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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 14:04

poisson.gifVolker Kutscher, Le poisson mouillé, Points

 

Muté de Cologne à Berlin suite à une bavure, le jeune commissaire Gereon Rath est versé à l'inspection E : les Moeurs. On est en 1929 et le préfet de police a interdit la manifestation du 1° mai. Elle a lieu cependant et tourne à l'émeute, la police poursuit les communistes à travers la capitale. Au milieu de tout cela on repêche un mystérieux cadavre dans le Landwehrkanal. Seul Gereon Rath sait -par hasard- de qui il s'agit. Au lieu de communiquer ses informations, il mène l'enquête de son côté, espérant pouvoir profiter de ses découvertes pour obtenir sa mutation à l'inspection A, la Criminelle. Sur sa route il va croiser des SA, le Stahlhelm -une association d'anciens combattants, la Forteresse rouge -une faction communiste qui veut renverser Staline, des flics ripoux, un parrain de la pègre et une charmante secrétaire.

 

Deux intérêts pour moi dans ce roman. D'abord le contexte historique de la montée du nazisme. Ce qui me frappe justement c'est que les nazis sont très discrets. Ce qui est perçu comme un vrai danger c'est plutôt le communisme avec le souvenir de la tentative de révolution de 1919.

 

Ensuite j'ai apprécié l'enquête policière bien ficelée avec plusieurs rebondissements surprenants. Gereon Rath n'est pas un héros totalement sympathique, très ambivalent en tout cas. Il a bénéficié du soutien de papa pour se sortir d'une situation professionnelle difficile et aimerait bien faire ses preuves par lui même mais en même temps, si les relations paternelles pouvaient lui permettre d'atteindre son but plus rapidement, il ne serait pas contre à condition que ses collègues ne soient pas au courant.

 

Au total c'est une lecture que j'ai trouvé plaisante néanmoins il n'est pas sur du tout que je lise la suite des aventures de Gereon Rath. L'avis de Papillon.

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 18:12

aphrodite.JPGElena Arseneva, Le sang d'Aphrodite, 10-18

 

Ca alors, mais revoilà le boyard Artem ! Depuis le temps que je ne l'avais pas vu, je le croyais mort, ma parole ! Et oui car Le sang d'Aphrodite est le 8° épisode d'une série de la collection Grands détectives dont le tome 7 était paru en 2003. J'ai lu les précédentes aventures d'Artem quand elles sont parues, cela fait donc quelque temps et j'ai retrouvé ce héros avec plaisir.

 

Nous sommes à Tchernigov en 1074, sur les terres du prince Vladimir. Successivement plusieurs jeunes femmes de bonne naissance sont assassinées et leur corps est mutilé de façon horrible. La seule trace de l'assassin : un parfum capiteux que l'on sent encore sur les victimes, le sang d'Aphrodite. Le boyard (noble) Artem, membre de la droujina (armée) et conseiller du prince, mène l'enquête. Pour cela il est aidé de Philippos, son fils adoptif, d'origine grecque et qui à 16 ans connaît ses premiers émois amoureux et des varlets (jeunes guerriers) Mitko et Vassili, ses collaborateurs.

 

Comme souvent dans cette collection, ce que j'apprécie ce n'est pas tant l'enquête policière qui n'offre pas de surprise particulière mais plutôt les personnages sympathiques et la reconstitution de l'ambiance de l'époque qui passe par l'utilisation d'expression typiques ("N'ordonne pas de me châtier mais ordonne de me pardonner" quand on s'adresse à plus haut que soi). Ce qui m'intéresse dans cette série c'est de découvrir le mode de vie rafiné des nobles russes. La région de Kiev est en relations avec l'empire byzantin; marchands, produits, modes circulent entre Tsargorod (Byzance) et l'Ukraine. Une lecture plaisante donc.

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 18:03

dorchesterAnne Perry, Dorchester terrace, 10-18

 

Londres, 1896. Devenu directeur de la special branch (les renseignements généraux britanniques), Thomas Pitt est informé qu'un attentat se prépare contre un prince peu en vue de la famille Habsbourg. Confronté à sa première affaire sérieuse notre héros doit faire la preuve de ses capacités. Il sait qu'il est attendu au tournant par tous ceux qui n'ont pas accepté la nomination à ce poste du fils d'un garde chasse et qui lui font sentir à l'occasion qu'il n'est pas bien né.

 

Pour moi Dorchester terrace est un épisode faible des aventures de Thomas Pitt. Il passe beaucoup de temps à se poser les mêmes questions et quand il se les est posé trois fois, c'est bon, j'ai compris. Je trouve qu'Anne Perry tire un peu à la ligne. Pour finir je ne suis pas vraiment convaincue par le dénouement de l'affaire. Qu'un membre important du gouvernement britannique se rende coupable de trahison pour éviter qu'on ne sache que son père avait eu une aventure extra-conjugale 30 ans plus tôt ne me parait pas très crédible. Ceci dit j'ai quand même lu ce roman sans déplaisir.

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 18:07

sangAnne Perry, Du sang sur la soie, 10-18

 

En 1273, Anna Lascaris, jeune veuve originaire de Nicée, médecin, arrive à Constantinople. Son frère jumeau, Justinien, qui y vivait, a été accusé de meurtre et condamné à l'exil dans un monastère du Sinaï. Anna ne peut croire à la culpabilité de Justinien et veut prouver son innocence. Pour mener l'enquête en toute discrétion, elle s'installe à Constantinople sous l'identité d'Anastasius Zaridès, médecin eunuque, ce qui lui permet de cotoyer et de soigner aussi bien des femmes que des hommes.

 

Avec ce gros roman (près de 1000 pages) c'est une fresque qui s'étale sur 10 ans (1273-1282) qu'Anne Perry nous présente. Au 13° siècle l'empire byzantin entame son déclin après le sac de Constantinople par les croisés en 1204. La ville a alors été pillée de toutes ses richesses et des reliques qui y attiraient les pélerins. Elle a perdu une source de revenus importante.

 

En 1273, quand l'histoire commence, le prince de Sicile, Charles d'Anjou, envisage de mener une nouvelle croisade. Il s'agit de délivrer Jérusalem des musulmans et au passage de prendre une nouvelle fois Constantinople pour rentrer dans ses frais. Car la croisade apparait ici comme étant aussi une opération commerciale. Son organisation coute cher. Il faut disposer d'une flotte importante. Seuls les chantiers navals de Venise peuvent construire suffisamment de navires. Les Vénitiens interviennent donc en faveur de la croisade.

 

A Constantinople l'empereur Michel Paléologue est conscient du danger qui le menace. Pour le contrer il envisage de s'allier avec Rome en mettant fin au schisme religieux. Si les orthodoxes devenaient catholiques ils seraient alors protégés par le pape. Mais il existe aussi un parti qui ne veut pas de cette union. Pour eux les Latins sont des barbares avec leur foi simpliste. Les factions s'opposent donc, complotent, cherchent des alliances pour convaincre le peuple et l'empereur.

 

Rome est aussi le lieu d'intenses luttes de pouvoir. Tout dépend qui est le pape (en 1276, quatre se succèdent sur le trône de Saint Pierre). Les Italiens sont pour la réunification des deux Eglises mais les Français sont du côté de Charles d'Anjou et Martin IV excommunie l'empereur Michel Paléologue en 1281. Il semble alors que le prince de Sicile ait la voie libre.

 

C'est sur ce fond historique fourni que l'auteur place les personnages de son roman. Ils sont nombreux mais comme l'histoire s'étale sur la durée on a le temps de faire leur connaissance. L'aspect psychologique est fouillé. Comme toujours chez Anne Perry on se pose beaucoup de questions sur la morale. Il y a aussi une charmante histoire d'amour. J'ai trouvé le résultat passionant et j'ai dévoré ce livre qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur cette période.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 15:07

voltaireClaude Izner, Les souliers bruns du quai Voltaire, 10-18

 

Paris, hiver 1897. Meurtres en série quai Voltaire. Les victimes sont des amateurs de vieux livres et de confitures. Quel rapport entre les deux ? Il y en a un, que vont découvrir nos amis Victor Legris et Joseph Pignot en menant l'enquête.

 

Cette nouvelle aventure des deux libraires associés se déroule dans le milieu des bouquinistes parisiens, milieu que connaissent bien les deux soeurs qui se cachent derrière le pseudonyme de Claude Izner- elles sont ou ont été bouquinistes.

 

Je regrette que les héros soient délaissés au profit d'une longue galerie de personnages parmi lesquels j'ai parfois un peu de mal à me retrouver. Les auteurs touchent à beaucoup de choses sans vraiment approfondir. Ainsi de l'affaire Dreyfus qui sert d'arrière-fond bien lointain à cette histoire. Le résultat est léger et plaisant à lire et ne laissera pas un souvenir impérissable.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 15:01

musique.jpgFrank Tallis, Petite musique de la mort, 10-18

 

Vienne, 1903. Une chanteuse d'opéra à succès, Ida Rosenkrantz, est retrouvée morte dans sa chambre. Accident, suicide par excès de laudanum ? A l'autopsie la découverte d'une côte cassée laisse penser qu'elle aurait pu être assassinée. L'inspecteur Rheinhardt mène l'enquête dans les plus hautes sphères de la société viennoise que fréquentait Ida. Comme d'habitude Rheinhardt reçoit l'aide de son ami, le psychiatre Max Liebermann.

 

En parallèle de cette enquête dans le présent Max Liebermann s'interroge aussi sur la mort prématurée, 40 ans plus tôt, du compositeur David Freimark. Là aussi l'accident apparent ne serait-il pas en fait un crime ? C'est la musique -plus ses talents professionels- qui permettra au psychiatre de résoudre cette deuxième affaire que j'ai trouvée plus intéressante que la première.

Enfin notre héros progresse dans sa relation avec miss Lydgate à partir du moment où celle-ci décide de prendre un peu les choses en main.

 

J'ai retrouvé avec plaisir les personnages de cette série que j'apprécie et qui m'a procuré un bon moment de lecture. L'arrière-plan historique nous montre un empereur François-Joseph vieillissant, fragilisé par des scandales et par la montée de l'antisémite Lueger, bourgmestre de Vienne. Dans les confins de l'empire les minorités s'agitent et nos personnages s'en inquiètent tout en voulant croire que le pire ne viendra pas :

"- Le bourgmestre, le palais et comme si ça ne suffisait pas, maintenant la Serbie !

- La Serbie ?

- Les assassinats ! Mon collègue Hohenwart pense qu'il va y avoir une guerre.

- C'est  impossible. La Serbie n'est pas un pays assez important. Quelques escarmouches, peut-être..."

 

La quatrième de couverture nous annonce que cet ouvrage est le dernier de la série. Pourtant à la lecture je ne trouve rien de définitif. Moi aussi je veux croire que cela ne sera pas.

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 14:10

hommeinterieurJonathan Rabb, L'homme intérieur, 10-18

 

L'homme intérieur, deuxième aventure du Kriminal-Oberkommissar Hoffner, se déroule huit ans après Rosa et a bien été écrit après pourtant il est paru avant en France. Etrange, non ? Certes les deux histoires sont indépendantes cependant il est fait plusieurs fois allusion à cette première enquête qui a eu des conséquences traumatisantes pour le héros. Maintenant que les deux sont publiées, autant rétablir l'ordre.

 

Berlin, 1927. Dans les studios cinématographiques de l'UFA un producteur est retrouvé mort dans sa baignoire. C'est manifestement un crime maquillé en suicide. A la poursuite de l'assassin l'inspecteur croisera Fritz Lang ainsi que l'inventeur d'un ingénieux système de sonorisation du cinéma -invention qu'Hollywood aimerait bien neutraliser. Il utilisera de nouveau les services d'Alby Pimm, parrain berlinois et reprendra contact avec son fils Alexander qui est maintenant membre du tout jeune parti nazi.

 

Cette lecture est pour moi une déception car je n'ai pas tout saisi de l'intrigue que j'ai trouvée bien compliquée. Il y a des dialogues où au bout de trois répliques je ne sais plus qui parle et j'ai beau relire cela ne m'éclaire guère. C'est un peu agaçant. Finalement, qui a tué et pourquoi ? Je serais bien en peine de le dire. Je crois que si j'avais découvert Jonathan Rabb avec L'homme intérieur je n'aurais pas poursuivi ce qui aurait été dommage pour Rosa.

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 08:43

rosa.jpgJonathan Rabb, Rosa, 10-18

 

Berlin, 1919. Alors que la révolution spartakiste prend fin dans le sang, le commissaire Nicolaï Hoffner est à la poursuite d'un psychopathe qui tue des femmes puis leur découpe des bandes de peau dans le dos. Et voilà qu'on découvre un cinquième cadavre qui n'est autre que celui de Rosa Luxemburg. Mais a-telle vraiment été victime du même assassin ? L'enquête de Hoffner l'amène à penser que derrière le tueur en série se cache un complot aux ramifications inquiétantes.

 

J'ai beaucoup aimé ce livre qui me fut offert pour mon anniversaire, merci Henri. Je l'ai trouvé très intéressant d'un point de vue historique et avec une enquête policière bien ficelée. L'aspect historique c'est d'abord la présentation de la révolution spartakiste et du personnage de Rosa Luxemburg, très présente dans le roman même si elle est morte. Et puis surtout Jonathan rabb excelle à brosser la situation de l'Allemagne de l'après première guerre mondiale : les jeunes hommes décimés, les difficultés du nouveau gouvernement qui se met en place, l'antisémitisme latent, les prémices du nazisme.

 

A la maison notre héros avec ses sympathies socialistes s'oppose violemment à son fils adolescent fier d'être Allemand et qui reproche à son père d'être à moitié Russe. Ce héros pas très héroïque avec ses faiblesses, ses relations familiales compliquées, colle parfaitement à l'ambiance  du Berlin de l'époque. Mais c'est un homme qui réfléchit ce qui le rend sympathique et lui permet de résoudre cette affaire délicate. Pour pister le tueur en série il analyse sa façon d'agir et son mode de fonctionnement. Il y a du suspense et des rebondissements inattendus. Plusieurs fois je me suis fait surprendre parce que l'auteur ne nous mène pas toujours où on croit que l'on va aller.

Je vois qu'une autre aventure de Nicolaï Hoffner est parue, je vais me la procurer dès que possible.

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 16:52

mortPaul Doherty, Le porteur de mort, 10-18

 

En janvier 1304 Hugh Corbett est dépéché par le roi à Mistelham en Essex pour y enquêter. Un mystérieux archer surnommé le Sagittaire frappe depuis quelques semaines les villageois, semant la panique dans les alentours. Il s'agit aussi de récupérer deux objets : la croix de Sanguinis Christi ramenée de la croisade par le seigneur local, lord Oliver Scrope et un couteau volé au roi avec tout son trésor. Un trafiquant aurait essayé de le négocier à Mistelham et Scrope l'a fait arrêter et exécuter promptement. Ne cacherait-il pas qu'il détient en fait une grande partie du trésor ?

 

De nouveau notre héros poursuit le mal qui rode. Le Sagittaire semble poursuivre une vengeance mais contre qui ? Tout parait partir du séjour de Scrope en Terre Sainte et de la façon dont il a réussi à s'en échapper vivant après la prise d'Acre par les Sarrasins en 1291. J'ai particulièrement apprécié le récit de la chute de cette ville. Les autres centres d'intérêt historique sont l'histoire du vol du trésor royal à Westminster en 1303 et la présence d'une troupe de pélerins errants, les Frères du Libre Esprit, qui rejettent les richesses et pratiquent l'amour libre.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 15:40

perryAnne Perry, La fin justifie les moyens, 10-18

 

Après la mort de Jericho Philips, que Monk pourchassait dans Mémoire coupable, notre héros découvre qu'un autre souteneur, Mickey Parfitt, faisait lui aussi commerce de petits garçons. Parfitt est assassiné et personne ne le pleure. Vu ses crimes, la police est prête à chercher mollement le coupable. Mais Monk suspecte que ce dernier pourrait être le commanditaire de Parfitt. Son arrestation signifierait alors un coup d'arrêt au trafic d'enfants sur la Tamise.

 

Rapidement les soupçons se tournent vers Arthur Ballinger qui n'est autre que le beau-père d'Oliver Rathbone, le célèbre avocat, ami d'Esther et William Monk. Quand Oliver Rathbone doit défendre son beau-père il se retrouve dans une situation très difficile. D'un côté sa femme le somme de faire preuve de loyauté familiale, de l'autre il ne peut s'empêcher de se demander si une telle loyauté est bien compatible avec la justice. Qu'est-ce qui prime ? L'amour au détriment de la vérité ou la vérité au détriment de l'amour ? Le choix est forcément tragique.

 

J'ai apprécié cette lecture. Le travail de fourmi qu'est la recherche d'éléments dans une enquête de police est bien montré. En plaçant les tourments d'Oliver Rathbone au centre de son roman Anne Perry se renouvelle de façon intéressante.

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