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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 15:43
Colum McCann, Zoli, Belfond

Zoli est une Tzigane de Tchécoslovaquie. Dans les années 30 sa famille a été massacrée par une milice fasciste et Zoli a ensuite été élevée par son grand-père. Celui-ci lui apprend à lire puis l'envoie à l'école. Elle doit cacher ses connaissances car frayer ainsi avec les gadze est très mal vu parmi les Tziganes. Elle-même sent que ce savoir la rend impure. Zoli a un don apprécié de tous : elle met en chansons la vie et les sentiments de son peuple.

Après la seconde guerre mondiale Zoli a une vingtaine d'années. Elle est dénichée par l'éditeur Martin Stransky qui veut publier ses oeuvres. Dans l'enthousiasme de la victoire et de l'avènement du communisme les Roms sont des citoyens à intégrer et Zoli un symbole des nouveaux lendemains où les masses prolétariennes accéderont à l'instruction. Elle fait la connaissance de Stephen Swann. Fils d'une mère irlandaise et d'un père slovaque l'Anglais est traducteur pour Stransky. Zoli et Stephen vont s'aimer. Il est attiré par son entrain et sa liberté, elle est plus partagée, craignant toujours le jugement de son peuple. Finalement elle souhaite s'éloigner de lui et lui, ne pouvant la retenir, va la couper de tout ce qui était sa vie.

J'ai moyennement apprécié ce roman. J'ai mieux aimé la fin, l'exil de Zoli et les péripéties qui lui permettent de rebondir et de se reconstruire. J'ai trouvé que Colum McCann montrait bien à la fois la liberté des Tziganes, détachés de tout lien matériel et au contraire l'enfermement que peuvent être des traditions trop rigides. Alors pourquoi ça ne m'a pas convaincue ? Difficile à dire et je me torture pour écrire ce billet. Le style est travaillé mais m'a parfois semblé un peu artificiel.

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 06:29
Philip Roth, Le complot contre l'Amérique, Gallimard.

Une fois n'est pas coutume, je ne résiste pas au plaisir de recopier la quatrième de couverture :

"Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindberg battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindberg avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des Etats-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.
Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à cette époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille -et des millions de familles semblables dans tout le pays- lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindberg, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre."

Voici dit l'essentiel de cet excellent roman qui se fait passer de façon très convaincante pour un recueil de souvenirs. Dans le rôle du narrateur, Philip Roth soi-même qui se présente en enfant précoce et anxieux. A travers ses yeux le lecteur assiste à la montée de l'antisémitisme aux Etats-Unis au début des années 1940 et aux réactions qu'elle a suscitées. L'opinion se divise alors entre ceux qui croient que le pire est à venir, que la situation ne peut que s'aggraver, à l'image de ce qui s'est passé en Allemagne nazie, aujourd'hui alliée avec les Etats-Unis; et ceux qui traitent les premiers de catastrophistes, qui les accusent de faire des procès d'intention au président Lindberg dont le grand mérite est quand même d'avoir réussi à tenir les Etats-Unis à l'écart de la guerre qui déchire le reste du monde.

La famille Roth elle-même est touchée par ces divisions. Proie du bourrage de crâne orchestré par l'équipe présidentielle le frère de Philip, de cinq ans son aîné, tient ses parents pour des Juifs obtus, refermés sur leurs préjugés ancestraux et incapables de s'ouvrir aux vraies valeurs américaines. Au milieu de ce tourbillon le petit Philip observe, comprend beaucoup de choses et grandit plus vite qu'il ne l'aurait souhaité :

"C'était la première fois que je voyais mon père pleurer. C'est un tournant, dans une enfance, le jour où les larmes de quelqu'un d'autre vous paraissent plus insuportables que les vôtres."

"Je ne pus que la regarder pleurer toutes les larmes de son corps, jusqu'à l'épuisement, sur quoi l'idée que je me faisait d'elle changea du tout au tout : ma mère était un être humain comme moi. Cette révélation fut un choc, et j'étais trop jeune pour comprendre que c'était le lien le plus fort de tous."

(Oui, on pleure pas mal dans ce livre, normal vu les circonstances.)

Pour rendre particulièrement crédible son récit l'auteur Philip Roth s'est appuyé sur des personnalités politiques réelles et sur les prises de position qu'elles ont eu à l'époque. Oui, l'aviateur Charles Lindberg a bien eu des sympathies pour les nazis et il a bien tenu des propos antisémites. Il a été une des figures de l'extrême-droite américaine à la fin des années 1930 mais a refusé de se présenter à la présidence des Etats-Unis. Philip Roth fait suivre son roman d'un post-scriptum dans lequel il présente la chronologie véritable des personnages historiques figurant dans le livre.

J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'ai dévoré d'une traite. C'est bien écrit et, en ne négligeant pas une pointe d'humour, Philip Roth aborde un sujet qui donne à réfléchir. Le résultat est prenant et deux jours après l'avoir terminé j'ai encore le sentiment de tenir compagnie à cette famille attachante.

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 14:44

Truman Capote, De sang froid, Folio.


 Dans le Kansas, en 1959, une famille de quatre personnes est abattue froidement par deux petits malfrats. Ceux-ci s’enfuient en laissant peu d’indices derrière eux. Un mois et demi plus tard ils sont cependant arrêtés.


 De sang froid est inspiré d’un fait divers réel. Truman Capote nous présente de façon approfondie et précise toute cette affaire, depuis la journée du meurtre jusqu’au châtiment des assassins. Chaque personnage, même le moins important, est fouillé et détaillé. Le passé de l’un des deux tueurs, Perry Smith, est particulièrement décortiqué. Le résultat est que les protagonistes apparaissent ainsi comme très humains. J’ai sympathisé bien sur avec les malheureuses victimes mais j’ai aussi ressenti de la pitié pour Perry Smith.

 
Truman Capote fait aussi bien comprendre tout le gâchis de cette affaire. Gâchis du massacre d’une famille bien intégrée dans sa communauté et appréciée de tous. Gâchis de l’existence de Perry Smith, enfant maltraité et délaissé. A plusieurs moments il laisse apercevoir qu’il aurait suffit de peu pour que les choses tournent différemment. Enfin la lecture amène à se poser la question de la réponse à un tel crime. Les coupables peuvent-ils se racheter ou la peine de mort est-elle la seule solution ?


Toutes ces raisons plus le fait que De sang froid est fort bien écrit en font un très bon roman.

 « C’était un temps idéal pour manger des pommes ; la lumière la plus blanche descendait du ciel le plus pur, et un vent d’est faisait bruire les dernière feuilles des ormes chinois sans les arracher. Les automnes récompensent le Kansas de l’ouest pour les maux que les autres saisons imposent : les grands vents d’hiver du Colorado et les neiges à hauteur de hanche où périssent les moutons ; la neige fondue et les étranges brouillards des prairies au printemps ; et l’été, où même les corbeaux recherchent l’ombre rare et où la multitude fauve des tiges de blé se hérisse, flamboie. Enfin, après septembre, un autre climat arrive, l’été de la Saint-Martin qui dure parfois jusqu’à Noël. »

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8 août 2007 3 08 /08 /août /2007 08:59

Truman Capote, Petit déjeuner chez Tiffany, Folio.

 

 

Petit déjeuner chez Tiffany raconte l’histoire de l’amitié entre le narrateur, un aspirant écrivain et Holly, une call-girl, sa voisine.

  

Ce court roman est suivi de trois nouvelles qui racontent aussi des histoires d’amitié. Entre des prostituées dans La maison de fleurs (il y a surtout une histoire d’amour), entre deux forçats dans La guitare de diamants et entre un petit garçon de sept ans et une vieille femme dans Un souvenir de Noël. Dans un contexte de dénuement, toute l’année les deux amis mettent sou à sou de l’argent de côté pour pouvoir acheter les ingrédients nécessaires à la confection de trente cakes de Noël. Ces cakes sont ensuite offerts ou envoyés à des amis proches ou lointains comme le président Roosevelt. Rétrospectivement le Noël de ses sept ans apparaît au narrateur (qui fut le petit garçon) comme représentatif de ceux qui l’ont précédé et un souvenir précieux car il est le dernier qu’il aie pu passer avec son amie.

  

C’est cette dernière nouvelle que j’ai préférée. L’ensemble est plutôt bien écrit et gentil. Truman Capote décrit bien les gestes dont se nourrit l’amitié, le plaisir d’être ensemble et de façon plus touchante, j’ai trouvé, dans Un souvenir de Noël.

 

 

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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 07:45

Julian Barnes, Arthur et George, Mercure de France.

 

 

 

Ce roman nous raconte les histoires croisées d’Arthur Conan Doyle et de George Edalji. Le premier célèbre écrivain, le second malheureuse victime d’une erreur judiciaire, accusé à tort qui s’adresse à l’auteur de Sherlock Holmes pour lui demander de mener l’enquête.

 

 

Julian Barnes suit ses héros depuis leur enfance à la fin du 19° siècle jusqu’à la mort de Conan Doyle en 1930 en passant par les événements qui les ont réunis. Cela nous vaut une intéressante biographie d’Arthur qui apparaît comme un personnage fort sympathique. Médecin de formation , grand sportif, auteur, redresseur de torts et spirite convaincu à la fin de sa vie.

 

 

C’est le troisième livre que je lis récemment et qui parle de spiritisme. Il en était aussi question dans Southampton row de Anne Perry et dans Le chromosome de Calcutta de Amitav Gosh. Le spiritisme semble avoir été très à la mode en Angleterre à la fin du 19° siècle.

 

 

Arthur et George est un livre plaisant. Il y a de l’humour. Les personnages sont attachants et réfléchissent sur le monde qui les entoure.

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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 07:38

Nancy Huston, Lignes de faille, Actes sud.

 

 

 

 Dans ce roman Nancy Huston nous montre comment un secret de famille empoisonne successivement plusieurs générations. Pour cela elle nous fait suivre, en remontant dans le temps, quatre enfants de la même famille à l’âge de six ans. Chacun d’eux est le narrateur d’une des quatre parties du livre.

   

 

Nous rencontrons d’abord Sol, petit garçon imbu de lui même. Viennent ensuite Randall, le père de Sol, Sadie la mère de Randall puis Erra la mère de Sadie. Mis à part Sol que nous ne croisons que comme enfant les autres personnages apparaissent d’abord comme adultes avant que nous ne les suivions à l’âge de six ans. Ainsi Randall intervient dans la première partie comme père de Sol puis dans la deuxième partie en protagoniste principal.

 

 

 

Pour les trois aînés six ans est l’âge-clef, le moment où le traumatisme familial (personnel pour Erra) les frappe et inscrit le malheur dans leurs existences. J’ai trouvé poignant le fait que l’auteur nous montre des adultes perturbés, incapable de s’occuper de leur propre enfant puis les enfants encore heureux dont sont sortis ces adultes. J’ai ressenti fortement le gâchi de ces existences. Le petit Sol est le personnage avec lequel j’ai le moins sympathisé car dès son plus jeune âge il apparaît comme froid, calculateur et dissimulateur. Il faut dire à sa décharge qu’il est manifestement issu de deux parents névrosés.

   

 

En remontant le temps et les générations on découvre petit à petit des éléments qui nous permettent de comprendre quel est le point de départ du drame familial lié à l’histoire de l’Allemagne nazie. C’est toute l’habileté de Nancy Huston de construire son histoire comme à l’envers, de nous mener lentement vers la source du mal. Ce n’est que dans les dernière pages du livre que tous les éléments se mettent enfin en place.

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 06:08
Wesley Stace, L'infortunée, Flammarion

A l'âge de cinq ans Dolores Loveall se tue en tombant d'un arbre. Son frère Geoffroy, de sept ans son aîné, est profondément traumatisé par cet accident. Dolores était son amour, il s'occupait d'elle comme s'il avait été son père plutôt que son frère. Il se sent responsable de sa mort. Geoffroy s'enferme dans la grande demeure familiale de Love Hall, ne sortant que rarement, passant ses journées devant la maison de poupées de Dolores, réplique de Love Hall et où sa soeur lui apparaît.

Vingt ans plus tard Geoffroy souffre toujours autant de la mort de sa soeur quand, à l'occasion d'une sortie, il trouve un bébé abndonné sur un tas d'ordures. C'est une révélation pour Geoffroy qui décide d'élever cet enfant comme sa fille. Il la prénomme Rose et épouse Anonyma, la bibliothécaire de Love Hall qui fut la jeune gouvernante de sa soeur, pour servir de mère à l'enfant.

La seule ombre à ce bonheur naissant c'est que Rose est en fait... un garçon ! Cet aspect des choses ne tourmente pas Geoffroy qui est tout simplement incapable de l'admettre. Pour diverses raisons son entourage décide de le suivre dans son aveuglement. Et Rose grandit en petite fille heureuse, entourée de l'amour de ses parents. Mais, alors qu'elle entre dans l'adolescence, le secret devient de plus en plus difficile à cacher. Elle-même se doute de quelque chose. La découverte par Rose de sa vraie nature la bouleversera et bouleversera sa famille.

L'histoire de Rose se déroule dans l'Angleterre victorienne. Elle pose la question de l'identité sexuelle : inné ? acquis ? Combien de temps avant qu'un enfant découvre sa différence si personne ne lui en dit rien ? Et comment vivre ensuite ? L'idée était bonne, la réalisation un peu moins (l'écriture n'a rien d'inoubliable). Le résultat m'a moyennement plu.

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 17:32

Alaa el Aswany, L'immeuble Yacoubian, Actes sud.


Rue Soliman Pacha, au Caire, se trouve l'immeuble Yacoubian. L'auteur nous présente les destinées de plusieurs des habitants de cet immeuble. Taha Chazli, le fils du concierge de l'immeuble, jeune homme brillant, a dû renoncer à son rêve d'intégrer l'école de police car il n'avait pas les moyens de payer les dessous de table nécessaires pour y accéder. Amer, il se lie d'amitié avec un étudiant islamiste.

Boussaïra doit travailler pour faire vivre sa mère veuve et ses jeunes frères et soeurs. Pour arrondir ses fins de mois elle est obligée d'accepter les attouchements de ses patrons. Sa route croise celle de Zaki Dessouki, âgé de 65 ans et héritier d'une riche famille. Il vit de ses rentes dans la nostalgie de l'Egypte de sa jeunesse où la bonne société occidentalisée parlait Français et profitait ouvertement des plaisirs de la vie.

Hatem Rachid est plus jeune mais issu du même milieu. Homosexuel il courtise le conscrit Abd Rabo et essaie de se l'attacher par des cadeaux.


Le hadj Azzam est un homme d'affaires qui désire maintenant se lancer dans la politique. Alors que ses enfants sont des adultes il envisage de prendre une seconde épouse plus jeune que la première qui ne veut plus l'accueillir dans son lit.

Nous sommes à l'époque de la première guerre du Golfe et Alaa el Aswany nous décrit une société gangrenée par la corruption, l'injustice sociale et l'absence de démocratie. Dans cette société profondément inégalitaire les plus modestes ne peuvent espérer s'élever socialement (voire même survivre) que par les magouilles petites ou grandes ou le mariage pour les femmes. La corruption est généralisée et on comprend alors que l'islamisme attire des jeunes qui voient leur avenir entièrement bouché. D'autant plus que Dieu est mis à toute les sauces dans la bouche même des corrompus.


Je relève ce dialogue entre le hadj Azzam et Kamel el-Fawli, un fonctionnaire qui s'est engagé à lui faire gagner les élections moyennant un million de livres: "C'est à dire Kamel bey, que si je paie cette somme je suis sûr d'être élu, avec la permission de Dieu.

- Vous n'avez pas honte, hadj ? Vous parlez à Kamel el-Fawli. Une expérience de trente ans au parlement! Oh! Egypte, il n'y a pas un seul de tes candidats qui puisse gagner si nous ne le désirons pas. Par la volonté de Dieu."

Ce mélange de prévarication et de bigoterie hypocrite est bien représentatif de l'ambiance générale. Au total c'est une ouverture intéressante mais bien triste sur une société sans espoir. On en ressort avec le sentiment que l'Egypte est mal partie.

 

 

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19 décembre 2006 2 19 /12 /décembre /2006 13:40

Stefanie Zweig, Le bonheur est ailleurs, Editions du Rocher.

C'est l'histoire de la famille Procter dans les années 70, au moment où leurs enfants adolescents commencent à vouloir prendre leur indépendance. Seulement les Procter sont une famille qui a une histoire douloureuse. Les grands-parents ont traversé les persécutions antisémites des nazis et tous ne sont pas revenus. Les parents sont des survivants et leurs enfants portent cet héritage difficile.

Les parents de Liesel, la mère, ont fui l'Allemagne pour le Kénya avec leur fille dès les années 30. Après la guerre, ils se sont installés à Londres. C'est là que la jeune fille a rencontré son mari, Emil, envoyé en Angleterre par ses parents qui eux n'ont pas survécu à la déportation. Juifs libéraux mais attachés à leurs origines, Liesel et Emil ont deux enfants, Rose et David.

Le départ des enfants est toujours un moment difficile dans une famille unie. L'auteur nous montre qu'il l'est encore plus quand cette famille a connu des séparations définitives. Le talent de Stefanie Zweig est d'avoir dépeint tout en finesse les sentiments de ces parents aimants. On est dans l'introspection qui pousse à s'interroger sur ses propres pratiques.

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23 septembre 2006 6 23 /09 /septembre /2006 16:18
Iain Pears, Le songe de Scipion, Pocket.

En Provence, à trois époques différentes, trois hommes assistent à la chute de leur civilisation.
Manlius Hippomanes à la veille de la chute de l'empire romain, au moment où la Gaule est envahie par les barbares.
Olivier de Noyen, au début du 14° siècle ravagé par la peste noire.
Et Julien Barneuve en 1940, dans la France vaincue et occupée par les Allemands.
A ces trois périodes les Juifs sont persécutés, jugés responsables des malheurs du temps. Face au triomphe de la barbarie et des instincts bestiaux comment l'intellectuel doit-il réagir ? Peut-on pactiser avec l'ennemi dans le but de le civiliser ? Ce sont les questions que se posent ces trois hommes et auxquelles ils répondent en s'engageant avec plus ou moins de succès.

Dans ce roman où Iain Pears entrelace les destins de ses trois personnages l'humour qui m'avait réjouie dans la série des aventures de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano fait défaut. Il faut dire que le sujet s'y prète moins sans doute. Le résultat en est une lecture parfois un peu rébarbative. Il faut s'accrocher au début pour entrer dans l'action qui est rarement trépidante. Cependant j'ai apprécié la description des conditions de vie à la fin de l'empire romain. Iain Pears sait de quoi il parle et cela donne envie d'en apprendre plus sur cette époque.

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