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Les livres que j'ai lus et que j'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou...pas du tout.
Mes compte-rendus de lectures et commentaires personnels.
Au moment même où Hanna Kruse, nouvelle recrue du commissariat de Tanumshede vient se présenter à ses collègues, on signale un accident de la route mortel. La victime semble avoir trop bu et perdu le contrôle de son véhicule. Mais l'inspecteur Patrik Hedström a le sentiment que quelque chose cloche sur la scène de l'accident. En parallèle de cette affaire, la ville de Tanumshede accueille le tournage d'une émission de téléréalité qui va bientôt faire elle aussi une victime. Patrik est sur les dents et la date de son mariage approche à grands pas.
Après les deux premiers épisodes de la série (le un, le deux), je suis directement passée au quatrième, seul disponible à ma bibliothèque. Pas de problème pour suivre, j'ai vite compris ce qui était arrivé aux personnages récurrents dans le numéro trois (que je compte néanmoins lire dès que possible).
J'apprécie de suivre les histoires de vie des personnages secondaires, notamment l'équipe du commissariat : Mellberg, le chef incompétent qui découvre l'amour; Annika, la secrétaire au grand coeur qui n'a pas pu avoir d'enfant et Hanna Kruse avec ses problèmes de couple. J'apprécie aussi le suspense, toujours présent, et dans cet épisode je trouve intéressante la réflexion autour de l'émission de téléréalité, les motivations des organisateurs et des participants, ces derniers tous meurtris par la vie à des degrés différents. Voici la réaction du producteur de l'émission quand il apprend qu'une des participantes est morte :
"Une chose pareille ne s'était encore jamais produite en plein tournage d'une émission de téléréalité. Du sexe ? Bien sûr, depuis longtemps. Une grossesse ? Le Big Brother norvégien avait ouvert la voie pour ça. Des mariages ? Et bien, là c'était le Big Brother suédois qui avait fait un carton plein avec Olivier et Carolina. Quant à l'attaque avec la barre de fer dans le Bar, c'était resté à la une pendant des semaines. Mais un décès! C'était totalement inédit. Unique."
Encore une voiture brûlée dans le 5° arrondissement de Paris. Mais cette fois il y avait quelqu'un dedans, Antoine Clermont-Brasseur, grand patron de l'industrie française. Le suspect idéal c'est Momo-mèche-courte, spécialisé dans l'incendie des voitures. Mais le commissaire Adamsberg n'y croit pas : Momo n'a jamais tué personne.
A Ordelec en Normandie, Lina a vu passer l'armée furieuse. C'est une troupe de cavaliers revenants qui entraîne avec elle les "saisis", des pécheurs dont elle annonce ainsi la mort prochaine. Lina a vu Herbier, Glayeux, Mortembot et un quatrième homme qu'elle n'a pas reconnu. Valentine Vendermot, la mère de Lina, vient alerter Adamsberg. La gendarmerie locale ne veut pas la croire mais il faut faire quelque chose, des gens vont mourir. Adamsberg prend aussitôt la route de la Normandie d'où il mène aussi à distance l'enquête sur la mort d'Antoine Clermont-Brasseur.
Tout d'abord je dois avouer que je ne suis pas une fan inconditionnelle de Fred Vargas. Je trouve ses personnages peu naturels, peu crédibles et ça m'agace un peu. Cela fait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas lu cette auteure car je constate que je n'ai aucun compte-rendu de ses romans sur mon blog. Mais cet été, je me suis retrouvée immobilisée un temps avec ma réserve de lecture qui baissait et j'ai donc été amenée à piocher dans celle de mon voisin. Finalement je reconnais que je me suis laissée prendre par l'enquête bien menée, malgré les personnages agaçants -je ne reviens pas là-dessus. Fred Vargas a même réussi à me faire rire avec la description des conditions de détention d'un ostéopathe de talent :
"Je suis débordé. Il y a les soins donnés au directeur -une très mauvaise et ancienne dorsalgie- aux prisonniers -des somatisations dépressives et des traumatismes d'enfance de toute beauté, des cas tout à fait passionnants, je l'avoue-, et les soins aux gardiens, beaucoup d'addictions, beaucoup de violences retenues. Je ne prends pas plus de cinq patients par jour, j'ai été très ferme là-dessus. Je ne fais pas payer, bien entendu, je n'en ai pas le droit. Mais vous voyez ce que c'est, j'ai de grosses compensations. Cellule spéciale, traitement de faveur, repas cuisinés, livres à volonté, je ne peux pas me plaindre. Avec tous les cas que j'ai là-bas, je prépare un livre assez formidable sur le traumatisme carcéral."
Un tueur en série semble sévir à Bangalore. Les victimes, tous des hommes, ont été à la fois étranglés et égorgés à l'aide d'un fil manja, une corde enduite de verre pilé, comme pour les combats de cerfs-volant. L'inspecteur Borei Gowda mène l'enquête. A l'approche de la cinquantaine c'est un homme désabusé et insatisfait de ce que sa vie est devenue : sa carrière qui a végété, sa femme et son fils avec qui il ne partage plus grand chose. Mais il a gardé toutes ses qualités d'enquêteur et son fameux sixième sens. A ses côtés, Santosh Gowdare, jeune inspecteur adjoint enthousiaste et encore plein d'illusions.
Si Bangalore est la Silicon valley de l'Inde, ce n'est pas vers la "shinning India" que nous mène ce roman mais plutôt du côté du petit peuple et dans les bas-fonds. Le lecteur croise ainsi des migrants venus des campagnes chercher l'anonymat de la grande ville pour s'affranchir du contrôle de leur famille, des eunuques et un député mafieux. J'apprécie de retrouver ce cadre de l'Inde dans une affaire bien ficelée et un récit bien mené.
Sur l'île suédoise d'Öland, Jens, un petit garçon de six ans, met ses sandales et sort seul de la maison de ses grands-parents. A travers un brouillard à couper au couteau il s'engage sur la lande et disparait à tout jamais. Vingt ans plus tard, Julia, la mère de Jens, n'a pas fait le deuil de son fils. Dépressive, elle est en congé maladie, boit et croit voir son fils dans chaque jeune homme qu'elle croise dans la rue. C'est alors qu'elle reçoit un coup de téléphone de son père, Gerlof. Gerlof habite toujours à Öland et lui demande de le rejoindre. Il annonce à Julia qu'il pense avoir du nouveau au sujet de la disparition de Jens. Il a aussi reçu par la poste une sandalette du petit garçon.
Et revoilà un polar suédois. Décidément, cet été j'en aurai lu quelques uns. Encore une fois le suspense est au rendez-vous, renforcé par des aller-retours entre le passé et le présent. J'apprécie les personnages sympathiques, Gerlof, âgé de 80 ans, qui s'échappe de sa maison de retraite pour mener l'enquête malgré ses rhumatismes et sa canne ; Julia qui, vingt ans après la disparition de son fils, arrive enfin à faire son deuil et décide de se tourner vers la vie. Il y a aussi une intrigue crédible avec un meurtrier qui devrait être mort mais qui en fait ne l'est peut-être pas.
Je retrouve Erica Falck mais elle est en fin de grossesse et c'est la canicule et du coup elle ne bouge pas beaucoup de chez elle. C'est son compagnon, l'inspecteur Patrik Hedström qui est au centre de l'enquête dans cet épisode.
On découvre le corps d'une touriste allemande disparue une semaine auparavant. Sous le cadavre, les ossements de deux jeunes femmes disparues 24 ans plus tôt. Les os portent les traces de sévices que l'on retrouve également sur la dernière victime. S'agirait-il du même tueur ? Et voilà qu'une autre jeune fille disparaît. Pour la police il y a urgence à élucider cette affaire.
Une amie qui a lu ce roman m'a dit qu'elle ne l'avait pas du tout aimé, elle l'a trouvé trop violent. Il y a, c'est vrai, une histoire d'enfermement qui est dure. La fin aurait sans doute pu être adoucie sans que cela enlève son intérêt au reste. Quant à moi je suis prise par le suspense efficace qui, encore une fois, fait remonter à la surface un passé douloureux. Je retrouve les personnages secondaires du premier roman, notamment la sœur d'Erica dont le mari violent promet de faire couler encore de l'encre.
La Suède passe souvent pour un modèle de démocratie, il me semble. Après avoir lu plusieurs thrillers suédois ces derniers temps je remarque que c'est en fait une façade. Je découvre le poids de la religion, des parents incapables de montrer de l'affection à leurs enfants, de petites communautés repliées sur elles-mêmes.
A Fjällbacka, petit port touristique du sud de la Suède, Alexandra Wijner est retrouvée morte dans sa baignoire, les poignets tranchés. Les parents de la jeune femme ne croient pas ua suicide et, en effet, l'autopsie montre rapidement qu'Alex avait été droguée et était inconsciente avant sa mort.
Erica Falck, une écrivaine spécialisée dans les biographies et qui fut une amie d'enfance d'Alex est chargée par les parents de la disparue d'écrire sa nécrologie. Les entretiens qu'elle mène avec différents membres de son entourage à cette occasion la convainquent qu'Alex cachait un secret et elle a envie d'en savoir plus sur ce qui était arrivé à son ancienne amie. On comprend vite qu'il y a là quelque chose de terrible.
Le commissaire Mellberg, en charge du commissariat local de Tanumshede, étant un incapable suffisant, c'est à l'inspecteur Patrik Hedström, son subordonné, qu'il revient de faire éclater la vérité. Depuis l'enfance Patrik est amoureux d'Erica qui l'a toujours ignoré mais à l'occasion de cette enquête elle va enfin s'apercevoir qu'il est devenu un homme agréable et intéressant.
J'ai pas mal vu ce roman sur les blogs quand il est sorti et je comprends maintenant son succès car Camilla Läckberg mène fort bien son affaire. Enfances brisées, petite communauté pétrie de religion qui pense qu'il vaut mieux passer sous silence certaines choses plutôt qu'affronter le qu'en-dira-t-on, suspense, deux ou trois seconds rôles de méchants méprisables mais aussi romance charmante et humour, tous les ingrédients sont là pour me faire palpiter.
La narration suit successivement et alternativement les points de vue de différents personnages de l'histoire, de premier plan ou de second rang, et permet ainsi au lecteur d'avoir parfois simultanément en main des éléments que les enquêteurs mettront plus de temps à réunir. On devine des choses, mais pas tout, et cela renforce le suspense. C'est aussi un ressort humoristique, ainsi quand l'héroïne attend la visite de son amoureux : « Elle regarda sa montre. Encore dix minutes. Re-salle de bains. De la poudre, du mascara, du gloss et une ombre à paupières claire. Pas besoin de rouge, son visage était assez coloré comme ça. L'effet qu'elle cherchait était le look frais et naturel, et à chaque année qui passait, elle avait l'impression d'avoir besoin de plus de maquillage pour l'obtenir. » (…)
Il arrive : « Il entendit quelqu'un descendre un escalier. Les pas s'arrêtèrent un instant avant de continuer pour venir jusqu'à la porte. La porte fut ouverte et elle se tint là, un grand sourire illuminant son visage. Elle l'affolait. Il ne comprenait pas comment elle pouvait avoir l'air toujours fraîche. Son visage était pur et sans maquillage, avec la beauté naturelle qu'il préférait avant tout chez une femme. »
Un petit bémol à l'éditeur qui a laissé passer plusieurs fautes de grammaire choquantes dans la traduction : « Julia se demanda combien de fois Birgit avait souhaité que ce soit elle, Julia, qui était morte plutôt qu'Alex. »
J'attaque aussitôt l'épisode deux de la série. L'avis d'Elfique.
Le commandant Eric Lanester, profileur de la police nationale, est envoyé en mission dans les environs de Chamonix où plusieurs jeunes filles ont disparu, certaines depuis plusieurs années. On commence à se poser la question d'un lien. Pourquoi ? Anorexiques, elles ont toutes séjourné à la clinique de la Grande Sauve.
Ce qui m'intéresse le plus dans ce roman c'est l'étude psychologique du héros. Depuis sa précédente enquête (A la vue, à la mort) Lanester continue de consulter sa psychanalyste. Il constate que ce qu'il découvre dans cette affaire, certaines personnes qu'il rencontre, le perturbent. En parler à sa thérapeute lui permet d'avancer dans sa compréhension de ses réaction et dans la recherche des jeunes disparues. Françoise Guérin -j'apprends qu'elle est psychologue, ce qui ne m'étonne pas vraiment- mène tout cela de façon convaincante. Les personnages sont souvent amusants, le médecin légiste, bien sur, ou sympathiques, l'équipe de Lanester. Le dénouement de l'enquête m'a semblé crédible avec une ouverture sur des perversions noires.
Au total c'est un bon plaisir de lecture même si j'avais encore mieux aimé A la vie, à la mort. Un roman que j'ai souvent vu sur les blog récemment : Keisha, Dominique, avec toujours des avis positifs.
2002. Merete Lyyngaard, une jeune femme politique prometteuse, vice-présidente de son parti, future première ministre du Danemark ? disparaît sur un ferry en route vers l'Allemagne. Meurtre ? Suicide ? Accident? Merete a en fait été enlevée et est détenue dans une sorte de cave par des individus qui disent vouloir la punir. De quoi ?
2007. Carl Mørck est certes un enquêteur doué de la police criminelle de Copenhague mais depuis la récente fusillade en mission qui a coûté la vie à un de ses associés et gravement handicapé l'autre, il est devenu très agressif au travail. Ses collègues ont de plus en plus de mal à le supporter. La création du département V (la lettre, pas le chiffre romain 5), chargé de reprendre une dernière fois de grandes affaires non élucidées, est une bonne occasion de le mettre à l'écart en le nommant à la tête de ce nouveau service. Carl décide de commencer ses enquêtes par la disparition de Merete Lyyngaard.
Ce que j'ai apprécié : le duo que forment Carl Mørck et celui qu'on lui a attribué comme homme de ménage et chauffeur, le réfugié syrien Hafez el Assad. Rapidement, Carl s'aperçoit qu'en dehors du ménage Assad a de nombreuses compétences fort utiles pour son enquête. L'humour et le suspense qui fonctionne, grâce notamment à l'alternance de chapitres 2002 et 2007.
Ce qui me convainc moins : la machination montée contre Merete Lyyngaard. L'image qui est donnée de la classe politique du Danemark, composée de corrompus ou d'incapables (sauf Merete). Sinon l'évocation des lieux -le palais de Christiansborg- me fait penser à l'excellente série Borgen qui est passée sur Arte.
Le héros ne serait pas un peu misogyne ? A part Merete, peu de femmes semblent trouver grâce à ses yeux.
Mon bilan : lu dans ma chaise longue en profitant d'une -rare- journée de beau temps. C'est une lecture parfaite pour les vacances ou un week-end d'avant vacances.
Sigurdur Oli est policier à Reykjavik. Son ami Patrekur lui demande d'intervenir pour aider son beau-frère et sa belle-soeur. Ceux-ci pratiquent l'échangisme et un couple avec qui ils ont eu des relations tente de les faire chanter. Patrekur espère que Sigurdur Oli saura convaincre les maîtres-chanteurs de renoncer. Quand il arrive chez eux, Sigurdur Oli trouve la femme, Lina, avec le crâne fracassé. Lui-même évite de peu d'être assommé à la batte de base-ball par un individu qui s'enfuit.
L'action se déroule juste avant la crise financière qui a frappé l'Islande en 2009 et l'enquête va amener Sigurdur Oli à s'intéresser à des employés de banque qui profitent de la bulle spéculative et sont prêts à beaucoup pour cacher leurs agissements pas toujours honnêtes..
Comme dans le précédent roman de cette série -et dont l'action se déroule manifestement en parallèle- le héros de cette affaire est un collaborateur d'Erlendur, ce qui permet de mieux faire connaissance avec lui. Sigurdur Oli n'est pas, à priori, un personnage très sympathique. Généralement incapable d'empathie, il considère que les marginaux sociaux avec qui il est amené à travailler -drogués, petits délinquants- sont entièrement responsables de leur sort et se cherchent des excuses quand ils invoquent les circonstances, une enfance difficile, par exemple. Pourtant, ses retrouvailles avec un clochard alcoolique, sa découverte de ce qu'il subit étant petit, vont l'amener à évoluer.
Jamais de mauvaise surprise avec Arnaldur Indridason. C'est encore une fois un roman que j'ai beaucoup apprécié.
Le commandant Eric Lanester enquête sur des crimes commis par un assassin en série. Les victimes ont eu les yeux arrachés puis elles ont été égorgées et un oeil a été peint au plafond au dessus du cadavre. Pour cette raison l'équipe de Lanester a surnommé le meurtrier Caïn ("L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn", Victor Hugo).
Soudain, sur la troisième scène de crime, Lanester se retrouve frappé de cécité. Les examens médicaux prouvent qu'il n'y a aucune explication physique à cet état : apparemment tout va bien. Et tandis qu'il entreprend une psychanalyse pour comprendre ce qui lui arrive, Eric Lanester continue son enquête tout en tentant de s'habituer à sa vie d'aveugle.
Quel bon moment j'ai passé avec ce roman que j'ai eu bien du mal à lâcher une fois commencé ! (Un peu avant la fin, quand même, pour faire durer le plaisir). Sous la pression de Caïn et avec l'aide de sa psychanalyste, Lanester exhume les fantômes de son enfance qu'il avait soigneusement enterrés. C'est intelligent et plein d'humour. De la même auteure je vois beaucoup circuler Cherche jeunes filles à croquer sur les blogs en ce moment. Nul doute que je le lirai très prochainement.