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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 15:27
Arnaldur Indridason, Betty, Points

Betty est une jeune femme avide, compagne d'un riche armateur islandais. Elle met au point une machination machiavélique pour se débarrasser de lui et hériter de sa fortune. En partant d'une formule somme toute classique -le mari, la femme, l'amant- d'une narration pas super originale non plus -le narrateur est à la fois complice et victime de Betty, encore sous son emprise alors même qu'il est évident qu'elle l'a trompé- Arnaldur Indridason arrive quand même à me surprendre avec un coup de théâtre à mi course auquel je ne m'attendais pas du tout. Je savais qu'il allait y avoir quelque chose (c'est annoncé en quatrième de couverture), j'avais essayé d'imaginer ce que ça pouvait être mais je n'avais pas pensé à ça. C'est fort.

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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 15:10
Fred Vargas, L'armée furieuse, J'ai lu

Encore une voiture brûlée dans le 5° arrondissement de Paris. Mais cette fois il y avait quelqu'un dedans, Antoine Clermont-Brasseur, grand patron de l'industrie française. Le suspect idéal c'est Momo-mèche-courte, spécialisé dans l'incendie des voitures. Mais le commissaire Adamsberg n'y croit pas : Momo n'a jamais tué personne.

A Ordelec en Normandie, Lina a vu passer l'armée furieuse. C'est une troupe de cavaliers revenants qui entraîne avec elle les "saisis", des pécheurs dont elle annonce ainsi la mort prochaine. Lina a vu Herbier, Glayeux, Mortembot et un quatrième homme qu'elle n'a pas reconnu. Valentine Vendermot, la mère de Lina, vient alerter Adamsberg. La gendarmerie locale ne veut pas la croire mais il faut faire quelque chose, des gens vont mourir. Adamsberg prend aussitôt la route de la Normandie d'où il mène aussi à distance l'enquête sur la mort d'Antoine Clermont-Brasseur.

Tout d'abord je dois avouer que je ne suis pas une fan inconditionnelle de Fred Vargas. Je trouve ses personnages peu naturels, peu crédibles et ça m'agace un peu. Cela fait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas lu cette auteure car je constate que je n'ai aucun compte-rendu de ses romans sur mon blog. Mais cet été, je me suis retrouvée immobilisée un temps avec ma réserve de lecture qui baissait et j'ai donc été amenée à piocher dans celle de mon voisin. Finalement je reconnais que je me suis laissée prendre par l'enquête bien menée, malgré les personnages agaçants -je ne reviens pas là-dessus. Fred Vargas a même réussi à me faire rire avec la description des conditions de détention d'un ostéopathe de talent :

"Je suis débordé. Il y a les soins donnés au directeur -une très mauvaise et ancienne dorsalgie- aux prisonniers -des somatisations dépressives et des traumatismes d'enfance de toute beauté, des cas tout à fait passionnants, je l'avoue-, et les soins aux gardiens, beaucoup d'addictions, beaucoup de violences retenues. Je ne prends pas plus de cinq patients par jour, j'ai été très ferme là-dessus. Je ne fais pas payer, bien entendu, je n'en ai pas le droit. Mais vous voyez ce que c'est, j'ai de grosses compensations. Cellule spéciale, traitement de faveur, repas cuisinés, livres à volonté, je ne peux pas me plaindre. Avec tous les cas que j'ai là-bas, je prépare un livre assez formidable sur le traumatisme carcéral."

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 12:11
Jean-François Parot, L'année du volcan, JC Lattès

Paris, juillet 1783, le vicomte de Trabard est retrouvé mort dans sa propriété du faubourg Saint-Jacques, rue d'Enfer, piétiné par un étalon. Dès le lendemain, Nicolas le Floch, commissaire de police au Châtelet, est mandé à Versailles par la reine qui veut qu'il enquête sur cette mort. Assez vite il apparaît qu'il ne s'agit point d'un accident mais bien d'un meurtre. Et bien plus que cela car derrière cette affaire se cachent un trafic de fausse monnaie et les auteurs de libelles calomniateurs de la reine.

Le cadre historique est celui d'une monarchie paralysée face aux difficultés qui s'accumulent, notamment l'endettement de l'Etat. Autour de Marie-Antoinette, une coterie de favoris place ses proches, veille à des intérêts très personnels et discrédite encore plus le pouvoir. L'opinion est par ailleurs agitée par des conditions climatiques très particulières : forte chaleur accompagnée d'un brouillard inhabituel et puant qui pique les yeux et affecte les personnes sensibles des poumons au point que certaines en sont mortes. Il s'agirait des émanations d'un volcan islandais qui est entré en éruption mais beaucoup y voient une manifestation diabolique ou les signes avant-coureurs de l'apocalypse.

 

J'aime tout dans les romans de Jean-François Parot. Le style comme "à l'époque" qui est un régal, le contexte historique qui nous annonce la Révolution (comment se positionnera Nicolas, fidèle au roi mais aussi proche des petites gens ?) et les personnages sympathiques. Je trouve que le casting de la série tv qui en a été tirée est particulièrement bien réussi. Cette lecture me réjouit dès les premières pages.

 

L'avis de Miss Alfie.

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 17:21
Anita Nair, L'inconnue de Bangalore, Albin Michel

Un tueur en série semble sévir à Bangalore. Les victimes, tous des hommes, ont été à la fois étranglés et égorgés à l'aide d'un fil manja, une corde enduite de verre pilé, comme pour les combats de cerfs-volant. L'inspecteur Borei Gowda mène l'enquête. A l'approche de la cinquantaine c'est un homme désabusé et insatisfait de ce que sa vie est devenue : sa carrière qui a végété, sa femme et son fils avec qui il ne partage plus grand chose. Mais il a gardé toutes ses qualités d'enquêteur et son fameux sixième sens. A ses côtés, Santosh Gowdare, jeune inspecteur adjoint enthousiaste et encore plein d'illusions.

 

Si Bangalore est la Silicon valley de l'Inde, ce n'est pas vers la "shinning India" que nous mène ce roman mais plutôt du côté du petit peuple et dans les bas-fonds. Le lecteur croise ainsi des migrants venus des campagnes chercher l'anonymat de la grande ville pour s'affranchir du contrôle de leur famille, des eunuques et un député mafieux. J'apprécie de retrouver ce cadre de l'Inde dans une affaire bien ficelée et un récit bien mené.

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 14:41
Johan Theorin, L'heure trouble, Le livre de poche

Sur l'île suédoise d'Öland, Jens, un petit garçon de six ans, met ses sandales et sort seul de la maison de ses grands-parents. A travers un brouillard à couper au couteau il s'engage sur la lande et disparait à tout jamais. Vingt ans plus tard, Julia, la mère de Jens, n'a pas fait le deuil de son fils. Dépressive, elle est en congé maladie, boit et croit voir son fils dans chaque jeune homme qu'elle croise dans la rue. C'est alors qu'elle reçoit un coup de téléphone de son père, Gerlof. Gerlof habite toujours à Öland et lui demande de le rejoindre. Il annonce à Julia qu'il pense avoir du nouveau au sujet de la disparition de Jens. Il a aussi reçu par la poste une sandalette du petit garçon.

 

 

 

Et revoilà un polar suédois. Décidément, cet été j'en aurai lu quelques uns. Encore une fois le suspense est au rendez-vous, renforcé par des aller-retours entre le passé et le présent. J'apprécie les personnages sympathiques, Gerlof, âgé de 80 ans, qui s'échappe de sa maison de retraite pour mener l'enquête malgré ses rhumatismes et sa canne ; Julia qui, vingt ans après la disparition de son fils, arrive enfin à faire son deuil et décide de se tourner vers la vie. Il y a aussi une intrigue crédible avec un meurtrier qui devrait être mort mais qui en fait ne l'est peut-être pas.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 20:01
Xinran, Messages de mères inconnues, Picquier poche

Xinran a été journaliste dans une radio chinoise dans les années 1980-90. Elle y a animé une émission « Mots sur la brise nocturne », destinée aux femmes. De cette expérience elle avait tiré le livre Chinoises que j'avais lu il y a déjà longtemps et qui m'avait marqué. J'avais été choquée par les très dures conditions de vie des Chinoises des campagnes. C'est justement à l'occasion de déplacements en province et en interviewant des femmes que Xinran a découvert le phénomène des bébés filles assassinées à la naissance ou abandonnées. L'ouvrage présent s'adresse aux petites Chinoises adoptées en occident et essaie de répondre à la question qu'elles se posent : « Pourquoi ma maman chinoise m'a-t-elle abandonnée ? »

 

Des croyances religieuses (le premier né doit être un garçon pour porter bonheur à la famille) et le système de répartition des terres à la campagne, favorisant les garçons (je suis surprise de constater que le communisme n'a pas changé ce système), ont fait de l'assassinat des nouvelles-nées filles une tradition. A cela s'est ajoutée la politique de l'enfant unique.

 

Xinran donne à lire des histoires poignantes. Derrière l'abandon des petites filles je découvre aussi les conditions de vie à la campagne, très dures pour tout le monde, encore plus pour les femmes. « La plupart des femmes ne souhaitaient que deux choses -ne pas enfanter de fille dans cette vie-ci et ne pas renaître femme dans la prochaine. » J'apprends aussi que la Chine est un des rares pays du monde où les femmes se suicident plus que les hommes.

 

Xinran a quitté son pays en 1997 pour émigrer en occident. Les témoignages qu'elle rapporte sont donc déjà un peu anciens. Ce qui me manque c'est de savoir comment a évolué la situation au début du 21° siècle. Je comprends qu'avec l'enrichissement de l'est du pays les abandons y sont devenus moins nombreux. Je sais aussi que la Chine est toujours un pays où la proportion d'hommes est anormalement élevée par rapport à celle des femmes. Un ouvrage très intéressant.

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:14

Je reprends le travail lundi après des vacances bien remplies. Au programme beaucoup de lecture et je reviens avec des compte-rendus que je mettrai en ligne petit à petit et surtout un super voyage en Equateur. En voici quelques photos :

Au dessus d'Ambato, le volcan Tungurahua.

Au dessus d'Ambato, le volcan Tungurahua.

A Cuenca.

A Cuenca.

A 4000 m d'altitude.

A 4000 m d'altitude.

A Puerto Lopez. Pêcheurs et pélicans.

A Puerto Lopez. Pêcheurs et pélicans.

Marché aux fruits à Santo Domingo.

Marché aux fruits à Santo Domingo.

A Quito.

A Quito.

Un petit pays (environ la moitié de la France) très varié : Amazonie, montagne, côte, villes historiques, cultures et peuples divers... Il y a encore à découvrir.

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 20:26
David Carkeet, Le linguiste était presque parfait, Monsieur Toussaint Louverture

Le linguiste Jeremy Cook et ses collègues travaillent sur le babil : les sons émis par les bébés qui apprennent à parler. L'un des chercheurs est retrouvé mort dans le bureau de Jeremy. Il semble qu'il a été renversé par une voiture et que son corps a ensuite été monté jusqu'au sixième étage. A côté du lieutenant Leaf, de la police locale, Jeremy va mener l'enquête dans une affaire qui l'incrimine en plusieurs points.

Le linguiste était presque parfait est un roman plein d'humour dans lequel le langage tient une place importante -c'est ce qui permettra à Jeremy de démasquer le coupable, finalement, ainsi que l'aide d'un bébé. Il est question du sens des mots selon la façon dont on les prononce. J'apprends des choses sur le babil, c'est intéressant. J'apprécie aussi l'analyse des relations entre les différents personnages. A propos de langage, la chute repose en partie sur un jeu de mots, difficilement traduisible depuis l'anglais et qui n'a été traduit qu'imparfaitement. Un peu dommage mais de modestes connaissances dans cette langue permettent néanmoins d'apprécier.

 

L'avis de Clara.

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 07:25
Camilla Läckberg, Le prédicateur, Babel

Je retrouve Erica Falck mais elle est en fin de grossesse et c'est la canicule et du coup elle ne bouge pas beaucoup de chez elle. C'est son compagnon, l'inspecteur Patrik Hedström qui est au centre de l'enquête dans cet épisode.

On découvre le corps d'une touriste allemande disparue une semaine auparavant. Sous le cadavre, les ossements de deux jeunes femmes disparues 24 ans plus tôt. Les os portent les traces de sévices que l'on retrouve également sur la dernière victime. S'agirait-il du même tueur ? Et voilà qu'une autre jeune fille disparaît. Pour la police il y a urgence à élucider cette affaire.

 

Une amie qui a lu ce roman m'a dit qu'elle ne l'avait pas du tout aimé, elle l'a trouvé trop violent. Il y a, c'est vrai, une histoire d'enfermement qui est dure. La fin aurait sans doute pu être adoucie sans que cela enlève son intérêt au reste. Quant à moi je suis prise par le suspense efficace qui, encore une fois, fait remonter à la surface un passé douloureux. Je retrouve les personnages secondaires du premier roman, notamment la sœur d'Erica dont le mari violent promet de faire couler encore de l'encre.

 

La Suède passe souvent pour un modèle de démocratie, il me semble. Après avoir lu plusieurs thrillers suédois ces derniers temps je remarque que c'est en fait une façade. Je découvre le poids de la religion, des parents incapables de montrer de l'affection à leurs enfants, de petites communautés repliées sur elles-mêmes.

 

L'avis d'Elfique.

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 06:45
Camilla Läckberg, La princesse des glaces, Actes sud

A Fjällbacka, petit port touristique du sud de la Suède, Alexandra Wijner est retrouvée morte dans sa baignoire, les poignets tranchés. Les parents de la jeune femme ne croient pas ua suicide et, en effet, l'autopsie montre rapidement qu'Alex avait été droguée et était inconsciente avant sa mort.

Erica Falck, une écrivaine spécialisée dans les biographies et qui fut une amie d'enfance d'Alex est chargée par les parents de la disparue d'écrire sa nécrologie. Les entretiens qu'elle mène avec différents membres de son entourage à cette occasion la convainquent qu'Alex cachait un secret et elle a envie d'en savoir plus sur ce qui était arrivé à son ancienne amie. On comprend vite qu'il y a là quelque chose de terrible.

Le commissaire Mellberg, en charge du commissariat local de Tanumshede, étant un incapable suffisant, c'est à l'inspecteur Patrik Hedström, son subordonné, qu'il revient de faire éclater la vérité. Depuis l'enfance Patrik est amoureux d'Erica qui l'a toujours ignoré mais à l'occasion de cette enquête elle va enfin s'apercevoir qu'il est devenu un homme agréable et intéressant.

 

J'ai pas mal vu ce roman sur les blogs quand il est sorti et je comprends maintenant son succès car Camilla Läckberg mène fort bien son affaire. Enfances brisées, petite communauté pétrie de religion qui pense qu'il vaut mieux passer sous silence certaines choses plutôt qu'affronter le qu'en-dira-t-on, suspense, deux ou trois seconds rôles de méchants méprisables mais aussi romance charmante et humour, tous les ingrédients sont là pour me faire palpiter.

 

La narration suit successivement et alternativement les points de vue de différents personnages de l'histoire, de premier plan ou de second rang, et permet ainsi au lecteur d'avoir parfois simultanément en main des éléments que les enquêteurs mettront plus de temps à réunir. On devine des choses, mais pas tout, et cela renforce le suspense. C'est aussi un ressort humoristique, ainsi quand l'héroïne attend la visite de son amoureux : « Elle regarda sa montre. Encore dix minutes. Re-salle de bains. De la poudre, du mascara, du gloss et une ombre à paupières claire. Pas besoin de rouge, son visage était assez coloré comme ça. L'effet qu'elle cherchait était le look frais et naturel, et à chaque année qui passait, elle avait l'impression d'avoir besoin de plus de maquillage pour l'obtenir. » (…)

Il arrive : « Il entendit quelqu'un descendre un escalier. Les pas s'arrêtèrent un instant avant de continuer pour venir jusqu'à la porte. La porte fut ouverte et elle se tint là, un grand sourire illuminant son visage. Elle l'affolait. Il ne comprenait pas comment elle pouvait avoir l'air toujours fraîche. Son visage était pur et sans maquillage, avec la beauté naturelle qu'il préférait avant tout chez une femme. »

 

Un petit bémol à l'éditeur qui a laissé passer plusieurs fautes de grammaire choquantes dans la traduction : « Julia se demanda combien de fois Birgit avait souhaité que ce soit elle, Julia, qui était morte plutôt qu'Alex. »

J'attaque aussitôt l'épisode deux de la série. L'avis d'Elfique.

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