Stefanie
Zweig, Le bonheur est ailleurs, Editions du Rocher.
C'est l'histoire de la famille Procter dans les années 70, au moment où leurs enfants adolescents commencent à vouloir prendre leur indépendance. Seulement les
Procter sont une famille qui a une histoire douloureuse. Les grands-parents ont traversé les persécutions antisémites des nazis et tous ne sont pas revenus. Les parents sont des survivants et
leurs enfants portent cet héritage difficile.
Les parents de Liesel, la mère, ont fui l'Allemagne pour le Kénya avec leur fille dès les années 30. Après la guerre, ils se sont installés à Londres. C'est là que la jeune fille a rencontré son
mari, Emil, envoyé en Angleterre par ses parents qui eux n'ont pas survécu à la déportation. Juifs libéraux mais attachés à leurs origines, Liesel et Emil ont deux enfants, Rose et David.
Le départ des enfants est toujours un moment difficile dans une famille unie. L'auteur nous montre qu'il l'est encore plus quand cette famille a connu des séparations définitives. Le talent de
Stefanie Zweig est d'avoir dépeint tout en finesse les sentiments de ces parents aimants. On est dans l'introspection qui pousse à s'interroger sur ses propres pratiques.