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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 16:07
Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil

Récemment, à la cantine, un collègue dit : "Quand je vois certains parents d'élèves, je me dis, tu vois, l'eugénisme... Dommage !" Il ne le dit en ces termes exacts mais c'est bien comme cela que je l'entends. Alors je lui répond : "Mais Georges (le prénom a été changé), tu plaisantes, tu ne crois pas ce que tu dis !" Je dis ça pour l'asticoter parce que je crois, moi, qu'il plaisante. Mais bon, non, finalement peut-être pas. Alors je cite Edouard Louis sur lequel j'ai lu plusieurs articles dans la presse.

Conclusions : 1) Aucun de mes collègues présents ce jour n'avait entendu parler d'Edouard Louis.

2) Il faut que je lise rapidement Pour en finir avec Eddy Bellegueule.

Dans ce roman, en grande partie autobiographique, Edouard Louis raconte comment et pourquoi il a quitté -fui serait plus juste- son milieu et sa famille. Ce milieu c'est celui du sous prolétariat picard, pauvre, alcoolique, inculte, intolérant (raciste, homophobe, sexiste). Les individus s'y construisent selon des critères de genre très rigides. Les hommes sont des durs, ils boivent, ils se battent, les femmes font des enfants jeunes. Au milieu de cela Eddy Bellegueule, le narrateur, effémine depuis toujours, détonne et gêne. Il est moqué et battu. Lui-même vit dans la honte. Honte de sa famille et honte de ce qu'il est et dont il tente de se guérir -en vain. Ce qui me frappe surtout c'est ce sentiment de honte de soi très présent et dont il ne dit pas comment -et si- il a réussi à se débarrasser. Plus tard il a découvert Bourdieu et la sociologie lui a permis d'expliquer et, j'imagine, de mettre à distance ce qu'il avait vécu.

J'en voulais aux individus. Les sciences sociales m'ont permis de réaliser que la violence est produite par les structures sociales. Cette violence est invisible. Les enfants pauvres qui sèchent l'école croient faire un choix, sans voir qu'ils subissent des mécanismes violents.

Oui, je suis plutôt d'accord mais en même temps il y a là un déterminisme auquel je n'adhère pas. Parce que si on est entièrement agi par des forces extérieures et qu'il n'existe aucune possibilité de libre arbitre alors est-ce que ça ne veut pas dire que Georges (mon collègue) a raison et qu'il faut empêcher les pauvres de faire des enfants ?

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 13:49

retourJulius Margolin, Le livre du retour, Le bruit du temps

 

Interné au goulag pendant cinq ans, Julius Margolin en est libéré en juin 1945. Après un an d'assignation à résidence à Slavgorod dans l'Altaï, il entreprend son retour vers la Palestine où l'attend sa famille. Ce voyage qui dure plusieurs mois l'amène à traverser toute l'Europe jusqu'à Paris puis Marseille, avant d'embarquer pour son pays.

 

Ce Livre du retour est en fait une compilation de textes parus dans différentes revues. La première partie, Le chemin vers l'occident, regroupe des récits des étapes de son retour. Il prend conscience qu'un monde a disparu, celui des shtetl et de la vie juive d'Europe de l'est et il est convaincu que le sionisme est la seule solution pour les Juifs.

Il profite de la vie. A Marseille, par exemple : "J'allais au cinéma pour voir Marlene Dietrich et Fernandel. En cet automne 1946, la France vivait dans la pénurie, mais je ne m'en apercevais pas : pour moi c'était l'abondance. A minuit, je mangeais des sandwiches dans la rue et faisais la queue pour acheter des marrons grillés."

Sur le bateau qui le ramène vers la Palestine, il entreprend la rédaction de Voyage au pays des ze-ka. Il sait que son expérience en Sibérie l'a marqué à jamais : "Nous autres (...) qui avons laissé un bout de notre coeur dans les camps et les lieux de relégation, possédés que nous sommes à tout jamais par le fantôme du passé, un passé qui survit dans le présent."

 

La deuxième partie, Huit chapitres sur l'enfance, est celle qui m'a le plus touchée. Il s'agit des premiers chapitres d'une autobiographie jamais terminée. Julius Margolin y présente une enfance aux confins de la Russie et de la Pologne, ballotée de poste en poste au gré des mutations d'un père caractériel. Ce sont surtout les sentiments qui sont racontés. La honte, petit, devant les colères de ce père, puis le mépris à l'adolescence, enfin la pitié. Il y a aussi de superbes descriptions du cadre de vie, c'est fort bien écrit et ça donne un sentiment de nostalgie.

 

"Dans mon souvenir, cette vieille synagogue se dresse encore comme un chêne géant en pierre blanche. A l'automne, au pied de sa muraille, des marchandes emmitouflées sont assises dans la gadoue avec leurs paniers recouverts de serviettes. Dans les paniers, des épis de maïs chauds, tout dorés. Son odeur douce et humide, semblable à celle du chaudron dans lequel on fait bouillir le linge à gros bouillons, est entré dans mes narines dès mon enfance pour y rester toute ma vie : l'odeur de Pinsk qui rappelle les ruelles aveugles, les murs de guingois, les fenêtres à double vitrage où, l'hiver, on met du coton et de petits gobelets multicolores."

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 13:51

dublinHugo Hamilton, Le marin de Dublin, Phébus

 

Devenu adolescent, le narrateur de Sang impur a des envies d'émancipation. Quand il n'est pas à l'école il travaille pour un patron pécheur dans un petit port de Dublin. A la maison, les tensions sont parfois vives avec un père qui refuse que la culture anglaise entre sous son toit (un disque de John Lennon, par exemple) mais la mère est là pour les amener à régler leurs différends pacifiquement.

 

J'ai retrouvé dans cet ouvrage ce qui avait fait mon plaisir dans Sang impur. Pas de péripéties remarquables mais seulement les sentiments de la vie quotidienne avec les attentes de l'adolescence, l'importance des amitiés de cette époque, une écriture poétique et une nostalgie douce.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 15:48

les-neiges-bleues-jacques-burko-piotr-bednarski-97827467045.gifPiotr Bednarski, Les neiges bleues, Autrement

 

Piotr Bednarski est un poète polonais né en 1934. En 1939, lors de l'invasion par les Soviétiques de la région où ils habitent, la famille est déportée en Sibérie. Le père est interné au goulag, Piotr reste seul avec sa mère, une femme d'une très grande beauté et que tout le monde surnomme donc Beauté. L'auteur raconte les conditions de survie dans une bourgade de Sibérie où les seuls hommes -c'est la guerre- sont des enfants, des vieux, des invalides et des agents du NKVD (la police politique) qui surveillent tout le monde.

 

"Comme toujours le malheur, le gel arriva sans prévenir. Il suffit d'une seule nuit pour qu'il ouvrît son portail d'argent et semât soigneusement partout ses graines mortifères. Une oreille sensible pouvait percevoir un chuchotis comme celui du blé qui glisse dans la goulotte d'un moulin. Ceci signifiait que la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur -désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cent grammes quotidiens d'un pain mélé de cellulose et d'arrêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort."

 

Je trouve que cet extrait dit l'essentiel : la vie dure mais aussi l'importance de l'amour. Ce qui me frappe précisément c'est que, malgré les épreuves, l'amour est toujours présent dans la vie de Piotr. Beauté est une femme très positive qui lui enseigne l'amour de Dieu et des Hommes. Les histoires d'amour sont souvent tragiques car la vie ne tient qu'à un fil mais cet héritage que lui a transmis sa mère est ce qui permet à Piotr de grandir en être humain. Avec la poésie c'est aussi une façon de résister à la violence qui les entoure.

 

L'avis de Gambadou.

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 17:03

Pourquoi-etre-heureux-quand-on-Peut-etre-normal_galerie_pri.jpgJeanette Winterson, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? L'olivier

 

Née à Manchester en 1959, Jeanette Winterson a été adoptée toute petite par des parents pentecôtistes. Surtout sa mère était une femme gravement perturbée qui voyait le mal partout et a élevé Jeanette très durement. Le père n'approuvait pas mais laissait faire.

"A l'époque du monde Winterson, nous avions une série d'aquarelles victoriennes accrochées aux murs. Mrs W. les avait héritées de sa mère et dans un esprit familial, voulait les exhiber. Mais étant farouchement opposée aux "images gravées" (cf. Exode, Lévitique, Deutéronome, etc.), elle a résolu ce problème insoluble en les accrochant face contre mur. N'étaient plus visibles que le papier kraft, le scotch, les punaises en fer, les taches d'humidité et la ficelle. C'était la vie selon Mrs Winterson".

 

Jeanette grandit dans cette ambiance mortifère. A la bibliothèque municipale elle découvre la littérature britannique "La bibliothèque proposait tous les classiques de la littérature anglaise et un certain nombre de surprises telles que Gertrude Stein. Ne sachant quoi lire ni dans quel ordre, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci, elle s'appelait Austen".

A la maison Jeanette n'a le droit de lire que des ouvrages religieux. Elle achète des livres à un bouquiniste et les cache sous son matelas. Lorsque sa mère s'en aperçoit elle les jette par la fenêtre puis les brûle dans le jardin. C'est enfin Jeanette elle-même qui est mise à la porte à 16 ans quand sa mère découvre sa liaison avec une camarade de lycée. "Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?" lui demande-t-elle alors.

 

Je ne connaissais pas Jeanette Winterson et j'ai beaucoup apprécié son autobiographie. Elle a écrit avant plusieurs romans et j'envisage d'essayer aussi cette partie de son oeuvre. J'ai trouvé que c'était une personne très courageuse. Malgré son sort difficile elle ne s'apitoie jamais sur elle-même, elle fait face et elle avance toujours. En plus de la découverte d'une femme admirable j'ai apprécié aussi la peinture des conditions de vie de la classe ouvrière britannique dans les années 1960-1970.

 

L'avis d'Antigone.

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 15:23

gallego.jpgRuben Gonzalez Gallego, Blanc sur noir, Babel

 

Ruben Gonzalez Gallego est né à Moscou en 1968. Sa mère était la fille du dirigeant du Parti Communiste espagnol clandestin. Elle donna naissance à des jumeaux dont l'un mourut vite. Le second, Ruben, était atteint de paralysie cérébrale. La mère et l'enfant vécurent enfermés pendant un an et demi puis Ruben lui fut enlevé à la demande de sa famille. Il fut à partir de là placé dans diverses institutions.

 

Ruben Gonzalez Gallego raconte son enfance dans les orphelinats et les institutions pour enfants handicapés d'URSS. Ses bras et ses jambes sont paralysés. Pendant longtemps il ne dispose pas de fauteuil roulant. Le jour les niania, les nourrices, lui donnent à manger, l'emmènent aux toilettes. Mais la nuit il doit se débrouiller seul. Alors il rampe. Il se laisse tomber de son lit et il rampe à travers les couloirs sans chauffage.

 

La première chose qui me frappe c'est la tenacité de ce petit garçon intelligent. Car Ruben est intelligent, très intelligent même. Malgré une scolarité décousue il comprend vite et obtient les meilleurs notes de sa classe. Pourtant, puisqu'il ne peut pas marcher, pour le personnel c'est un débile. J'aime beaucoup la photo de couverture. Je trouve que sa volonté et son intelligence se lisent dans son regard.

 

Ruben Gonzalez Gallego raconte les relations entre les pensionnaires. Certains retournent dans leur famille aux vacances et ramènent nourriture et informations de l'extérieur. On partage avec les autres, c'est la solidarité qui permet de tenir, les plus forts protègent les plus faibles.

 

L'institution garde les enfants jusqu'à 16 ans. Après, ceux qui ne peuvent pas apprendre un métier utile (comme Ruben) sont relégués à l'asile de vieux. C'est en fait un mouroir pour les handicapés. Les valides vont et viennent à leur guise, se prennent en charge, les invalides sont posés sur un lit, jamais changés, leur gamelle à côté et débrouille toi ! Ils meurent en peu de temps. Ruben résiste quatre ans. En 1990 il s'enfuit et fini par retrouver sa mère. Il vit aujourd'hui aux Etats-Unis.

 

J'ai beaucoup aimé ce récit que je relis. Ruben Gonzalez Gallego rassemble ses souvenirs par petits chapitres thématiques qui brossent peu à peu le tableau de son enfance hors-normes. Les conditions d'existence sont très dures mais au milieu de cela Ruben frappe par son envie de vivre, sa capacité à voir les bonnes choses plus que les mauvaises, à goûter à chacun des petits bonheurs qui passent. Je dis : "chapeau !"

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 17:59

ERNAUX-Annie-les-annees-folioAnnie Ernaux, Les années, Folio

 

Ce livre m'a été offert à Noël par ma fille qui l'avait énormément apprécié. Je l'en remercie mais je dois dire que mon opinion est plus mitigée.

 

Née en 1940, Annie Ernaux nous trace là un panoramique de la vie en France depuis l'après-guerre. Elle part de photos d'elle aux différents âges de sa vie pour rappeler ses souvenirs mais elle se place en observatrice extérieure, parlant d'elle à la troisième personne.

 

Au début j'ai apprécié la peinture de la France des années 50, l'entrée progressive dans la société de consommation avec toutes ses merveilles. Beaucoup de descriptions me semblent très justes. Même si Annie Ernaux est plutôt de la génération de ma mère, j'ai aimé retrouver des souvenirs communs.

 

Puis assez vite, j'ai trouvé ça ennuyeux et c'est du à ce style qui a un côté impersonnel. Il me donne l'impression que l'auteure ne ressent rien, qu'elle subit sa vie plus qu'elle ne la vit. Par contre il fait bien ressentir l'accélération du temps. A la fin elle explique son choix d'une "autobiographie impersonnelle", "pour, en retrouvant la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle, rendre la dimension vécue de l'Histoire". C'est à ce moment là que, de nouveau, je trouve la lecture intéressante.

 

Comme bilan je dirais que c'est un livre intelligent et travaillé. Elle dit, et je la crois, qu'il l'a hantée pendant des années. Elle fait une part large à l'évolution de la condition féminine. Ca aussi ça devrait me plaire. Et pourtant ça ne fonctionne pas vraiment.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 20:17
Renate Finckh, Nous construirons une ère nouvelle, Médium poche

Née en 1926, Cornélia Keller, la narratrice, est une jeune fille du sud de l'Allemagne. Elle grandit dans une famille pas très heureuse. Le père, un orfèvre frustré qui se rêvait artiste, se met facilement en colère et Cornélia le craint. A partir de 1932 le nazisme va être une révélation pour cette famille, va servir de ciment et de projet commun. Cornélia partage enfin quelque chose avec son père et connaît de vrais moments de bonheur grâce à cela.

Dès l'âge de 10 ans elle entre aux jeunesses hitlériennes où elle va s'investir toute entière. Son enthousiasme et son idéalisme lui permettent de grimper les échelons. A 13 ans elle est Führerin (cheftaine) et continue dans le mouvement jusqu'à la chute du régime. Autour d'elle l'Allemagne s'enfonce peu à peu dans la guerre. Le sud du pays est d'abord peu touché par les bombardements mais son frère et son beau-frère sont sur le front russe ou en France.

Cet excellent ouvrage est en fait un récit autobiographique. C'est sa propre histoire que raconte Renate Finckh avec beaucoup d'honnêteté et de courage. Elle a d'abord écrit ce livre pour expliquer à ses enfants comment elle avait pu se laisser prendre. Elle montre comment la propagande et l'embrigadement on su s'appuyer sur les failles et les aspirations de chacun. Elle retrouve les "grains de sable", les choses qui la gênaient, les pensées non conformes qu'elle avait parfois et analyse comment elle était poussée à les mettre de côté, à ne pas les écouter.

J'ai trouvé passionnant de découvrir de l'intérieur le fonctionnement des Mädel, les jeunesses hitlériennes pour les filles ; de lire tous les mensonges qui ont permi au régime de justifier ses agressions successives. C'est vraiment un très bon témoignage.

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 19:14
Gérard de Nerval, Le harem du Caire, André Versaille éditeur

En 1843 Gérard de Nerval s'installe au Caire pour trois mois. On lui dit qu'il faut une femme dans sa maison, il achète au marché une jeune esclave javanaise. Il pense avoir acquis une servante, malgré la différence de langue elle va bien lui faire comprendre qu'il n'en est rien et il doit même engager un couple de gardiens pour veiller sur sa vertu.

Nerval visite les sites historiques, mosquées, pyramides. Il se fait raconter par un cheikh les légendes qui courent sur ces dernières et ne les trouve pas moins crédibles que les explications des scientifiques. Il s'informe également de l'organisation des harems et découvre à sa grande surprise qu'on n'y mène pas la vie de plaisirs qu'on croit en Europe.
"La vie des Turcs est pour nous l'idéal de la puissance et du plaisir, et  je vois qu'ils ne sont pas seulement maîtres chez eux. (...) Pauvres Turcs ! Comme on les calomnie ! Mais s'il s'agit simplement d'avoir çà et là des maîtresses, tout homme riche en Europe a les mêmes facilités."

Ce tout petit livre, extrait du Voyage en Orient, est fort bien écrit. Nerval raconte avec beaucoup d'humour les situations déroutantes auxquelles il est confronté.
Yueyin aussi a apprécié.

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 07:43
Luce Rostoll, L'Algérie à l'ombre de Maria, Loubatières

Luce Rostoll est née en Algérie, près d'Oran, en 1952. Elle a grandit dans l'enceinte de l'hôpital d'une petite ville de l'Oranie dont son père était directeur. Son enfance coïncide avec les années de la guerre d'Algérie. Ses parents, d'origine espagnole, sont des amis des Algériens et refusent d'être assimilés aux colons dominateurs. Ils pensaient rester en Algérie après l'indépendance mais doivent finalement quitter le pays dans l'urgence.

Luce Rostoll raconte les souvenirs de cette enfance algérienne. Le soleil et la mer, la beauté des paysages. Le personnel de l'hôpital : Bagdad l'infirmier, Sauvageo le garçon de courses, Djilali qui s'occupe du jardin. Et puis la guerre, les attentats, la torture, les blessés, les morts. Enfin la difficile installation en France.

C'est un texte très beau. Il y a un peu de nostalgie bien sur puisqu'il s'agit d'un lieu et d'un temps disparus à jamais mais aucune aigreur, pas d'auto-apitoiement. De ses parents, de sa grand-mère, Maria, morte le jour de son premier anniversaire, Luce Rostoll trace le portait de gens "biens".

Dans les années 70 j'ai passé trois ans en Algérie où mon père était coopérant. Je garde de cette époque mes plus beaux souvenirs d'enfance. Pour cette raison le livre de Luce Rostoll me touche particulièrement. J'y retrouve des impressions et des sensations qui furent aussi les miennes.

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