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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 09:07
Boris Akounine, Avant la fin du monde, Points

Ce petit recueil propose quatre nouvelles, quatre enquêtes de Fandorine, détective russe à la fin du 19° siècle.

La guivre des Baskarov : un serpent fantastique, la guivre (ou vouivre) terrorise une famille de la noblesse rurale. Les morts violentes se succèdent.

0.1 pour cent : un prince tué à la chasse. Accident ou meurtre prémédité ? Pourtant l'auteur du coup de feu mortel n'a aucun mobile.

Le five o'clock à Bristol : réfugié à Bristol Fandorine élucide avec l'aide de sa logeuse, une vieille dame perspicace, le mystère de la disparition d'un vieux lord... et de sa rivière de diamants. C'est l'occasion d'une petite pique particulièrement d'actualité :

"Le football, ce jeu dont les amis britanniques de Fandorine lui avaient rebattu les oreilles, n'avait en réalité aucun intérêt. (...) Persuadé que ce jeu n'avait aucun avenir, Eraste Pétrovitch quitta le stade (...)"

 

Avant la fin du monde : épidémie de suicides chez les vieux croyants (des schismatiques de Sibérie dont j'avais déjà parlé ici). Cette nouvelle est la plus longue, à peu près autant que les trois précédentes réunies. Cela permet donc à l'auteur d'installer un cadre plus détaillé, ce que j'ai apprécié. Il y a aussi une réflexion sur la russité :

"Les voyageurs s'adonnaient à deux éternels plaisirs russes : le chant et la conversation. Eraste Pétrovitch se demanda si ce n'était pas là l'origine de toute la littérature russe avec sa lenteur, ses investigations des tréfonds de l'âme et sa totale liberté de pensée. A quel moment et où les habitants de ce pays qui n'avait jamais connu la liberté pouvaient-ils enfin se sentir libre ? Lorsqu'ils se trouvaient sur la route ! Là, il n'y avait ni le propriétaire, ni le supérieur, ni la famille."

 

Une lecture facile et plaisante, parfaite pour une journée de vacances.

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 16:20
Ann Granger, Un intérêt particulier pour les morts, 10-18

Angleterre, 1864. Après la mort de son père, Elizabeth Martin, célibataire de bientôt 30 ans, se retrouve seule au monde. Elle accepte le poste de dame de compagnie que lui offre bien charitablement la veuve de son parrain, tante Parry, et déménage à Londres pour s'installer auprès de cette dernière. Dès son arrivée Elizabeth est mêlée à une affaire criminelle : le corps de la précédente dame de compagnie de tante Parry vient d'être retrouvé, la jeune femme a été assassinée. Elle avait quitté la maison sans prévenir deux mois plus tôt puis envoyé une lettre pour expliquer qu'elle s'était enfuie avec un homme. C'est l'inspecteur Benjamin Ross de Scotland Yard qui mène l'enquête et Elizabeth va lui prêter main forte.

Voici un roman policier que j'ai lu facilement mais sans grand enthousiasme. Les héros ne sont pas antipathiques mais je ne découvre rien de bien nouveau par rapport à ce que j'ai déjà pu lire sur cette époque, par exemple les séries d'Anne Perry. C'est un peu la même galerie de personnages. On retrouve le clergyman moralisateur mais hypocrite, le jeune héritier insouciant mais finalement bon garçon, les domestiques au courant de tout ce qui se passe dans la maison, le flic d'origine modeste et qui s'est élevé grâce à son intelligence.

Quant à l'intrigue policière je ne l'ai pas trouvée très palpitante et parfois même assez maladroite. Je pense ainsi à un personnage qui se ronge les ongles. Ce tic révélateur de nervosité permet de le reconnaître comme complice. Un peu facile !

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 07:34
Anne Perry, L'inconnue de Blackheath, 10-18

Londres, 1897. Kitty Ryder, la femme de chambre de Mrs Kynaston, disparaît dans la nuit et on retrouve sur le perron de la cuisine du sang et une mèche de cheveux. La Special branch (les services secrets) est appelée car Mr Kynaston est employé à une mission sensible au ministère de la marine. Trois semaines plus tard le cadavre d'une jeune femme est retrouvé à proximité du domicile des Kynaston. Serait-ce Kitty ? Impossible de le savoir car le visage a été découpé au point de le rendre méconnaissable. L'inspecteur Pitt et son adjoint Stocker mènent l'enquête. Qui se cache derrière ce qui ressemble fort à une provocation ? Et pourquoi ?

J'ai apprécié ce roman. Depuis un moment déjà j'avais souvent le sentiment que Anne Perry tirait à la ligne, ici il me semble que ce travers est moins présent même si je ne trouve pas toujours nos héros très efficaces dans leur enquête. Mais bon, la police n'avait pas à l'époque les moyens techniques dont elle dispose aujourd'hui. Pitt peut par contre compte sur l'aide de sa femme, Charlotte, et de la soeur de cette dernière, Emily. Emily est mariée avec le député Jack Radley et elles utilisent ses relations pour faire connaissance avec Mrs Kynaston et tenter de percer de l'intérieur les secrets de son mari. Une plongée dans la bonne société victorienne qui me plaît toujours.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 13:31
Claude Izner, Le dragon du Trocadéro, 10-18

Paris, 1900. A Trocadéro, l'exposition universelle déploie ses merveilles : palais divers présentant les dernières innovations de la science, attractions de fête foraine et un trottoir roulant. C'est dans ce cadre que sont assassinés successivement plusieurs étrangers, transpercés d'une flèche empennée de rouge. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, et son associé et beau-frère Joseph Pignot, mènent l'enquête.

Je retrouve avec plaisir le cadre pittoresque du Paris de la fin du 19° siècle. C'est cela qui m'intéresse plus que l'enquête policière dont, une semaine après, j'ai du mal à me souvenir des tenants et des aboutissants. La quatrième de couverture nous annonce qu'il s'agit de la dernière aventure de nos héros et, en effet, Victor Legris, amateur de photographie, envisage de quitter la France pour Londres où on lui offre l'opportunité de se consacrer à sa passion naissante pour le cinéma.

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 15:31
Boris Akounine, AzazelBoris Akounine, Azazel

Boris Akounine, Azazel, France Loisirs (mais aussi chez 10-18)

 

Moscou, 1876. Un jeune homme élégant interpelle dans un parc une jeune fille, lui déclare sa flamme puis se brûle la cervelle sous ses yeux (heureusement elle les avait fermés). Le jeune fonctionnaire de 14° classe Eraste Petrovitch Fandorine, entré dans la police judiciaire depuis trois semaines, s'intéresse à certaines étrangetés de l'affaire et convainc son supérieur de le laisser mener l'enquête. Elle le mène à la fatale Amalia Bejetskaïa qui semble n'être pas totalement innocente dans cette histoire. Fandorine la poursuivra jusqu'en Angleterre où il découvrira un complot d'envergure mondiale. Pour faire éclater la vérité il devra déjouer les embuches d'ennemis prêts à tout et s'apercevra qu'il ne peut pas faire confiance à grand monde.

 

Après Le monde entier est un théâtre, j'ai eu envie de revenir au point de départ de la série. Je relis donc avec plaisir cette première aventure d'Eraste Petrovitch Fandorine. Ma première lecture remonte maintenant à une dizaine d'années mais je m'aperçois que j'en ai encore de bons souvenirs.

 

Fandorine est encore tout jeune (il n'a que 20 ans) et bien naïf ce qui permet à Boris Akounine de se moquer gentiment de lui. La fin est tragique cependant. Je ne pouvais pas l'avoir oubliée et elle m'a serré le coeur par anticipation.

 

"- Eh oui, eh oui. Au fait, comment t'appelles-tu ?

- Eraste.

- Allons-y, Eraste de Rotterdam, allons dans mon bureau boire du cognac. J'en ai soupé de ces sales gueules.

- Erasme, corrigea mécaniquement Fandorine.

- Quoi ?

- Pas Eraste, Erasme.

- Excuse-moi, j'avais mal entendu. Allons-y Erasme."

 

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 17:50
Boris Akounine, Le monde entier est un théâtre, Presses de la cité

Moscou, 1911. Âgé maintenant de 55 ans, Eraste Petrovitch Fandorine a mis en oeuvre depuis plusieurs années un programme qui doit lui permettre de vieillir harmonieusement. C'était compter sans les surprises de la vie car, dès qu'il rencontre l'actrice Elisa Altaïrskaïa-Lointaine, sur laquelle la veuve de Tchekov lui a demandé de veiller, il en tombe amoureux. Mais, alors que la jeune femme a semblé d'abord répondre à ses sentiments, elle le fuit ensuite. Dans le même temps, plusieurs personnes qui gravitent autour du théâtre et de son actrice vedette sont assassinées les unes après les autres. Vu les circonstances, notre héros saura-t-il faire preuve du discernement nécessaire pour enquêter ? Rien n'est moins sûr.

Je lis avec grand plaisir, et dès la première page, le dernier roman de Boris Akounine. Fandorine en amoureux transi, aveuglé par ses sentiments, jaloux, est hilarant. L'actrice Elisa Altaïrskaïa-Lointaine est excellente aussi. Pour elle Le monde entier est un théâtre où elle joue son rôle. Et même si ses sentiments sont sincères, elle ne peut s'empêcher de se regarder agir et d'apprécier l'effet rendu. Ainsi alors qu'elle se remet à peine d'un choc sévère :

"Avec une rapidité inouïe (en une heure à peine), Elisa se refit une beauté, se changea, se parfuma et coiffa ses cheveux en un chignon serré. Toute cette activité lui redonna quelques forces. Le miroir, en tout cas, lui renvoya son reflet. Elle était pâle, certes, les yeux caves, mais allié à un velours bleu marine et un chapeau à larges bords, cet air maladif avait quelque chose d'intéressant."

 

Une lecture qui est un régal, comme toujours avec cet auteur. Et ça me donne envie de relire le premier épisode de la série.

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 09:26
Panagiotis Agapitos, Le luth d'ébène, Anacharsis

L'action se passe dans l'empire byzantin en 832. Léon, protospathaire (premier porte-glaive) de l'empereur Théophile, est envoyé à Césarée, aux limites de l'empire, pour négocier la paix avec le calife de Bagdad. A peine est-il arrivé sur place que la fille du juge local est enlevée, violée et assassinée. On découvre alors que trois autres jeunes filles ont disparu dans les mois précédents mais comme elles étaient d'origine modeste le juge n'a pas donné suite... Léon décide de mener l'enquête.

Ce roman policier intelligent a été un régal pour moi. J'en ai apprécié le style, l'ambiance et les personnages. L'ambiance est celle d'une ville à la frontière de deux mondes où les cultures byzantine et arabe se mélangent. Dans le formalisme es titres hiérarchiques innombrables, dans les relations entre les personnages, je retrouve un peu la même atmosphère que dans les aventures d'Artem le boyard. Si nous ne sommes pas tout à fait à la même époque, il s'agit d'une culture de même origine grecque.

 

Ce qui me frappe chez les personnages c'est la jeunesse de nombre d'entre eux. Le secrétaire de Léon a 16 ans, les officiers de sa garde la vingtaine. Quant à notre héros, il surprend son entourage pour être célibataire et sans enfant à 32 ans. Il paraît évident que maintenant, c'est trop tard pour lui.

 

Le roman est suivi d'une postface de l'auteur qui présente le cadre historique et ses sources. C'est intéressant et confirme qu'on a affaire à un érudit, ce dont je m'étais déjà doutée en lisant le livre.

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 13:21
Anne Perry, Une question de justice, 10-18

Pour sa première affaire en tant que juge, Oliver Rathbone doit juger le révérend Taft, un prédicateur accusé d'escroquerie. En effet, il aurait incité ses ouailles à donner de grosses sommes pour les pauvres mais ces dons ne seraient jamais arrivés où ils le devaient. La cas semble simple mais la défense produit un témoin à décharge, Robertson Drew, qui ridiculise les plaignants.

Rathbone est convaincu de la culpabilité de Taft. Comment empêcher qu'il ne soit acquitté par manque de preuves ? C'est alors qu'il réalise qu'il a déjà vu Drew. Il détient chez lui une série de photos pornographiques de clients de Mickey Parfitt qui prostituait des petits garçons (voir La fin justifie les moyens) et Drew est sur l'un des clichés. Rathbone décide de le communiquer à l'avocat des parties civiles. Il ne se doute pas que cette décision va entraîner des conséquences dramatiques.

Faire chanter un méchant avec une photo compromettante  pour l'obliger à faire le bien, est-ce moral ? Faire le bien en utilisant des moyens répréhensibles (légalement ou moralement), est-ce encore faire le bien ? Celui qui utilise de tels moyens n'est-il pas perverti par eux et ne risque-t-il pas, à terme, de tomber du côté obscur de la force ? Telle est la question que pose Anne Perry dans ce roman. J'ai tendance, quant à moi, à penser qu'entre le blanc et le noir il y a quand même pas mal de nuances de gris et que, des fois, la fin justifie les moyens.

 

Même si je trouve que l'intrigue n'est pas très bien ficelée avec notamment un procès mal préparé (l'avocat qui accuse Taft n'a même pas été foutu d'aller chercher un représentant de l'association qui a soit disant reçu les fonds pour prouver le détournement) j'apprécie de retrouver les personnages que je fréquente depuis si longtemps. Emprisonné, jugé, comprenant enfin ce que pouvaient ressentir ses clients dont il occupe maintenant la place, Oliver Rathbone m'est sympathique. J'ai lu récemment ce commentaire de Michel sur le blog de Elfique : "Le problème des séries est là, que préfère-t-on, l'évolution des protagonistes ou l'intrigue ?" Dans le cas présent, pour moi, ce sont les protagonistes.

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 06:53
William Ryan, Le royaume des voleurs, 10-18

Moscou, hiver 1936. On retrouve le corps d'une jeune femme dans une église désaffectée qui sert maintenant de club à la section locale des komsomols (les jeunesses communistes). Le capitaine Alexeï Dmitrievitch Korolev, du service des enquêtes criminelles de la milice de Moscou, est chargé de l'enquête. Dès le départ il est informé par le colonel Gregorine du NKVD (la police politique) que cette affaire intéresse aussi ses services. La victime -qui a été torturée à mort de façon particulièrement horrible- serait une Américaine. Le meurtre serait lié à la vente d'objets d'arts par le gouvernement soviétique pour financer la révolution. Des membres de l'Eglise orthodoxe en exil sont très désireux de mettre la main sur une certaine icône précieuse.

 

Je retrouve avec plaisir le capitaine Korolev dans cette première enquête (j'avais lu le deuxième épisode précédemment) passionnante qui nous le situe dans son cadre de vie quotidien, ses relations avec ses collègues et ses interrogations : "Le fait de prier un Dieu dont le Parti affirmait qu'il n'existait pas le troubla un instant, comme tous les matins. Mais parfois, rétrospectivement, il était évident que le Parti se trompait. La preuve : regardez comme il avait nourri en son sein cette vipère de Trotski pendant des années. Peut-être découvrirait-on qu'il avait eu tort au sujet de Dieu également. Et même si ce n'était pas le cas, ça ne pouvait pas faire de mal de rester prudent en attendant."

J'apprécie beaucoup cette série qui me met dans l'ambiance de la vie en URSS au moment où débute un train de grandes purges.

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 12:11
Jean-François Parot, L'année du volcan, JC Lattès

Paris, juillet 1783, le vicomte de Trabard est retrouvé mort dans sa propriété du faubourg Saint-Jacques, rue d'Enfer, piétiné par un étalon. Dès le lendemain, Nicolas le Floch, commissaire de police au Châtelet, est mandé à Versailles par la reine qui veut qu'il enquête sur cette mort. Assez vite il apparaît qu'il ne s'agit point d'un accident mais bien d'un meurtre. Et bien plus que cela car derrière cette affaire se cachent un trafic de fausse monnaie et les auteurs de libelles calomniateurs de la reine.

Le cadre historique est celui d'une monarchie paralysée face aux difficultés qui s'accumulent, notamment l'endettement de l'Etat. Autour de Marie-Antoinette, une coterie de favoris place ses proches, veille à des intérêts très personnels et discrédite encore plus le pouvoir. L'opinion est par ailleurs agitée par des conditions climatiques très particulières : forte chaleur accompagnée d'un brouillard inhabituel et puant qui pique les yeux et affecte les personnes sensibles des poumons au point que certaines en sont mortes. Il s'agirait des émanations d'un volcan islandais qui est entré en éruption mais beaucoup y voient une manifestation diabolique ou les signes avant-coureurs de l'apocalypse.

 

J'aime tout dans les romans de Jean-François Parot. Le style comme "à l'époque" qui est un régal, le contexte historique qui nous annonce la Révolution (comment se positionnera Nicolas, fidèle au roi mais aussi proche des petites gens ?) et les personnages sympathiques. Je trouve que le casting de la série tv qui en a été tirée est particulièrement bien réussi. Cette lecture me réjouit dès les premières pages.

 

L'avis de Miss Alfie.

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