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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 17:24

LOmbreDuVent.jpgCarlos Ruiz Zafon, L'ombre du vent, Le livre de poche

 

Après la guerre civile, à Barcelone, Daniel Sempere, le fils d'un bouquiniste, découvre L'ombre du vent, un roman de Julian Carax. Parce qu'il n'a jamais rien lu d'aussi passionant, Daniel veut en savoir plus sur Carax et son oeuvre. Il découvre alors que ce dernier a disparu  une dizaine d'années auparavant dans des circonstances mystérieuses. Par ailleurs quelqu'un semble s'être mis en tête de détruire tous les exemplaires des romans de Carax qui existent. Celui de Daniel serait le dernier.

 

J'ai beaucoup aimé ce roman que je qualifierais de rocambolesque ou de roman-feuilleton. Une fois commencé, impossible de le lacher. Je l'ai dévoré. Il y a des rebondissements permanents. Il y a un inquiétant personnage sans visage. Il y a une villa abandonnée et hantée, véritable construction gothique. Le cadre de Barcelone est bien exploité, l'auteur cite des noms de rues, ce qui donne l'impression d'y être. On ressent aussi le régime de terreur larvée qui devait être celui de la dictature franquiste, la possibilité toujours présente des exactions policières. Zafon enfin a le sens de la formule assassine pour décrire personnages ou situations :

"Des années d'enseignement lui avaient donné le ton ferme et didactique de celui qui est habitué à être entendu mais se demande s'il est écouté."

"... un riche fabricant de machines textiles qui avait fait fortune en partant de rien, au prix d'efforts et de sacrifices immenses consentis surtout par les autres."

 

C'est donc un très bon moment de lecture cependant il manque à mon sens un petit quelque chose pour que ce soit parfait. Peut-être un peu de profondeur ?

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 08:04

tomPhilippa Pearce, Tom et le jardin de minuit, Folio junior

 

Parce que son frère Peter a attrappé la rougeole, Tom, un garçon d'une douzaine d'années, est envoyé loin de la contagion chez oncle Alan et tante Gwen. Cette mesure n'enchante pas Tom qui pensait bien passer tout l'été à jouer avec Peter dans le jardin familial. La construction d'une cabane dans l'arbre était même prévue. Or oncle Alan et tante Gwen n'ont pas d'enfants et habitent un logement sans jardin dans une vieille grande maison qui a été divisée en appartements. C'est dire si Tom a prévu de s'ennuyer ferme. Mais dans le hall de la maison il y a une vieille horloge qui sonne les heures de manière très fantaisiste.

 

Une nuit qu'il n'arrive pas à dormir Tom entend l'horloge sonner 13 coups. Intrigué, il descend dans le hall et découvre qu'en poussant la porte de derrière il entre dans un superbe jardin. Il y a des arbres pour grimper, des recoins pour se cacher un potager, une serre. De jour, la porte n'ouvre que sur une petite cour encombrée. Tom garde secrète sa découverte et descend chaque nuit dans le jardin merveilleux. Il y croise ses  habitants : trois frères et leur mère, le jardinier et enfin Hatty, une petite fille recueillie par charité et négligée par son entourage. Tom s'aperçoit que Hatty est la seule à pouvoir le voir et l'entendre et les deux enfants solitaires deviennent amis.

 

J'ai déjà lu plusieurs fois Tom et le jardin de minuit que j'aime énormément et cette nouvelle relecture ne me fait pas changer d'opinion. Ce qui me charme au premier plan c'est la découverte permanente par Tom de ce jardin de rêve, de ses coins et de ses recoins. J'ai toujours beaucoup aimé les histoires qui mettent en scène des jardins merveilleux. Ici l'auteur restitue parfaitement les sentiments d'une enfance heureuse avec son mélange de rêve et de réalité. Ces moments où on se racontait des histoires et où on était le maître du monde.

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 13:47

DSCN4302.JPGCharlotte Brontë, Jane Eyre, Le livre de poche

 

Orpheline toute petite Jane Eyre a été confiée à la garde de son oncle. Après la mort de celui-ci elle est mise en pension pas sa tante qui la hait. A 18 ans Jane quitte la pension pour être engagée comme préceptrice pour une petite fille au manoir de Thornfield. Là, pour la première fois de sa vie, Jane va se sentir chez elle. Après avoir fait la connaissance du maître des lieux, M. Rochester, elle s'attache de plus en plus à ce personnage brusque et ténébreux qui cache un terrible secret.

 

J'ai beaucoup aimé ce roman qui est le premier que je lise d'une des soeurs Brontë. Bien que d'apparence réservée et insignifiante, Jane est un personnage volontaire qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. A peine âgée de 10 ans, elle tient tête à sa tante qui la martyrise. L'expression des sentiments est passionnée et le résultat très romantique. Bien que l'on soit dans la même bonne société campagnarde britannique on est loin de la retenue que l'on trouve chez Jane Austen. Les personnages s'aiment, se le disent et se le montrent en se serrant dans les bras et en s'embrassant.

 

Jane Eyre est aussi un roman gothique. Thornfield Hall est bien à l'image de son propriétaire, sombre et mystérieux.

Enfin il y a aussi dans ce roman :

- Des coups de théâtre et coïncidences merveilleuses.

- L'assurance que l'Angleterre est le plus beau pays du monde et sa population la plus estimable : "... Certaines petites libertés et vulgarités auxquelles elle se laissait aller lorsqu'on faisait trop attention à elle, et qui trahissaient un caractère superficiel, probablement hérité de sa mère (une Française !), difficilement imputable, en tout cas, à une ascendance anglaise". "... Après tout, la paysannerie anglaise est la plus instruite, la mieux élevée, la plus digne de toute l'Europe".

- Des indications pour juger du caractère des gens selon la forme de leur crâne.

Pour moi tout cela contribue aussi au charme.

 

L'avis de Lilly.

 

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En parallèle j'ai visionné l'adaptation du roman qui a été faite par la BBC (4 épisodes de 50 mn que j'ai trouvés sur youtube). C'est excellent, exactement ça. Les acteurs sont bien choisis et les impressions suscitées par la lecture bien rendues. J'ai trouvé que cela mettait les images qu'il fallait sur le texte.

 

 

 

 


 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 14:26

lectrice.jpgAlan Bennett, La reine des lectrices, Folio

 

"Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?" (4° de couverture)

Voilà l'idée amusante qui est au point de départ de ce livre. Et le début est amusant aussi :

 

"Windsor accueillait ce soir-là un banquet d'apparat : le président de la République française s'était placé aux côtés de Sa Majesté tandis que la famille royale se regroupait derrière eux; la procession se mit lentement en marche et rejoignit le salon Waterloo.

- Maintenant que nous sommes en tête à tête, dit la reine en adressant des sourires de droite à gauche à l'imposante assemblée, je vais pouvoir vous poser les questions qui me tracassent au sujet de Jean Genet.

- Ah... Oui, dit le président".

 

Alors, ça lui fait quoi à la reine d'Angleterre d'être accro à la lecture ? Et bien, la même chose qu'à nous : quand elle est plongée dans un bon livre elle aimerait bien, parfois, laisser de côté ses obligations. Et il faut reconnaitre que des obligations, elle en a un peu plus que vous et moi. D'où conflit. D'où un certain agacement ressenti par son entourage face à cette nouvelle manie.

 

J'ai trouvé ce livre amusant, et puis c'est tout (c'est déjà ça). Il ne fait que 120 pages mais il m'a semblé que c'était bien suffisant. On lit beaucoup d'avis bien plus enthousiastes que le mien. Ceux de Keisha et Dominique

 

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 09:28

cordoue.gifHerbert le Porrier, Le médecin de Cordoue, Points

 

Moïse Maïmonide est né au 12° siècle dans la Cordoue musulmane. Fils aîné du rabbin Maimon il aurait du se consacrer à la religion comme lui mais il s'oppose à son père et se tourne vers la médecine. Il est d'abord l'élève d'Ibn Roschd (Avéroès : "on disait de lui qu'il ne dormait que quatre heures par nuit, et qu'il avait déjà lu tous les livres"). Cordoue est prise par les Almohades intégristes, les non-musulmans ne sont plus tolérés, il faut se convertir ou partir. C'est le début pour la famille Maimon d'une errance qui les conduit à Tolède, Akko, le Caire, Fez.


Le médecin de Cordoue se présente comme une longue lettre que Maïmonide, au soir de sa vie, écrit à un disciple et ami et dans laquelle il expose ses pensées et essaye de déméler ses motivations. Par quelle voie atteindre dieu ? En se coupant des hommes ou en se mêlant à eux ?

J'en ai trouvé la lecture plaisante mais je regrette qu'il y ait assez peu d'informations sur la carrière de médecin de Maïmonide. Ca n'était pas le sujet en fait mais c'est ce que j'attendais.

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 17:16

MILLE-SOLEILS-SPLENDIDES-copie-1.gifKhaled Hosseini, Mille soleils splendides, Belfond

 

Laila, une jeune afghane, est née à Kaboul le jour de la prise de pouvoir des communistes, en 1978. Elle grandit dans une famille traumatisée par le départ des deux fils aînés au djihad mais heureusement elle a son ami Tariq dont elle est inséparable. En grandissant l'amitié de Tariq et Laila se transforme en amour, cependant, à 14 ans, elle se voit obligée d'épouser un homme de 60 ans et qui a déjà une femme, Mariam, beaucoup, plus jeune que lui elle aussi. Au départ Mariam traite Laila avec rudesse puis les deux femmes découvrent qu'elles peuvent s'unir contre la violence de leur mari.


Après Les cerfs-volants de Kaboul c'est encore une histoire terrible que Khaled Hosseini nous raconte là. Les deux principaux personnages féminins sont les victimes de la violence masculine, encore amplifiée par l'arrivée au pouvoir des talibans. L'auteur montre aussi que quand les victimes cessent de se considérer comme telles, elles peuvent prendre en main leurs vies, même dans des circonstances dramatiques. Les bouleversements subis par l'Afghanistan depuis 30 ans forment la trame de ce roman. Les événements sont rappellés simplement, ce qui est bienvenu. J'ai bien aimé.


L'avis d'Ajia.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 16:40

ali-copie-1Kurban Saïd, Ali et Nino, Le grand livre du mois (existe aussi chez J'ai lu)

 

Ecrit en 1937 par Kurban Saïd alias Lev Nussimbaum dont je viens de lire la biographie, Ali et Nino est l'histoire d'amour de Ali, un musulman chiite et de Nino, une chrétienne géorgienne. Cela se passe à Bakou en Azerbaïdjan, avant, pendant et juste après la première guerre mondiale. Ali et Nino se connaissent et sont amoureux l'un de l'autre depuis leur adolescence. Bien sur ils ne sont pas de la même religion ce qui gêne un peu leurs proches mais ce n'est pas un obstacle majeur à leur union.

 

Ils connaissent les difficultés classiques des couples mixtes. Elle a eu une éducation européenne, lui orientale : elle mange à table avec une fourchette, lui par terre avec la main et chacun pense que ce sont ses façons qui sont les plus raffinées. Mais ils sont jeunes et ils s'aiment ce qui leur permet de surmonter beaucoup de choses. Par contre les événements qui frappent leur pays à la fin de la guerre et à cause de la révolution russe vont les toucher durement.

 

J'ai plutôt apprécié ce roman bien écrit et agréable à lire. Il y a de belles descriptions et une pointe d'humour pince sans rire. Après L'orientaliste, c'est un nouveau regard porté sur l'Azerbaïdjan, pays que je viens de découvrir, et son histoire mouvementée à cette époque.

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 09:36

CerfsVolants.jpgKhaled Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul, 10-18

 

Le narrateur est Amir, né en 1963, Afghan réfugié aux Etats-Unis, écrivain. Dans les années 1970 quand Amir était enfant, à Kaboul, son père était alors un riche commerçant, protecteur admiré de tout son entourage. Amir avait pour camarade de jeu Hassan, jeune serviteur Hazara. Les Hazaras sont une ethnie afghane d'origine mongole. Ils ont les yeux bridés et le nez plat. Ils sont par ailleurs chiites. Pour ces raisons ils sont méprisés et condamnés aux basses tâches. Hassan suivait partout Amir, l'aimait et le protégeait contre les méchants garçons du quartier. Mais quand Amir a la possibilité de rendre la pareille, il laisse Hassan se faire agresser puis met fin à leur relation. Des années plus tard la possibilité lui est donnée de se racheter.


J'ai beaucoup aimé ce roman, très mélodramatique, il faut le dire. Tous les malheurs qui peuvent frapper quelqu'un touchent Hassan et sa famille. En même temps cela se passe en Afghanistan, pays sur lequel d'immenses malheurs se sont abattus dans la période concernée (années 1970- 2001). Quand le narrateur retourne à Kaboul à l'été 2001, après 20 ans d'absence, il découvre une ville ravagée. Sous la violence délirante des talibans les valeurs ont changé. Un directeur d'orphelinat vend à l'occasion un enfant (à des talibans pédophiles) pour pouvoir nourrir les autres. Ses interlocuteurs sont d'abord choqués et horrifiés puis obligés d'admettre qu'il n'y a pas d'autre solution.


L'autre intérêt du roman ce sont les difficiles relations entre Amir et son père. Depuis son plus jeune âge Amir se sent mal aimé. Il a l'impression que le garçon timoré qu'il est déçoit son père qu'il voit comme un héros qui n'hésite jamais à affirmer ses convictions. Il cherche l'affection de celui-ci par tous les moyens. Devenu adulte il découvre finalement que son père avait ses failles comme tout être humain. Son retour à Kaboul est aussi l'occasion de regagner son estime de soi.

 

Un auteur que j'ai eu plaisir à découvrir. J'envisage de lire son autre roman très prochainement. J'ai vu qu'il était aussi à ma bibliothèque.

L'avis d'Ajia.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 18:11

DSCN3913.JPGParu en 1893, En famille est un des grands plaisirs de lecture de mon enfance. C'est un ouvrage que j'ai eu du mal à retrouver mais que j'ai finalement déniché chez des bouquinistes, les deux tomes chacun chez un éditeur différent. Et en plus ils se suivent, le dernier chapitre du tome un est le premier du tome deux. Moment de déception cependant quand je découvre à la première page du tome deux : "adaptation de Thérèse Lannes". De quoi s'agit-il ? Le chapitre en double me permet d'y répondre : de supprimer un mot dans une énumération, une ou deux répliques dans un dialogue. Rien dont on ne peut se passer mais en même temps rien qu'un jeune lecteur n'aurait pu affronter. Je ne vois vraiment pas l'intérêt de ce genre de procédé. Heureusement on peut aussi lire  En famille en VO sur internet.

 

Bon, de quoi ça parle ?
Après la mort successive de ses deux parents à six mois d'intervalle, Perrine se retrouve orpheline à 12 ans. Seule à Paris elle doit gagner Maraucourt, au nord d'Amiens, pour y faire la connaissance de son grand-père, un riche industriel qui chassât autrefois son fils. Quel point de départ pathétique ! Mais Perrine est une battante et elle avance vers son but sans s'apitoyer sur elle-même. Voilà qui était bien pour plaire à la fillette que j'étais : une vraie héroïne féminine. Et puis, arrivée à Maraucourt, Perrine se loge dans une aumuche, une cabane de chasse délaissée située sur un îlot de la rivière locale. Elle franchit le bras d'eau en sautant à la perche, elle y vit comme un Robinson, elle se fabrique de la vaisselle avec de vieilles boîtes de conserve, des espadrilles en tressant des joncs. C'est tout cela qui m'a fait rêver et que je retrouve avec plaisir aujourd'hui.

 

180px-En famille illustration Malot

 

 

 

 

Ce que je découvre maintenant c'est la peinture de certains aspects de la France de la fin du 19° siècle. Rapidement au début il y a la description des petits métiers de Paris : chiffonier, chanteuse des rues, cordonnier. Ensuite, surtout, Hector Malot nous présente le tissu industriel de ce coin de la Picardie, les conditions de vie des ouvriers, le travail des enfants. Pour cela il a mené l'enquête sur place et s'est inspiré pour les usines de jute de Vulfran Paindavoine à Maraucourt des entreprises Saint Frères à Flixecourt. J'apprends tout cela sur le site de l'encyclopédie de Picardie.

 

 

 

 


Enfin il y a la morale de l'époque qui fait mon régal. Après avoir gagné le coeur de son grand-père Perrine le convainc que : "n'être que juste, c'est être injuste". Il devient alors un bon patron paternaliste, fait construire pour ses ouvriers une crèche, un hôpital, des logements salubres et à bon marché, un jardin public.

Une lecture qui m'a fait autant plaisir aujourd'hui qu'il y a 35 ans.

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 09:18
LaCollineAuxGentianes.jpgElizabeth Goudge, La colline aux gentianes, Phébus

Ce roman existait dans une vieille édition dans la maison de campagne de mes parents. Je l'ai lu étant enfant et j'en ai gardé un souvenir émerveillé et en même temps un sentiment de frustration car il manquait la fin (c'était une édition en deux tomes, je crois, et il n'y avait que le tome un). De l'histoire il ne me restait pas grand chose, seulement qu'il était question d'une enfant trouvée élevée par des paysans. Et voilà que j'apprends chez Pimpi qu'on peut encore lire La colline aux gentianes aujourd'hui et en entier en plus ! Je me suis ruée chez le libraire le plus proche et je l'ai pas regretté.

Donc Stella Sprigg est bien une enfant trouvée recueillie par de braves gens et élevée comme leur fille. Elle apprend cela à l'âge de dix ans. Après l'explosion d'un bateau on l'a retrouvée serrée étroitement dans les bras de sa mère morte, femme que personne n'a pu identifier. Au moment où Stella découvre ses origines elle fait aussi la connaissance de Zachary, un déserteur de quinze ans. Orphelin, descendant de la petite noblesse irlandaise, il s'est embarqué comme midship sur le vaisseau d'un oncle mais l'a fuit car les conditions de vie à bord étaient trop dures. Tout cela se passe dans le Devon au début du 19° siècle, à un moment où l'Angleterre redoute une invasion de Napoléon. Entre les deux enfant l'amitié est immédiate, comme la reconnaissance de deux âmes enfin réunies.

Dans ce roman il ne se passe pas grand chose en fait et en tout cas rien que de très attendu à part une ou deux péripéties. L'intérêt est ailleurs, dans la description de la nature et des joies simples de la vie campagnarde. Stella aime et respecte toute forme de vie, elle parle aux animaux et aux arbres de la ferme qu'elle a baptisés de prénoms généralement tirés de la Bible.

En effet toute l'histoire est très empreinte de la présence du divin car célébrer la nature, c'est célébrer son créateur. Les personnages sont tous de fervents chrétiens s'opposant parfois sur catholicisme ou anglicanisme mais on comprend que au fond ce ne sont pas ces différences qui sont importantes. Derrière le christianisme survit encore l'antique foi païenne, la croyance aux fées et au petit peuple. L'important c'est vraiment la communion de tout ce qui vit. Stella et Zachary sont eux-mêmes comme la réincarnation d'un couple d'amoureux légendaire qui renait à travers les temps. Personnellement je ne suis pas croyante mais cette religiosité ne me gêne pas car elle est aussi une morale de vie à laquelle je peux adhérer.

Je remarque enfin que si chacun à droit au respect certains sont quand même supérieurs aux autres. Stella la première n'est évidemment pas une fille de paysans. Son sérieux, sa soif d'instruction, son rafinement, son apparence physique même signent la haute naissance et lui attirent la sympathie de ses semblables. Je n'adhère absolument pas à ce genre de théorie mais finalement son côté daté participe aussi à l'intérêt du livre pour moi. Ca a, je dirais, un côté exotique. Pour toutes ces raisons La coline aux gentianes m'a beaucoup plue.

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