26 mai 2008
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16:51
Eliot Pattison,
Dans la gorge du dragon, 10-18
"Le suicide était un grand péché, et sa conséquence certaine, une réincarnation sous une forme de vie inférieure. Mais choisir de revivre à quatre pattes pouvait
être une solution tentante face à la seule autre possibilité : une vie sur ses deux jambes dans une brigade de travaux forcés chinoise."
L'action de ce roman policier se déroule dans le Tibet contemporain. C'est donc une lecture d'actualité.
Enquêteur au ministère de l'économie à Pékin, Shan était chargé de lutter contre la corruption. Il a mis en cause quelqu'un de trop haut placé et s'est retrouvé prisonnier du laogai -le goulag
chinois- au Tibet. Shan est un des rares Han du camp, la plupart de ses codétenus sont des moines tibétains. Shan s'est lié d'amitié avec eux et ils l'ont initié à la philosophie et aux rites
bouddhistes.
A la 404° brigade de construction du peuple, les prisonniers construisent une route dans la montagne. Un jour, ils découvrent près de leur chantier un corps sans tête vêtu de vêtements occidentaux.
En l'absence du procureur de la région, parti en vacances la veille, Shan est chargé par le colonel Tan, responsable du gouvernement dans le comté, de mener l'enquête et vite. La vie des autres
prisonniers est aussi en danger car ils refusent de reprendre le travail tant que l'âme du mort n'a pas été apaisée par les prières adéquates.
Ce passionant roman présente plusieurs intérêts :
- Une présentation du laogai, fort justement surnommé goulag chinois, qu'on pourrait comparer aussi avec un camp de concentration nazi. Les prisonniers sont tatoués sur le bras
d'un numéro matricule. La torture et la mauvais traitements sont monnaie courante : "Les séquelles sur le visage de l'homme étaient celles que laissaient les matraques après un passage à tabac
tellement féroce qu'il déchirait la peau en longues rigoles. Il arrivait parfois que les membres de la Sécurité publique collent du papier de verre sur leur matraque."
- La découverte de l'occupation chinoise au Tibet et la résistance des populations locales. Les prisonniers sont presque tous des moines qui continuent de pratiquer le bouddhisme
de façon plus ou moins clandestine. Ils se sont fabriqué des objets de culte, ils se remémorent la vie dans les monastères détruits, ils instruisent les novices.
- Une enquête policière bien ficelée. Eliot Pattison m'a balladée pendant la plus grande partie du livre et je me demandais si j'arriverais à saisir les tenants et les
aboutissants. Mais à la fin, tout s'éclaire. Et pas de jugements simplistes : les Chinois ne sont pas tous des méchants et les personnages sont capables d'évoluer.
Bref, c'est une très bonne lecture pour ce premier épisode d'une série de la collection Grands détectives.
Publié par Agnès
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Policiers
28 avril 2008
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Truman Capote, Cercueils sur mesure, Folio
Dans une ville d'un petit état de l'ouest des Etats-Unis des habitants reçoivent par la poste un petit cercueil contenant leur photo puis sont assassinés.
La série de meurtres a commencé depuis cinq ans et huit personnes en ont déjà été victimes. Cela fait cinq ans que le policier Jake Pepper s'est installé dans la ville et mène l'enquête. Il ne veut
pas s'avouer vaincu. Il fait venir son ami TC pour parler avec lui de l'affaire.
Dans ce court roman Truman Capote raconte le "récit véridique non romancé d'un crime américain". Cela peut expliquer le style du livre : beaucoup de dialogues présentés de façon abrupte,
le nom de celui qui parle, suivi de son texte. mais le narrateur (TC) fait aussi état de ses pensées, raconte des souvenirs, donne des descriptions. J'ai trouvé la fin assez déconcertante. Sans
doute pour nous rappeler que dans la réalité une affaire policière ne se termine pas toujours comme dans les romans. Au total c'est un livre facile et agréable à lire mais qui ne devrait pas me
laisser un souvenir impérissable.
Publié par Agnès
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Policiers
19 mars 2008
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16:31
Iain Pears,
Le secret de la Vierge à l'Enfant, 10-18
Promue à la tête du service de la protection du patrimoine historique, Flavia di Stefano se retrouve avec une affaire délicate sur les bras. Un tableau prêté par la France à l'Italie
pour une exposition a été volé et une rançon est réclamée. Le gouvernement italien souhaite que l'échange se fasse dans la plus grande discrétion, que l'affaire ne soit pas éventée et que l'on
puisse prétendre qu'il ne s'est rien passé. Mais quand le présumé voleur est retrouvé mort Flavia décide, pour son compte, d'en apprendre plus. Son enquête la ramène dans les années 1970
quand des terroristes d'extrême gauche ensanglantaient l'Italie. Elle découvre que de vieux comptes n'ont toujours pas été réglés avec des coupables aujourd'hui très haut placés et prêts à tout
pour que rien ne change.
Dans ce septième épisode des aventures de Flavia di Stefano et Jonathan Argyll nos héros voient leur situation personnelle évoluer rapidement, d'autant plus que des hommes politiques corrompus
veulent les faire taire. Iain Pears là-dessus occupe une position plutôt désabusée : on ne peut lutter contre la corruption des puissants, mieux vaut donc penser d'abord à soi et s'assurer une
retraite tranquille. En même temps il fustige le monde contemporain opposé à l'âge d'or des années 1960 : "C'a été une courte période durant laquelle la richesse n'avait pas encore apporté la
vulgarité, où la liberté ne s'était pas encore dégradée en nombrilisme, et durant laquelle le désir de nouveauté était empreint d'espoir au lieu d'être une quête obsessionnelle du changement".
Un peu contradictoire, non ?
Publié par Agnès
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Policiers
10 février 2008
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17:35
Sarah Dars, Bengale hot, PicquierLe héros de ce roman policier est un médecin ayurvédique de caste brahmanique que tout le monde surnomme Doc. Il est invité à séjourner chez la famille Dâs, éditeurs depuis trois générations à Calcutta. Peu de temps après son arrivée les deux filles Dâs, Urvashî et Tilottamâ ainsi que Girish, le mari de Urvs, sont retrouvés assassinés. Puis Pramod, le mari de Tilo, se suicide. Est-ce un aveu de culpabilité et l'affaire est-elle réglée ? Pas si simple...
J'ai trouvé l'enquête policière guère palpitante et le personnage de Doc trop peu étoffé. Pour moi l'intérêt principal de ce roman réside dans la description de la ville de Calcutta et de son intelligentsia. J'ai appris que la capitale du Bengale était une ville de culture aux nombreuses librairies. Les informations sont parfois apportées de façon un peu lourdement didactique mais dans l'ensemble c'est plutôt intéressant. A lire sans doute avant, pendant ou après un voyage à Calcutta. Le brahmane Doc mène d'autres enquêtes et d'après les titres chacune semble se dérouler dans une ville différente d'Inde.
Publié par Agnès
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Monde indien
Policiers
6 août 2007
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08:45
Iain Pears, l’énigme de San Giovanni, 10-18.
Revoici Flavia di Stefano et Jonathan Argyll à la poursuite des voleurs d’œuvres d’art. Mais
Bottando ayant été appelé à de plus hautes responsabilités c’est Flavia qui doit maintenant assumer la direction du service de police spécialisé dans ce domaine.
Une petite icône, apparemment sans valeur, a été dérobée au monastère San Giovanni de Rome. Autour
du tableau évoluent un certain nombre de personnages plus ou moins impliqués dans le vol. Un restaurateur d’œuvres d’art aux méthodes controversées, un richissime collectionneur grec et son fils
chef de gang, une habile voleuse à la retraite et même le supérieur du couvent désireux de renflouer ses caisses.
L’intrigue et l’enquête sont plutôt bien ficelées mais je n’ai pas trop apprécié la morale de
l’auteur. Ainsi la voleuse qui a passé sa carrière à écumer les collections publiques et privées d’Italie présente son action comme une simple redistribution. Ceux qu’elle a volés pouvaient se
passer de leur bien. Certes mais voler aux riches pour revendre aux riches ça n’est pas pour moi de la redistribution. J’ai été aussi choquée par la façon dont l’homme d’affaires grec règle à la
fin les problèmes posés par son fils. Il me semble, contrairement à l’auteur, que c’est une étrange façon d’assumer ses responsabilités.
Publié par Agnès
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Policiers
11 mars 2007
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20:00
Iain Pears, Le mystère Giotto, 10-18.
En Italie, le général Bottando, chef du service de la protection du patrimoine historique soupçonne un habile et mystérieux personnage qu'il a surnommé Giotto
d'avoir réussi à voler de nombreux tableaux en toute impunité depuis trente ans. Ces soupçons sont ravivés par une lettre dont l'auteur s'accuse d'avoir eu connaissance d'un de ces vols. Bottando
lance alors l'enquêtrice Flavia di Stefano sur les traces de Giotto. Il est d'autant plus important qu'elle réussisse que Bottando est menacé dans son propre service par les menées d'un arriviste
qui vise sa place.
Avec son fiancé Jonathan Argyll, marchand d'art, Flavia mène l'enquête jusqu'en Angleterre pour dénicher Giotto.
Entre l'Italie et l'Angleterre Iain Pears (qui écrit en Anglais) a choisi l'Italie. La Grande-Bretagne nous est décrite comme un pays où des trains bondés et délabrés partent en retard (quand ils
partent) dans l'indifférence générale et où il faut disposer d'un bon chauffage central pour supporter les rigueurs de l'été. L'autre cible des piques de Iain Pears c'est l'administration,
systématiquement inefficace et paperassière. Les attaques sont faites avec humour et si on ne se formalise pas du parti-pris le tout est facile et agréable à lire. Il ne laissera pas de souvenir
impérissable non plus.
Publié par Agnès
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Policiers
31 août 2006
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13:50
Iain Pears, Le jugement
dernier, 10-18.
Quatrième épisode des aventures de Flavia di Stephano et Jonathan Argyll à la poursuite des trafiquants d'oeuvres d'art.
Jonathan a accepté de convoyer de Paris à Rome un tableau qu'il doit apporter à son acheteur. Mais celui-ci, Arthur Muller, semble déçu par l'oeuvre et propose à Jonathan de le revendre pour lui.
Le lendemain Muller est retrouvé assassiné après avoir été torturé. A la poursuite des meurtriers Flavia et Jonathan vont découvrir que cette affaire prend ses racines à l'époque de l'occupation
allemande de la France, des persécutions antisémites et de la résistance. 50 ans après certains ont encore des choses à cacher et le bras long ce que montre l'insistance de la police française à
mettre des bâtons dans les roues de nos héros.
Publié par Agnès
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Policiers
31 août 2006
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13:40
Iain Pears, L'affaire Bernini,
10-18.
Ce troisième épisode des enquêtes de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano se déroule aux Etats-Unis où Jonathan qui travaille pour le marchand d'art Edward Byrnes a
accompagné un tableau vendu à un millionaire californien. Hélas le client est assassiné et un buste en marbre attribué au Bernin disparaît. Comme il y a tout lieu de croire que le buste était sorti
en fraude d'Italie, Flavia est dépêchée sur place pour participer à l'enquête.
On retrouve tous les éléments qui font la qualité de cette série : humour, rebondissements, découverte du milieu de l'art et de ses magouilles. Conservateurs de musées, marchands d'arts et
collectionneurs semblent souvent prêts à fermer les yeux sur des irrégularités pour acquérir l'oeuvre convoitée.
Publié par Agnès
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Policiers
30 août 2006
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15:40
Iain Pears, L'affaire Raphaël,
10-18.
Voici le premier épisode des enquêtes de Flavia di Stephano et de Jonathan Argyll dans le monde des amateurs d'art.
Jonathan Argyll, un étudiant en histoire de l'art a découvert à partir de documents l'existence d'un repeint de Raphaël. Au 18° siècle Carlo Mantini, peintre médiocre, a peint sur un Raphaël dans
le but d'exporter l'oeuvre illégalement au profit d'un acheteur anglais. Le tableau a ensuite disparu et nul ne sait s'il est arrivé en Angleterre ou resté en Italie. Avec Flavia di Stephano,
enquêtrice pour une brigade chargée de retrouver des oeuvres volées, Jonathan se lance à la recherche du Raphaël. Le tableau intéresse aussi un marchand d'art et un directeur de musée. L'affaire se
corse quand un employé du-dit musée est assassiné. Elle mène nos héros de rebondissement en rebondissement jusqu'au coup de théâtre final qui révèle ce qu'il est advenu de l'objet du délit.
Les péripéties sont nombreuses, les héros sympathiques et le style plein d'humour. A l'évidence Iain Pears connaît et aime l'Italie. Une bonne série.
Publié par Agnès
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Policiers
29 août 2006
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17:35
Iain Pears, Le comité Tiziano,
10-18.
Ce livre est le deuxième épisode d'une série policière qui se déroule en Italie dans un cercle d'historiens et d'experts en art.
Le comité Tiziano, composé d'historiens de l'art de plusieurs pays se réunit une fois par an à Venise. Sa mission est d'expertiser toutes les oeuvres du Titien depuis le simple croquis jusqu'aux
tableaux et aux fresques. Mais voici que l'on retrouve l'un de ses membres, le professeur Louise Masterson, assassinée dans un parterre de lys des Giardinetti Reali. L'enquêtrice Flavia di Stephano
est missionnée sur cette affaire qui ne correspond pas précisément à ses attributions puisqu'elle fait partie d'une brigade spécialisée dans la recherche des oeuvres volées. Cependant son service
est menacé par des restrictions budgétaires et il s'agit de montrer combien il est nécessaire.
A Venise, Flavia mène l'enquête aidée de son ami Jonathan Argyll, négociant en art. Les choses se compliquent quand d'autres membres du comité sont assassinés et que des tableaux que Jonathan
essayait d'acheter sont volés.
Voilà un bon livre de la collection "Grands détectives" chez 10-18. Il me donne envie de lire les autres de la série (il y en a cinq déjà parus). On découvre le petit monde des spécialistes de
l'art, les querelles de chapelles. C'est plein d'humour, un régal à lire.
Publié par Agnès
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Policiers