Les limons ce sont les bras d'une charrette qui permettent de l'attacher au cheval.

L'histoire se déroule dans la première moitié du 19° siècle, dans le nord de la Norvège, le Nordland. A l'âge de cinq ans, Dina a été responsable d'un accident qui a coûté la vie à sa mère. Traumatisée, délaissée par son entourage, elle grandit en enfant sauvage qui n'a que faire des conventions sociales. Son mariage à l'âge de 16 ans est organisé et vécu comme une libération par son père et sa belle-mère.

"Son corps était celui d'un animal bien développé. Mais la veille de son mariage elle grimpa dans le grand bouleau et y resta longtemps. Et elle avait des écorchures sur les deux genoux parce qu'elle était tombée en courant sur les rochers pour dénicher des oeufs de mouette."

 

Je retrouve avec plaisir le même cadre que dans Cent ans sauf qu'ici le roman se déroule un peu plus tôt. Après son mariage avec Jacob, Dina s'installe à Reinsnes, un comptoir sur la côte. C'est un endroit où les bateaux peuvent faire escale, qui sert d'auberge et où on vend diverses denrées. C'est peu de dire que cette sauvageonne va perturber la vie bien réglée des habitants du comptoir, à commencer par celle de Jacob qui a plutôt l'âge d'être son père et qui n'avait pas envisagé que son mariage serait aussi fatiguant.

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 15:43
Carin Gerhardsen, Hanna était seule à la maison, 10-18

En se réveillant un matin, Hanna, trois ans, constate qu'elle est seule à la maison. Où sont passés maman et son petit frère ? En attendant que quelqu'un vienne à son secours, la petite fille dégourdie va mettre tout en oeuvre pour survivre dans le milieu hostile qu'est l'appartement familial pour une enfant de son âge.

Pendant ce temps, à l'extérieur, la vie continue pour l'équipe du commissariat d'Hammarby à Stockholm. On a retrouvé une femme morte dans un parc et à côté un bébé en hypothermie dans sa poussette. Une jeune fille a été étranglée dans les toilettes d'un ferry entre la Suède et la Finlande. Surtout Carin Gerhardsen fait vivre leur vie à ses personnages et tout ce que j'avais considéré comme "sujets annexes" dans La maison en pain d'épices et qui m'avait pesé, prend ici tout son sens et cette fois j'apprécie. Je lirai certainement la suite.

 

J'apprécie aussi la description de Stockholm qui m'apparaît, en dehors du cadre sordide des enquêtes, comme une ville agréable avec des parcs, des jardins ouvriers, des maisons en bois. Enfin le suspense est maintenu jusqu'à la fin sur le sort de la petite Hanna. Un livre que j'ai dévoré.

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 16:12
Je découvre le code html

Depuis deux semaines je tente de progresser dans la compréhension de la nouvelle administration d'Over-blog. Hier j'ai trouvé comment insérer des images dans mes articles à l'endroit où je le souhaite et je suis tellement contente que je veux en faire profiter les lecteurs, on ne sait jamais, des fois que d'autres se poseraient les mêmes questions. C'est assez technique et une découverte pour moi qui ne pratiquait pas ça auparavant :

Je découvre le code html

1. J'ai ouvert un compte sur un hébergeur d'images (par exemple imageshack.us -c'est gratuit- mais il paraît qu'il y en a d'autres). Je charge mon image sur imageshack.


2. Je rédige mon article sur Over-blog et je le mets en page en le convertissant en html puis je bascule vers le mode html, encore en cliquant sous le cadre texte.

3. Sur imageshack je copie le code html de la photo puis sur Over-blog je le colle au dessus (à la première ligne) de mon texte codé. Pour que l'image apparaisse à gauche du texte, je rajoute class="GcheTexte" dans le code de l'image (le code de l'image est en bleu) et j'écris ça après border="0" (en laissant un espace entre "0" et class). Et si à la place de Gche j'écris Drte, l'image est à droite !

4. Maintenant, si je rebascule vers le mode textuel, je constate que mon image apparaît au dessus de mon texte mais en prévisualisant ou en publiant l'article, elle est bien où je souhaitais qu'elle soit. Je suis très satisfaite de l'effet obtenu mais il me semble qu'avec l'ancienne version d'Over-blog j'arrivais au même résultat avec un peu moins de travail. Heureusement que je suis en congés cette semaine et que j'ai sous la main une fille digital native qui a pu m'expliquer la marche à suivre.

Et merci aux Bidochons internautes qui résument bien mon état d'esprit dans les circonstances présentes !

 

Je découvre le code html

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 16:16
Carin Gerhardsen, La maison en pain d'épices, 10-18

A Stockholm, une vieille dame qui rentre de l'hôpital trouve un homme mort dans sa cuisine, Hans Vannerberg, 44 ans. Il a été assassiné. C'est l'inspecteur Conny Sjöberg et son équipe qui mènent l'enquête. Il leur faut un certain temps avant de réaliser que trois autres meurtres de personnes de 44 ans, dans des conditions de plus en plus violentes, sont liés à celui de Hans Vannerberg : toutes les victimes étaient autrefois dans la même classe de maternelle.

 

Voilà un livre dont le principal défaut est son style platement descriptif qui peine à me faire éprouver des sentiments. Et pourtant ce n'est pas faute d'essayer. Scènes d'amour familiales, amitié entre collègues, indifférence à la souffrance d'autrui, racisme quotidien, viol, les sujets annexes à l'enquête sont nombreux -et pas toujours présentés de façon très habile (on a même droit à un exposé sur la guerre au Liban) mais cela me laisse froide.

 

Ceci dit j'ai quand même lu ce livre jusqu'à la fin et assez rapidement encore. Ce qui m'a tenue c'est le suspense et l'envie de connaître le coupable puisque la quatrième de couverture nous informe dès le départ que ce n'est pas celui qui apparaît comme évident.

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:52
Kathryn Stockett, La couleur des sentiments, Babel

Jackson, Mississippi, au début des années 1960. Les dames blanches de la bonne société ne travaillent pas et emploient des bonnes noires à leur service pour tenir le ménage et s'occuper des enfants. Elles passent leurs journées à jouer au bridge avec leurs amies ou à leurs bonnes oeuvres (collectes pour les enfants africains qui souffrent de la famine). A 23 ans Skeeter Phelan est un peu différente des autres. D'abord elle n'est pas encore mariée mais surtout elle va s'intéresser aux conditions d'existence et de travail des bonnes noires. Comment ressentent-elles le racisme dont font souvent preuve leurs patrons ? Quels sont leurs sentiments pour ces enfants qu'elles élèvent, ces familles qu'elles servent pendant des années sans être toujours remerciées comme elle le méritent ? Où est passée Constantine, la bonne qui a élevé Skeeter avec amour et qui avait disparu de la maison à son retour de l'université ?

 

Que voilà un livre intéressant et plaisant. Intéressant parce qu'il décrit les relations entre Noirs et Blancs dans le Sud conservateur des Etats-Unis, en plein mouvement des droits civiques. On sent bien que les choses sont en train de changer -et, nom de dieu, il est temps qu'elles changent !- même si c'est plus lentement dans le Mississippi. Le propos de Kathryn Stockett est aussi de montrer l'ambivalence des sentiments dans une situation à la fois de ségrégation et de sujétion. Dans une postface où elle explique ses motivations elle reprend des propos de Howell Raines : "Il n'est pas de sujet plus risqué pour un écrivain du Sud que l'affection qui unit une personne noire et une blanche dans le monde inégalitaire de la ségrégation. Car la malhonnêteté sur laquelle est fondée une société rend toute émotion suspecte, rend impossible de savoir si ce qui s'est échangé entre deux personnes était un sentiment loyal, de la pitié ou du pragmatisme".

 

Le roman fait alterner les voix de trois narratrices : Skeeter Phelan mais aussi Minny Jackson et Aibileen, deux bonnes, ce qui permet d'aborder le sujet du point de vue d'une Blanche et de Noires. C'est très plaisant à lire car souvent raconté de façon amusante.

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 18:36


Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres, GF-Flammarion

 

Mon cher et tendre m'a souvent conseillé la lecture d'Au coeur des ténèbres, ouvrage qui est important pour lui. Dans Kampuchea, Patrick Deville cite aussi souvent Conrad. Cela a fini par me convaincre de m'y mettre.

 

Marlow, le narrateur, est marin sur un cotre de croisière sur la Tamise. Un soir il raconte à ses compagnons une aventure survenue alors qu'il était en poste dans un pays d'Afrique francophone (le Congo belge, d'après les notes). Marlow s'est fait engager comme capitaine d'un vapeur à aube par la Compagnie privée qui exploite le pays. Marlow qui porte un regard critique sur la colonisation est néanmoins fasciné par un dénommé Kurtz, personnage dont tout le monde parle comme d'une légende, homme prétendument remarquable, qui collecte plus d'ivoire que tous les autres chefs de postes et qui semble se prendre pour un dieu.

 

Voilà un livre fort bien écrit mais dont j'ai trouvé la lecture assez ennuyeuse et que en fait je n'ai pas compris, ceci expliquant peut-être cela. Comment Marlow peut-il s'enticher de Kurtz sans l'avoir jamais vu ? Comment peut-il ne pas changer d'opinion une fois qu'il a fait sa connaissance ? J'ai le sentiment d'être passée à côté de quelque chose vu le grand cas que certains font de cette oeuvre.

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 17:00
Over-blog migre

Il y a une semaine environ, je reçois un mél d'Over-blog m'annonçant la mise en place d'une nouvelle plateforme d'administration et me proposant de faire migrer mon blog vers cette interface baptisée Kiwi. Il est question d'avantages et de facilité. Je me dis que je n'ai pas vraiment le choix et j'accepte. J'aurais mieux fait de me renseigner avant, l'opération est irréversible.

 

Alors, c'est quoi Over-blog kiwi ?
Ma première impression est négative : les options de base sont limitées (liens et catégories limités à 10) et si on veut mettre en place des choses plus complexes cela implique de passer parfois par un encodage html. Il me semblait que l'informatique ça devait devenir de plus en plus ergonomique. Là, c'est raté. Vous constatez cependant sur mon blog que j'ai déjà réussi à dépasser les 10 catégories et liens. Cela a été finalement assez facile bien que fastidieux et j'ai trouvé comment le faire grâce au forum d'entraide vers lequel il y avait un lien la semaine dernière mais dont je m'aperçois aujourd'hui à mon grand désespoir qu'il a disparu. Pourtant tout y était si bien expliqué et à ma portée. J'ai maintenant encore plus l'impression d'avoir été jetée dans le grand bain et débrouille-toi. Je suis furieuse.

 

J'essaie quand même de positiver (c'est dans ma nature) : quand j'ai commencé ce blog, c'était avec l'idée que ça allait me forcer à mieux maîtriser l'ordinateur et l'internet. A l'époque je ne savais même pas télécharger une photo. Maintenant que j'ai progressé, peut-être que cette nouvelle interface va me faire franchir une marche de plus ? Et puis ce n'est que le début, ça va peut-être s'améliorer ?

 

Dans feu le forum d'entraide il y avait beaucoup de commentaires négatifs sur cette migration (c'est pour ça qu'il a disparu ?). Je rédige mon premier article dans cette nouvelle version et je m'aperçois que je ne peux pas mettre mon illustration où je le souhaite et ce n'est pas le manuel étique qui m'aide. Cet article est aussi un avertissement à ceux qui seraient concernés prochainement par une telle migration. Chacun fait comme il veut mais si j'avais su...

 

 

 

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 11:13

bryanston.JPGAnne Perry, Bryanston Mews, 10-18

 

Londres, 1896. Le cadavre d'une femme de la bonne société est retrouvé à son domicile. Elle a été battue et violée pendant que son mari était à une soirée. Victor Narraway, ancien chef de la Special branch -les services secrets-, aujourd'hui à la retraite, accepte d'enquêter à la demande du mari effondré. Rapidement cependant il apparaît que la victime connaissait son agresseur et l'avait fait entrer elle-même après avoir congédié ses domestiques. S'agirait-il d'un amant ?

 

Dans le même temps Charlotte Pitt est intriguée par le comportement d'Angeles Castelbranco, la fille de l'ambassadeur du Portugal à Londres, qui semble terrorisée par les jeunes gens qui tentent de l'approcher et plus particulièrement par Neville Forsbrook, fils d'un riche banquier. Charlotte se demande si Angeles n'a pas été violée.

 

Anne Perry s'attaque donc à un sujet difficile et je trouve qu'elle a parfois la main lourde pour convaincre le lecteur que le viol est un crime horrible. Non les femmes viollées ne l'ont pas "bien cherché", ne sont pas nécessairement des femmes légères aux moeurs douteuses. Si on ne l'a pas compris à la fin c'est qu'on a sauté des passages car elle n'hésité pas à se répéter. Cette tendance à tirer à la ligne est souvent le défaut d'Anne Perry. De même les triturations mentales des personnages font aussi dans la redondance.

 

Néanmoins je fréquente les personnages de cette série depuis si longtemps qu'ils sont presque devenus des amis et que j'ai toujours plaisir à les retrouver et à suivre leur évolution. Les héros, Charlotte et Thomas Pitt, bien sûr mais aussi leurs enfants dont la jeune Jemima, âgée de 14 ans, qui découvre les joies et les douleurs de l'adolescence. Victor Narraway et lady Vespasia dont l'amitié évolue doucement vers des sentiments plus tendres.

 

Il y a aussi l'arrière-plan historique, le fiasco de l'expédition de Jameson : "Jameson, à la tête d'une armée privée à la solde de la Compagnie britannique d'Afrique du sud, composée d'environ cinq cents hommes armés jusqu'aux dents, avait incité les travailleurs de la bande de Pitsani à marcher avec eux sur le Transvaal afin de renverser le gouvernement boer et annexer ce territoire riche en or et en diamants."

Cet événement semble constituer les prémices de la guerre des Boers. Il est peu développé mais cela me donne envie d'en apprendre plus sur le sujet.

 

Pour terminer, un mot sur l'intrigue policière dont le dénouement ne me satisfait pas totalement. Une fois que les méchants, qui étaient les seuls à pouvoir témoigner de leurs intrigues, ont disparu, je ne vois pas bien comment l'innocent injustement accusé va pouvoir se disculper.

Je me rends compte que je suis dure mais qui aime bien châtie bien et j'aime bien Anne Perry. Cette lecture ne change pas mon opinion.

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 14:30

100 ansHerbjørg Wassmo, Cent ans, 10-18

 

Sara Susanne Krog, arrière-grand-mère de Herbjørg Wassmo est née en 1842. Herbjørg Wassmo elle-même est née en 1942. Une ressemblance physique transmise de mère en fille est le prétexte à nous raconter l'histoire romancée des femmes de cette famille sur quatre générations. L'arrière-grand-mère, Sara Susanne, la grand-mère, Elida, la mère, Hjørdis et Herbjørg elle-même. Une famille de commerçants qui vit au nord de la Norvège, dans les îles Lofoten. Un pays rude où il neige parfois jusqu'en juillet, où l'on se déplace à ski ou en barque que les enfants, filles et garçons, apprennent à manier dès leur plus jeune âge.

 

 

 

 

 

lofoten.jpgCe sont surtout les histoires de Sara Susanne et d'Elida qui sont développées. La mère et la fille ont en commun de ne pas vouloir se contenter de ce qui fait leur quotidien : les discussions sur la récolte des pommes de terre et la pêche au hareng, les naissances qui se succèdent sans répis (familles de 9 à 12 enfants). Leurs aspirations ne sont pas toujours bien comprises par leur entourage mais elles vont de l'avant malgré tout. Sara Susanne découvre et fait découvrir à sa famille le pouvoir de la lecture, Elida accompagne son mari malade à Kristiana, la capitale. Dans le sud c'est presque un autre monde, les gens du nord sont mal accueillis. Ainsi on peut lire dans l'annonce d'une maison à louer (en 1924) : "On n'accepte cependant ni Juifs ni ressortissants du Nord". Mais je remarque que dans le nord ce sont les Lapons qui sont souvent considérés comme des sous-hommes.

 

Ce qui est dit des vies de Hjørdis et Herbjørg est beaucoup moins développé. Le personnage central en est le père de l'auteur, celui que la petite Herbjørg refuse de nommer, qui est "il" ou "lui". Rien n'est dit précisément, ce sont plutôt des allusions mais je comprends bien que quelque chose de terrible essaie de sortir là.

 

Cette lecture est pour moi une belle découverte. J'ai été dès le début happée par le récit et à la fin je quitte à regrès ses personnages attachants. Je ne connaissais pas du tout Herbjørg Wassmo mais je pense que je n'en ai pas fini avec cette auteure.

 

Les avis de Lilly et de Dominique.

 

lofoten2.jpg

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