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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 08:51
Jonathan Safran Foer, Faut-il manger les animaux ?, Points

Ca commence comme ça : "Enfant, j'allais souvent passer le week-end chez ma grand-mère. A mon arrivée, le vendredi soir, elle me soulevait du sol et me serrait contre elle à m'étouffer. Et au moment de mon départ, le dimanche soir, j'étais une nouvelle fois hissé dans les airs. Ce n'est que des années plus tard que j'ai réalisé qu'en fait elle me pesait."

C'est que la grand-mère est une rescapée de la shoah, elle a connu la faim, elle a failli en mourir et elle a transmis à ses descendants un rapport très fort à la nourriture.

Et donc Jonathan Safran Foer qui flirte avec le végétarisme depuis des années -un coup oui, un coup non, un coup peut-être- part mener l'enquête à travers les Etats-Unis. Et que découvre-t-il ?

Les animaux sont des êtres intelligents et sensibles. Forts intéressants passages sur les capacités des cochons, des volailles, des poissons -qui ont beaucoup plus qu'une mémoire de poisson rouge.

L'élevage industriel est une horreur, les animaux sont maltraités du début à la fin : "Ce dont l'industrie a pris conscience -et c'est ça qui a été la véritable révolution-, c'est que ça ne vaut plus le coup d'élever des animaux sains pour gagner de l'argent. Les animaux malades sont plus rentables. Les animaux ont payé le prix fort pour satisfaire notre désir d'avoir tout à notre disposition à tout moment pour une somme dérisoire."

L'élevage industriel menace aussi la santé humaine. Dans les poulaillers gigantesques où s'entassent des milliers de volailles au patrimoine génétique identique et bourrées d'antibiotiques les conditions sont réunies pour une pandémie (épidémie de rang mondial) meurtrière.

Comment de telles choses sont-elles possibles ? "L'élevage industriel n'est pas là pour nourrir les gens, il est là pour faire de l'argent."

Jonathan Safran Foer, Faut-il manger les animaux ?, Points

Après No steak et Bidoche voilà donc encore un ouvrage traitant des méfaits de la viande. Qu'est-ce que ça m'apporte de nouveau ?

Une vision américaine de la question. La situation est bien plus grave aux Etats-Unis qu'en France. A l'occasion des négociations autour du traité transatlantique (tafta) j'ai entendu parler de poulets américains rincés à l'eau de javel. J'ai envie de dire que c'est le moindre de leurs défauts car avant ils sont trempés dans la merde !

(...) les poulets sont plongés dans une énorme cuve réfrigérée remplie d'eau, dans laquelle sont refroidis des milliers d'oiseaux en même temps. (...) "L'eau de ces cuves a pu être qualifiée à juste titre de "soupe fécale" en raison des déchets et bactéries qu'elle contient. En immergeant des oiseaux propres et sains dans la même cuve que des oiseaux souillés, vous êtes quasiment certain de provoquer une contamination croisée". (...) Alors qu'un nombre significatif de sites d'abattage européens et canadiens ont recours à des systèmes de refroidissement par air, 99% des ateliers américains de transformation de volailles utilisent toujours le système de l'immersion dans l'eau froide (...). Il n'est guère difficile d'en deviner la raison : le refroidissement par air diminue le poids des carcasses de poulet, alors que l'immersion permet de l'augmenter du fait que les poulets se gorgent d'eau (la "soupe fécale").

Des informations sur les poissons, la pêche industrielle, le pisciculture industrielle, que je n'avais pas trouvées dans les deux livres cités précédemment.

Une (rapide) évocation de l'abattage rituel où j'apprends que "dans l'islam et le judaïsme [l'éthique du manger responsable] s'est traduite par l'obligation d'un abattage rapide." Il s'agit de ne pas infliger de souffrances inutiles aux animaux. Je trouve cela très intéressant parce que en France ce n'est pas du tout ce que les personnes qui se sont exprimées sur l'abattage rituel ces derniers temps ont choisi de mettre en avant. Du coup ça me donne envie d'en savoir plus sur cette question et notamment de me renseigner sur ce qu'en disent les musulmans eux-mêmes. J'ai déjà trouvé un article sur l'islam et le végétarisme.

Jonathan Safran Foer est un welfariste c'est à dire qu'il pense que si les animaux étaient élevés et tués dans des conditions décentes on pourrait les manger. Ce n'est pas le cas avec l'élevage industriel donc il est végétarien. Chez les végétariens militants il y a aussi les abolitionnistes qui voudraient mettre fin à la consommation de viande. Certains d'entre eux jugent sévèrement les welfaristes. Ce que je constate moi, c'est que Jonathan Safran Foer s'engage en faveur du végétarisme. Il prend position et tente de convaincre son lecteur de considérer sérieusement cette option. Un dernier argument ?

"L'élevage industriel prendra fin un jour à cause de l'absurdité de son économie. Il n'est tout simplement pas viable. La terre finira par se débarrasser de l'élevage industriel comme un chien se débarrasse de ses puces. La seule question est de savoir si elle ne se débarrassera pas de nous par la même occasion."

Si vous m'avez suivie jusque là vous avez sans doute compris que ce livre m'a passionnée. Il est en plus fort bien écrit. Souvent choquant, parfois même horrifiant, il lui arrive aussi d'être drôle.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 15:27
Aymeric Caron, No steak, Fayard

Aymeric Caron est végétarien depuis vingt ans. Dans No steak il liste les raisons pour lesquelles, selon lui, bientôt nous ne mangerons plus de viande. Voilà un sujet qui m'intéresse parce que depuis quelques années j'ai réduit de plus en plus ma consommation de viande, pratiquement je n'en cuisine plus, j'en mange essentiellement à l'extérieur. Et j'ai une fille qui est actuellement végétarienne.

Aymeric Caron a compté huit bonnes raisons d'arrêter la viande. A la lecture j'ai trouvé que certaines se recoupaient et pour résumer je les ai réduites à trois.

1) La viande détruit la planète.

La production de viande consomme de grandes quantités d'eau : "pour obtenir un kilo de boeuf, on utilise en moyenne quasiment autant d'eau qu'un être humain qui prend une douche par jour pendant un an." Moi, j'ai choisi, je préfère passer plus de temps sous ma douche -et même prendre des bains sans scrupules écologiques- et manger moins de viande. J'apprends aussi que sur un hectare de terre un agriculteur peut nourrir 30 personnes avec des légumes, des fruits et des céréales et seulement 10 avec des oeufs, du lait et de la viande. L'élevage est donc gourmand en terres et accélère la déforestation. Ces arguments de préservation de la planète sont particulièrement importants pour moi et ce sont eux qui m'ont motivée pour manger moins de viande. J'avais vu un reportage qui montrait que les découpes de poulet produit industriellement à bas prix chez nous étaient ensuite exportées vers l'Afrique où elles concurrençaient l'élevage local et entrainaient sa disparition. Cet aspect est aussi évoqué.

 

2) Nous n'avons pas besoin de viande pour vivre.

Le régime végétarien convient à tout le monde, enfants, femmes enceintes, sportifs de haut niveau, personnes âgées. Les protéines d'origine animale ne sont pas nécessaires à la vie, elles seraient même néfastes pour la santé. Maladies cardiovasculaires, cholestérol, hypertension, diabète, cancers de la prostate et du côlon, toutes ces maladies diminuent en même temps que la consommation de viande. La conclusion qui s'impose pour moi c'est que maintenant il faut aussi que j'évite le lait de vache. Je n'en bois pas mais je l'utilise dans la cuisine et je vais me tourner vers les laits végétaux.

 

3) Manger de la viande tue des animaux, êtres qui ressentent et qui souffrent.

La question de la souffrance animale est centrale dans cet ouvrage. Dans les élevages industriels (poulets et porcs en batterie) les conditions de vie des animaux sont atroces. L'abattage est rarement indolore. Je suis obligée d'avouer que cet argument est celui qui me touche le moins.

 

J'ai trouvé No steak à la fois passionnant et instructif. Aymeric Caron explique les choses de façon simple et concrète. Il raconte aussi un peu sa vie, pourquoi il est devenu végétarien, quelles sont les conséquences de son végétarisme sur sa vie sociale, amoureuse et professionnelle et ça me le rend sympathique. Il ne stigmatise pas les carnivores ni ne fait de prosélytisme à tout prix. Avec ça il m'a convaincue mais vous aviez compris que j'étais déjà acquise au départ. Avant d'arriver à la fin du livre j'avais décidé d'expérimenter le végétarisme au moins jusqu'à la fin de l'année. Il me semble que c'est un test abordable, seulement sur deux mois mais qui englobent quand même les fêtes de fin d'année...Dès le deuxième jour j'ai constaté que c'était parfois mission impossible. Je mange à l'extérieur et, hormis l'apéro et le dessert, il y de la viande dans tous les plats. Même les flageolets cuisinés en boîte se révèlent préparés au bouillon de poule comme je le découvre en me penchant sur la liste des ingrédients.

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 16:46

TV.jpgMichel Desmurget, TV lobotomie, La vérité scientifique sur les effets de la télévision, Max Milo

 

Avec un tel titre on se doute que la vérité en question ne sera pas vraiment positive et la quatrième de couverture enfonce le clou profondément en alignant les effets délétères du petit écran. Cela m'a d'abord donné l'impression que l'auteur exagérait un peu. Mais ensuite j'ai lu...

 

Ce qui m'a le plus frappée c'est tout ce qui concerne les atteintes à l'intelligence. Pauvreté du vocabulaire, orthographe déficiente, difficultés à se concentrer, lecture balbutiante... la télé est responsable de tout cela. Pour ceux qui ont commencé à la regarder très jeunes, les effets peuvent même être irémédiables. Je découvre avec sidération que des parents collent régulièrement devant le poste leur nourrisson de quelques mois. A cet âge là ce n'est pas lui qui demande.

 

Je relève deux remarques qui m'ont plus particulièrement intéressée : mettre un enfant devant la télé pour qu'il se tienne tranquille "n'est pas totalement différent de supprimer le comportement naturel d'un enfant en le menaçant de représailles physiques. C'est étonnamment similaire à ce qui se passe quand on drogue un enfant pour le rendre inactif avec du laudanum ou du gin."

Avec les écrans, plus de temps libre passé à ne rien faire, plus d'occasions de s'ennuyer. Or "lorsque l'esprit s'égare et vagabonde, il existe une forte activation des aires cérébrales impliquées dans les processus de raisonnement projectif et de résolution de problèmes. L'effet est d'autant plus marqué que les sujets sont inconscients de leurs errances mentales. En d'autres termes, pendant que nous nous ennuyons, notre cerveau travaille à notre insu. Le temps "perdu" n'est donc pas vide. Il est profondément créateur."

 

Enfin regarder la télé est mauvais pour la santé. Cela nous incite à "manger plus, bouger moins", fumer ou consommer de l'alcool. La télé est aussi un facteur de violence. Ces aspects du sujet m'ont moins impressionée que ce qui précède, il me semble que j'étais déjà au courant.

 

Toutes les affirmations sont solidement étayées par de très nombreuses études scientifiques et sources. En effet, depuis longtemps, les spécialistes de nombreuses disciplines et de nombreux pays se sont largement intéressés aux effets de la télé et ont prouvé autant qu'il le fallait leur nocivité. Ceux qui prétendent le contraire sont soit ignorants soit de mauvaise foi et Michel Desmurget règle leur compte à certains.

 

Si TV lobotomie est un ouvrage sérieux c'est aussi un ouvrage très accessible. Michel Desmurget explique clairement et il y a de nombreuses anecdotes amusantes qui rendent la lecture facile et passionante. Radicalement anti-télé il peut parfois paraître excessif. Je ne suis pas d'accord avec lui quand il demande une censure des films beaucoup plus sévère en France, à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis. J'ai été convaincue par contre par tout ce qu'il dit de la nécessité de tenir les petits enfants à l'écart du poste. Je crois que c'est un livre à conseiller fortement à tous les parents et de façon d'autant plus urgente que les enfants sont jeunes. Pour les miens c'est trop tard, ils sont déjà adultes. Mais je vais les inciter à le lire.

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 08:25
Amin Maalouf, Le dérèglement du monde, Grasset

Depuis la fin de la guerre froide le monde dans lequel nous vivons est déréglé. Déréglement climatique, économique et intellectuel. Les cultures occidentale et arabo-musulmane s'opposent en des affrontements meurtriers. Amin Maalouf, Libanais d'origine et vivant en France depuis longtemps, se considère comme héritier de ces deux cultures. Dans cet ouvrage il analyse le dérèglement du monde actuel et plus particulièrement le ressentiment du monde arabe à l'égard de l'occident en général et des Etats-Unis en particulier.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Je l'ai trouvée intelligente, claire et facile à comprendre sur des sujets qui ne le sont pas toujours. C'est vraiment un ouvrage de vulgarisation et de réflexion qui permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Amin Maalouf renvoie chacun à ses responsabilités et ne prend pas un parti plus que l'autre : "ce que je reproche aujourd'hui au monde arabe c'est l'indigence de sa conscience morale; ce que je reproche à l'occident, c'est sa propension à transformer sa conscience morale en instrument de domination."

La situation est grave mais pas désespérée et l'auteur termine sur les voies qui pourraient permettre d'en sortir. Il pense que les populations migrantes ont un rôle important à jouer pour être un lien entre orient et occident. Là aussi j'adhère totalement à son propos mais je ne suis pas sûre qu'on aille dans ce sens aujourd'hui en Europe et je reste à la fin sur un sentiment un peu inquiet.
Henri aussi a apprécié.

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 16:09
Irshad Manji, Musulmane mais libre, Le livre de poche.

D'origine indienne, Irshad Manji est née en Ouganda et vit au Canada depuis sa petite enfance. Elle est musulmane et elle est lesbienne. Irshad Manji se pose de nombreuses questions sur sa religion et elle y apporte  des réponses qui sont tout sauf stéréotypées.
Dans ce livre elle s'adresse aux musulmans et aux autres pour les amener à s'interroger sur l'islam d'aujourd'hui.

L'islam est-il compatible avec la démocratie et les droits de l'homme (droits des femmes, droits des minorités religieuses, droits des homosexuels) ?  Pour répondre à cette question elle remonte à l'époque de l'islam éclairé et ouvert entre 750 et 1250. Qu'est ce qui a ensuite mal tourné, pourquoi les musulmans ont-ils cessé de penser ? Pour elle c'est le début des défaites militaires qui a entraîné un repli sur soi comme système de défense.

Une partie de l'ouvrage est consacrée à la naissance de l'état d'Israël et au sort du peuple palestinien. Irshad Manji rappelle qu'Israël est la seule démocratie de la région et que les états arabes ont fait beaucoup pour le malheur des Palestiniens. Comme tout le reste, ceci est solidement étayé par des arguments et des exemples.

Irshad Manji questionne aussi la place de l'Arabie Saoudite dans la doctrine musulmane contemporaine. Elle critique cet islam arabe qui a imposé ses vues obscurantistes et appelle les musulmans non-arabes (notament asiatiques) à s'en détacher.

Pour terminer, l'auteur explore les pistes qui pourraient permettre à l'islam d'évoluer positivement. Son idée est que la réforme doit passer par les femmes et une amélioration de leur statut économique. En leur concédant des micro-crédits on leur permettrait de monter de petites entreprises. La prise de responsabilités et l'autonomie dans la sphère économique entraineraient automatiquement la même chose dans la sphère privée et religieuse.

Un très bon ouvrage dont les thèses m'ont convaincues. L'ensemble est très bien documenté, érudit sans en avoir l'air. Le style est vif et percutant, servant parfaitement le propos. Une femme de caractère et de convictions. Ca décoiffe et c'est plutôt réjouissant. Chapeau, Mme Manji !

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25 avril 2006 2 25 /04 /avril /2006 14:57
Jean Bacon, Les saigneurs de la guerre, Brève histoire de la guerre et de ceux qui la font, Phébus libretto.

Edition actualisée et définitive d'un essai paru d'abord en 1981.

En s'appuyant sur des sources nombreuses, l'auteur montre que la guerre a toujours existé et existera toujours. Trop de personnes y trouvent leur intérêt pour qu'il puisse en être autrement. D'abord les dirigeants politiques dont elle musèle l'opposition en même temps qu'elle résoud les problèmes de chômage ou de délinquance. Bien sur les marchands d'armes et les divers profiteurs de guerre.

C'est pourquoi, malgré les apparences (traités de paix, de désarmement, de non prolifération...) personne ne souhaite réellement la paix durable et "les hauts personnages qui éclairent notre route, nos respectables chefs, chefs de tout poil, chefs de gouvernement, chefs d'état-major, chefs de parti, chefs syndicalistes, chefs de rubrique, chefs de bureau, (...) sur les ondes, dans la presse, dans les conversations, dans les réunions diplomatiques défendent avec un ensemble impressionnant le principe qui sape à la base tout projet de coopération efficace entre les peuples : celui de la souveraineté nationale."

L'auteur rappelle aussi le caractère injuste et brutal de la guerre. Des extraits de lettres de soldats de différentes époques et de différents pays montrent la même horreur face à la violence aveugle. Mais ce n'est que au coeur de la tuerie monstrueuse que ces vérités apparaissent car quelques mois plus tôt, les mêmes hommes (ou leurs frères) sont partis la fleur au fusil et quelques mois plus tard, s'ils en réchappent, ils feront d'excellents anciens combattants, prêts à éduquer les générations suivantes.

Enfin, l'épilogue est effrayant. Jean Bacon y explore les formes que pourrait prendre (fatalement) la 3° guerre mondiale. Guerre atomique, guerre bactériologique ou guerre des étoiles ?

"Désormais, il est en notre pouvoir de construire une machine qui constituerait le point culminant de la course aux armements, l'aboutissement de la logique dissuasive. Son action ne comporte aucune parade, il ne peut exister aucun missile, aucun satellite d'interception, aucun rayon de la mort qui ait la moindre emprise sur elle, pour la bonne raison qu'elle est au-delà de tout marchandage, de toute menace de représailles, qu'elle représente l'engagement suprême, irrévocable : le pays qui en dispose se suicide sur place, détruisant avec lui le reste du monde. Les Américains l'ont plaisamment baptisée "la machine du jugement dernier". Elle coûterait au bas mot une centaine de millions de dollars - une bagatelle ! Ce serait le dernier mot de la science."

Au total une thèse plutôt convaincante (hélas !) et une vision très pessimiste des hommes et de leur avenir. Moi qui suis d'une nature plus optimiste j'objecterai que les raisons d'espérer ont été moins creusées que celles de désespérer. Et je terminerai en citant le rapport "guerre et paix au 21° siècle" (Le Monde du 19 octobre 2005) qui montre que depuis la fin de la guerre froide les guerres dans le monde sont moins nombreuses ("le nombre de conflits armés a été réduit de 40% depuis 1992") et moins meurtrières ("en 1950 une guerre faisait en moyenne 38 000 morts, en 2002 cette moyenne chute à 600 morts").

S'agit-il d'un épiphénomène ou d'une tendance de fond ? Là est la question.

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