10 novembre 2009
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Arnaldur Indridason, La cité des jarres,
Points
Un homme est retrouvé mort à son domicile de Reykjavik. Il a eu le crâne fracassé par un lourd cendrier en verre. En enquêtant l'inspecteur Erlendur se retrouve sur
la trace d'un viol vieux de 40 ans. La police n'a pas été très efficace à l'époque, heureusement notre héros l'est beaucoup plus.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce polar c'est l'ambiance islandaise. On est en octobre et il pleut 24 heures sur 24. Ceci dit la météo locale annonce des précipitations record et ces
jours-ci j'ai parfois le sentiment de vivre en Islande. J'apprends que dans ce petit pays les gens n'ont pas de nom de famille et donc tout le monde s'appelle par son prénom ce qui donne
l'impression que tout le monde se connaît, impression pas totalement fausse manifestement, confirmée par d'autres éléments.
Publié par Agnès
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Policiers
26 octobre 2009
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15:27
James Lee Burke, Dans la brume électrique,
Rivages
Je découvre à la première page que le précédent titre de ce roman policier était Dans la brume électrique avec les morts confédérés, fidèle traduction du titre
original In the electric mist with confederate dead. Voilà qui sonne un peu comme une histoire de morts vivants et, oui, il y a bien des revenants qui interviennent mais à New Iberia en
Louisiane les plus dangereux ne sont pas les morts mais les vivants.
L'inspecteur Dave Robicheaux ne chôme pas. Il est à la poursuite d'un tueur psychopathe qui a assassiné deux jeunes femmes de façon particulièrement sauvage. Dans le même temps une affaire de
lynchage vieille de 35 ans refait surface et un patron de la pègre, enfant du pays, est de retour à New Iberia.
Il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce roman. Les personnages ont une vraie épaisseur et j'ai trouvé le héros plutôt sympathique. Rescapé du Vietnam et plus généralement des coups durs d'une
vie pas toujours facile, Dave Robicheaux est un ancien alcoolique qui a adopté une jeune Indienne. J'ai particulièrement apprécié la peinture de la Louisiane profonde, ses bayous fangeux et ses
petits Blancs pathétiques, tout habités de leur prétendue supériorité. L'ambiance est assez glauque.
Par contre j'ai trouvé tout cela violent et j'ai été gênée par une certaine légitimation de cette violence. Les autorités ne pouvant ou ne voulant pas empêcher de nuire certains criminels, il faut
donc se faire justice soi-même et appliquer la peine de mort. Ce genre de raisonnement n'était-il pas aussi celui des racistes qui ont lynché des Noirs, crimes qui sont par ailleurs condamnés par
le roman ?
J'envisage maintenant de regarder l'adaptation cinématographique, dès que je pourrai mettre la main dessus.
Publié par Agnès
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Policiers
3 octobre 2009
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Eliot Pattison, La prière du tueur, 10-18
Nous retrouvons notre héros Shan menant l'enquête dans les alentours d'un village perdu de l'Himalaya. Il doit retrouver l'assassin qui sévit dans le coin et qui
coupe et emporte les mains de ses victimes. Pendant ce temps ses amis les moines Lokesh et Gendrun sont gardés en otages par Chodron, le chef du village, un méchant corrompu. Quand le totalitarisme
sert de moyen d'action au capitalisme, les résultats ne sont pas beaux à voir.
Shan va croiser bien du monde en pérégrinant sur la montagne. Des chercheurs d'or clandestins, organisés autour d'un Parrain, retraité de la sécurité politique. Une jeune scientifique navajo et son
oncle, à la recherche des origines lointaines de leur peuple. Et même un citoyen de l'ex-RDA ("Ses athlètes étaient tellement doués que le reste du monde a été obligé de la faire
disparaître"). En route sur les traces d'un chemin de pélerinage Bon (une antique culture tibétaine) Shan se retrouve aussi confronté à des fantômes de son passé, souvenirs de séjours dans les
centres de torture du régime chinois.
L'histoire avance lentement, le chemin de pélerinage me semble trop fantastique pour être crédible mais Eliot Pattison crée une ambiance plaisante dans le cadre grandiose des montagnes du Tibet et
j'aime toujours autant la lecture. La fin du roman laisse présager d'importants changements pour le prochain épisode.
Publié par Agnès
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Policiers
21 juin 2009
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15:10
Eliot Pattison, Les fantômes de Lhadrung,
10-18
Dans ce quatrième épisode de ses aventures nous retrouvons Shan, ancien inspecteur à Pékin qui, après être passé par le laogaï (le goulag chinois) et en avoir été
officieusement libéré, vit maintenant dans un monastère bouddhiste secret, au Tibet. Au début de l'histoire, il s'apprête à partir pour une retraite dans une grotte quand ses projets sont
contrecarrés par un incident qui survient lors d'une cérémonie dans un ancien monastère, détruit il y a 50 ans par l'armée chinoise. Un meurtre a été commis. On ne retrouve pas de cadavre mais une
grande quantité de sang et le moine Liya, persuadé d'en être responsable, est profondément traumatisé.
Apparaissent alors des Chinois venus de Pékin. Ming, directeur d'un grand musée et l'inspecteur Yao. Ils sont suivis de MCDowell, une Anglaise qui oeuvre pour le bien-être des enfants tibétains, et
de l'agent du FBI Corbett. Que cherche tout ce monde à Lhadrung ? Il y aurait un trésor fabuleux, caché dans un ancien monastère et qui suscite bien des convoitises. Il est question de trafic et de
vol d'oeuvres d'art et aussi de corruption, d'un cadre du parti qui n'est pas seulement habité par le désintéressement communiste.
J'ai bien aimé ce roman. Les péripéties sont nombreuses, pas toujours évidentes à suivre mais l'ensemble est agréable. La simplicité des Tibétains, leur vie empreinte de religiosité, s'opposent au
matérialisme brutal ou avide des autorités chinoise ou d'un collectionneur américain. Cependant la conviction des lamas pousse certains de leurs adversaires à s'interroger sur le sens de leur vie.
Le cinquième volume de la série vient de paraître, je pense que je le lirai sous peu.
Publié par Agnès
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17 avril 2009
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Stieg Larsson, La reine dans le palais des courants
d'air, Actes sud
La fin du tome 2 a laissé Lisbeth Salander en bien mauvais état après une violente
confrontation avec de dangereux truands. Dans ce dernier épisode de la trilogie Millénium on la retrouve à l'hôpital où elle va séjourner assez longtemps.
Pendant ce temps, à l'extérieur, des forces contraires s'opposent. Il y a les opposants à Lisbeth à la tête desquels une section secrète des services secrets suédois. Pour cacher leurs erreurs
passées ces hommes qui se voient en dernier rampart de la démocratie mais qui n'obéissent qu'à eux-mêmes et se placent au-dessus des lois, sont prêts à commetre toujours plus de crimes.
Mais Lisbeth a aussi des soutiens, menés par Mikael Blomkvist. Celui-ci organise tout un réseau pour faire enfin éclater la vérité. Et alors, quel suspense ! Tout de suite j'ai été happée et j'ai
parfois eu du mal à lacher ma lecture. J'ai trouvé particulièrement jubilatoire la façon dont les méchants se font avoir (surtout cette infâme crapule qu'est le psychiatre Peter Teleborian). C'est
leur trop grande confiance en eux qui les perd. Le roman montre bien comment la nasse se referme autour d'eux sans qu'ils s'en rendent compte. Finalement le bien triomphe et en toute légalité. La
Suède apparait comme un modèle de démocratie.
Publié par Agnès
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30 novembre 2008
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15:40
Stieg
Larsson, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, Millénium 2, Actes sud
Dans ce deuxième épisode de la trilogie Millénium, c'est Lisbeth Salander qui se retrouve au coeur de l'action. Trois personnes ont été assassinées et les
empreintes de Lisbeth retrouvées sur l'arme du crime. Elle devient alors l'ennemie publique n°1, traquée par toutes les polices du pays, présentée dans la presse à scandale comme une demeurée
psychopathe. A Millénium Mikael Blomkvist (Super Blomkvist) ne croit pas à sa culpabilité et mène l'enquête. Il a en arrière-plan une investigation plus vaste sur le commerce du sexe et la traite
des prostituées d'Europe de l'est.
Si on retrouve comme précédemment la même écriture parfois un peu fastidieuse, inutilement énumérative (Lisbeth fait ses courses : "Elle acheta du shampoing, du
dentifrice, du savon, du lait caillé, du lait, du fromage, des oeufs, du pain, des petits pains à la cannelle congelés, du café, des sachets de thé, des cornichons, des pommes, un pack géant de
Billys Pan Pizza et une cartouche de Mrlboro light. Elle paya avec sa carte Visa."), ce numéro 2 est un vrai thriller avec du suspens et un secret d'Etat. Je l'ai dévoré.
C'est intéressant aussi de découvrir en filigrane des aspects de la culture suédoise. J'ai remarqué ainsi que la question des éventuelles inégalités de traitement
entre hommes et femmes était très présente. Je m'inscris illico pour le tome 3.
Publié par Agnès
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4 octobre 2008
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15:54
Eliot Pattison, L'oeil du Tibet,
10-18.
Me revoila, près d'un mois plus tard...
Septembre a été pour moi l'époque de la reprise du travail et mon rythme de lecture s'en est resenti, d'autant plus que j'avais choisi un ouvrage qui ne se lit pas tout seul. J'ai apprécié cette
aventure du Chinois Shan au Tibet mais sans doute pas autant que si j'avais été plus disponible. La lecture décousue a fait que j'avais parfois du mal à reprendre le fil du récit.
Voici maintenant de quoi il s'agit : notre héros est chargé de rapporter dans la vallée de Yapchi l'oeil de pierre d'une divinité qui avait été volé par des troupes chinoises au début du 20°
siècle, durant le règne du 13° dalaï-lama (celui que rencontre Sherlock Holmes dans Le mandala de Sherlock Holmes). Dans
la-dite vallée un consortium américain prospecte à la recherche de pétrole. Ils sont proches du but et le mode de vie traditionnel des paysans du coin va s'en trouver détruit. Au milieu de tout
cela le pauvre Shan est un peu dépassé, porté par les circonstances (ou les dieux ?) plutôt qu'agissant.
Dans cet épisode comme dans les deux précédents Eliot Pattison montre bien avec quelle brutalité la Chine opère au Tibet. Il y a d'abord les violences officielles : les monastères détruits, les
moines dont on a coupé les pouces au sécateur pour les empêcher de dire leur rosaire, les enfants enlevés à leurs parents pour être élevés dans la doctrine communiste... Il y a aussi les violences
liées à l'isolement : loin de Pékin le Tibet est considéré par nombre de Chinois qui y officient comme une nouvelle frontière où qui sait jouer des coudes peut s'enrichir ou monter en grade
rapidement.
Publié par Agnès
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9 septembre 2008
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Jamyang Norbu,
Le mandala de Sherlock Holmes, Picquier
Où était Sherlock Holmes quand tout le monde le croyait mort après sa disparition dans les chutes de Reichenbach ? Il le dit lui même à Watson dans La maison
vide : "J'ai voyagé pendant deux ans au Thibet, et me suis occupé à visiter Lhassa où j'ai passé quelques jours en compagnie du lama en chef. Vous avez peut-être entendu parler dans les
journaux des remarquables explorations d'un Norvégien du nom de Sigerson, mais je suis sûr qu'il ne vous est jamais venu à l'esprit que vous receviez des nouvelles de votre ami."
En Inde, Jamyang Norbu a retrouvé le récit des aventures de Sherlock Holmes au Tibet, rédigé par son compagnon de voyage, Hurree Chunder Mookerjee, par ailleurs personnage de Kim.
Sherlock Holmes, Kim, les références littéraires sont nombreuses dans ce roman. L'auteur connaît manifestement fort bien l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle. Le résultat en est une lecture plaisante bien
que la fin soit un peu trop mystique à mon goût : âme qui change de corps et forces de l'esprit qui font voler des objets. En attendant tout ça m'a donné envie de reprendre une dose de
Tibet.
Publié par Agnès
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30 août 2008
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Stieg Larsson, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes,
Millénium 1, Actes sud
Il y a quarante ans Harriet Vanger, 17 ans, membre d'une famille d'industriels suédois, a disparu sans laisser de traces dans des conditions improbables. Henrik
Vanger, l'oncle chez qui elle vivait, pense qu'elle a été assassinée et que son assassin se moque de lui car depuis, chaque année, pour son anniversaire, il reçoit par la poste une fleur séchée
sous verre ainsi qu'Harriet avait coutume de lui en offrir.
Henrik Vanger se fait vieux et aimerait s'assurer avant de mourir que tout a bien été fait pour retrouver l'assassin d'Harriet. Il embauche Mikael Blomkvist, journaliste économique à Millénium qui
vient d'être condamné à trois mois de prison pour diffamation. Sa mission : reprendre tous les éléments de l'enquête et vérifier que rien n'a été négligé.
Alors voilà, depuis que j'en entendais parler sur les blogs et ailleurs, je l'ai lu à mon tour. Je l'avais réservé à ma bibliothèque depuis trois mois et je craignais un peu qu'il ne se libère au
mauvais moment pendant mes vacances mais non, il m'attendait à mon retour. Bon, c'est pas mal mais je n'en ferais pas des folies non plus. J'ai trouvé le démarrage bien long. Une fois que Mikael a
découvert l'indice qui lui permet d'avancer ça commence à devenir plus palpitant. Il y a beaucoup de précisions techniques. Elles m'ont intéressées quand il s'agit de montrer le travail de fourmi
que peut être une enquête, beaucoup moins lorsque l'auteur détaille comment pirater un ordinateur ou comment trafiquer un compte en banque domicilié dans un paradis fiscal.
Ca se passe en Suède et ça a donc un côté exotique pour moi qui ne connaît rien à ce pays ou à sa littérature (à part Fifi Brindacier) à laquelle il est régulièrement fait référence.
Les héros sont attachants, particulièrement Lisbeth Salander, une jeune surdouée asociale qui devient l'assistante de Mikael. J'ai envie de savoir ce qu'elle devient.
Ca n'est pas très bien écrit.
Le bilan c'est que j'ai réservé le tome 2 en allant rendre le 1. Il y trois personnes inscrites avant moi mais rien ne presse. Charlie Bobine trouve que c'est de mieux en mieux en avançant et Gambadou confirme que le 2 démarre plus rapidement.
Publié par Agnès
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18 juillet 2008
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Eliot
Pattison, Le tueur du lac de pierre, 10-18
Après sa première enquête (Dans la gorge du
dragon) Shan a quitté son camp de travaux forcés (ce n'est pas une libération officielle) pour aller vivre dans un monastère bouddhiste secret. Dans cette
deuxième aventure il est chargé par les moines tibétaines avec qui il vit d'une périlleuse mission : un lama a disparu, l'institutrice Lau a été assassinée et les enfants dont elle avait la charge,
des orphelins kazakhs, sont victimes d'un tueur l'un après l'autre.
Tout cela se passe au nord du Tibet, dans le Xinjiang, à la limite du désert du Taklamakan. Là vivent des peuples nomades, Kazahs et Ouighours, que le gouvernement de Pékin veut sédentariser par la
force en leur confisquant leurs troupeaux. Shan découvre les refuges de ceux qui luttent encore pour défendre leur mode de vie traditionnel : cités englouties par les sables, anciennes étapes sur
la route de la soie; monastères troglodytes. Car le sujet c'est d'abord la résistance contre les exactions chinoises. Résistance armée ou résistance spirituelle des moines tibétains.
J'ai trouvé ce livre très dense. La lecture ne coule pas facilement mais Eliot Pattison installe une ambiance prenante. Ici l'enquête policière s'efface derrière la philosophie bouddhiste et la
description d'une culture en voie de disparition, au milieu des superbes paysages de l'Himalaya.
Publié par Agnès
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