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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 13:01
Salman Rushdie, Les enfants de minuit, Plon

Il "ne sera jamais plus vieux que sa patrie -ni plus vieux, ni plus jeune". Un voyant l'avait prédit à sa mère avant sa naissance, Salem Sinai est né le15 août 1947 à minuit pile, au moment même où l'Inde devenait indépendante. Comme lui mille et un enfants sont nés le même jour entre minuit et une heure. Ces Enfants de minuit sont tous dotés de pouvoirs fantastiques :

Dans l'Etat de Kerala, un garçon qui pouvait entrer dans les miroirs et ressortir par n'importe quelle surface réfléchissante du paysage -par les lacs et (avec plus de difficulté) par les carrosseries des voitures- et une fille de Goa avec le pouvoir de multiplier les poissons... et des enfants capables de transformations : un loup-garou dans les monts Nilgiri et, dans les Vindhyas, un garçon qui pouvait augmenter et réduire sa taille à volonté et qui avait déjà (par malveillance) été à l'origine d'immenses paniques et de rumeurs sur le retour des géants... dans le Cachemire, il y avait un enfant aux yeux bleus dont je n'ai jamais su le sexe avec certitude, parce qu'en se trempant dans l'eau il (ou elle) pouvait en changer comme elle (ou il) le voulait. (...)
Il y avait un garçon qui pouvait manger du métal et une fille qui avait la main verte au point de pouvoir faire pousser des aubergines de concours dans le désert de Thar.

Ma parole, c'est plus fort que les X-men !

Salem Sinai, quant à lui, a la faculté d'entrer dans l'esprit des gens pour y lire leurs pensées. Il tente donc de jouer le rôle du professeur Xavier et de fédérer les mutants mais ils vont découvrir que leurs dons sont en fait des cadeaux empoisonnés et que leur patrie se méfie d'eux.

L'histoire de Salem et celle de sa famille se confondent avec l'histoire du pays. Salman Rushdie nous fait traverser près d'un siècle d'histoire de l'Inde depuis les luttes pour l'indépendance au début du 20° siècle en passant par les conflits frontaliers avec la Chine et le Pakistan, la guerre d'indépendance du Bangladesh (1971), le gouvernement d'Indira Gandhi et l'état d'urgence. Le propos est souvent sévère avec des dirigeants corrompus et peu respectueux de la démocratie. La famille Sinai est musulmane et se déplace entre l'Inde et le Pakistan ce qui permet aussi d'aborder l'histoire de ce pays.

D'une première lecture de ce roman qui doit remonter à vingt ans j'avais gardé un souvenir très positif. Ma relecture me laisse un sentiment plus mitigé car j'y trouve des longueurs. Salem, le narrateur, se présente comme en train de rédiger son autobiographie dont il lit des passages à Padma, sa compagne. On a alors droit aux commentaires et aux questions de Padma, aux réponses et aux explications de Salem. Ce sont ces moments que je trouve répétitifs, quand les péripéties précédentes sont rappelées.

Ce que j'apprécie c'est ce que j'apprends des dessous des événements évoqués et la causticité de l'auteur. Ainsi à propos d'élections au Pakistan :

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que le Parti Unifié d'Opposition était un ramassis de coquins et de gredins de la plus belle eau, unis dans un seul but, renverser le président et retourner aux jours sombres du passé où des civils et non des militaires se remplissaient les poches en puisant dans les finances publiques.

C'était ma relecture du mois d'avril.

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 13:30
Salman Rushdie, Les versets sataniques, Pocket

Ce livre était sur ma PAL depuis assez longtemps. A une ou deux reprises j'avais tenté de le lire puis abandonné au bout de quelques pages car le début très surprenant dans son style (apparemment décousu) et son contenu (deux personnages qui tombent à travers le ciel en chantant) m'avait fait peur. Et puis j'ai lu l'article d'Aaliz qui est allée jusqu'au bout après un premier abandon, je lui ai fait confiance et je ne l'ai pas regretté.

Les versets sataniques, c'est quoi ?

Il s'agit d'une (fausse) révélation faite à Mahomet. Mahomet croit que l'ange Gabriel (Gibreel) lui transmet que les déesses Lat, Uzza et Manat sont les filles d'Allah et qu'on peut donc les prier (avant l'islam la Mecque était un lieu de pèlerinage polythéiste où on adorait -entre autres- ces trois déesses). Mais ensuite Mahomet a une autre (vraie) révélation où il apparaît qu'il vient de se faire abuser par le diable (chaytan - satan) qui s'est fait passer pour Gibreel. Il semble que l'histoire de ces versets sataniques -qui ne sont pas dans le Coran- ait amené certains musulmans à se poser des questions sur le contenu de leur livre sacré (et s'il restait des versets sataniques qui n'avaient pas été détectés ?)

Assez temporisé et passons à l'histoire qui n'est pas des plus faciles à résumer car il s'agit d'un roman très riche. Donc deux personnages tombent du ciel en chantant. Ce sont Gibreel Farishta, un célèbre acteur de Bollywood, spécialisé dans les rôles de dieux et Saladin Chamcha, Indien résidant à Londres qui a fui son père et son pays il y a des années et s'est efforcé de devenir plus britannique que les britanniques. Leur avion, détourné par des terroristes, a explosé en plein vol et ils ont survécu miraculeusement. Il s'agit bien d'un miracle car en arrivant au sol ils se sont aussi transformés.

Gibreel est devenu l'ange Gabriel -par moments une auréole brille derrière sa tête- et il a des visions (ou hallucinations ?) où il se voit agir en tant qu'ange Gabriel -par exemple il annonce la révélation à Mahomet.

Saladin, lui, voit ses jambes en pattes de bouc et des cornes lui pousser sur la tête. Il est Chaytan.

Leurs tentatives pour revenir à une vie normale seront destructrices.

Il est aussi question :

- de Mahomet avant et après sa victoire sur la Mecque et de ceux qui l'ont combattu ou qui se sont opposés à lui.

- des habitants d'un village indien qui partent à pied en pèlerinage à la Mecque, menés par une prophétesse -inspirée par l'ange Gabriel- qui leur prédit que la mer s'ouvrira devant eux pour qu'ils marchent à pied sec jusqu'en Arabie.

- d'une alpiniste, Alléluia Cone, première femme à avoir gravi l'Everest sans assistance respiratoire -et de ce qu'elle y a vu.

- de la situation des immigrés en Grande-Bretagne sous Margaret Thatcher.

Et quel est le lien entre toutes ces histoires ? Le bien et le mal, assurément, mais je ne prétendrai pas que j'ai tout compris. Cependant j'ai apprécié cette lecture où Salman Rushdie met sa grande imagination et son talent de conteur au service de son érudition. Quand il fait référence à la culture française ou même au cinéma de Bollywood, je saisi les allusions mais je vois bien qu'il y en a d'autres qui doivent m'échapper. Pourtant je lis avec plaisir ce roman dont les histoires peuvent aussi se prendre comme des contes fantastiques.

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:32
Shilpi Somaya Gowda, La fille secrète, Folio

1984, Inde, Kavita, une pauvre paysanne qui vient d'accoucher de sa deuxième fille, la confie à un orphelinat pour éviter que son mari ne la tue comme la première. Etats-Unis, Krishnan et Somer, un couple de médecins, lui Indien, elle Américaine, apprennent qu'ils ne peuvent pas avoir d'enfant. Ils décident d'adopter en Inde. Ce roman nous raconte alternativement l'histoire de ces deux familles et de leur fille commune, Asha.

D'un côté Kavita, son mari Jasu et leur fils Vijay quittent leur village pour Bombay dans l'espoir de vivre mieux. D'abord installés dans le bidonville de Dharavi, ils voient petit à petit leur situation s'améliorer, surtout à partir du moment où Vijay, alors adolescent, commence à ramener à la maison de grosses sommes d'argent sur la provenance desquelles ses parents évitent de l'interroger.

Aux Etats-Unis, pour s'intégrer, Krishnan a mis à distance sa culture indienne à laquelle Somer ne s'est jamais intéressée. Il ne retourne que rarement à Bombay voir ses parents et n'y a jamais emmené Asha. En grandissant la jeune fille pose de plus en plus de questions sur ses origines et à vingt ans obtient une bourse pour aller étudier là-bas. Son départ va amener ses parents à se poser des questions sur leur relation.

La fille secrète traite des relations à l'intérieur d'une famille, notamment ce que les parents transmettent à leurs enfants. C'est un ouvrage facile à lire. Les va et vient entre les deux familles maintiennent l'intérêt, on a envie de savoir ce qui va se passer. Cependant ce n'est pas un roman qui ma laissera un grand souvenir, il me semble. Je me suis sentie peu touchée par ce qui arrivait aux personnages.

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 17:21
Anita Nair, L'inconnue de Bangalore, Albin Michel

Un tueur en série semble sévir à Bangalore. Les victimes, tous des hommes, ont été à la fois étranglés et égorgés à l'aide d'un fil manja, une corde enduite de verre pilé, comme pour les combats de cerfs-volant. L'inspecteur Borei Gowda mène l'enquête. A l'approche de la cinquantaine c'est un homme désabusé et insatisfait de ce que sa vie est devenue : sa carrière qui a végété, sa femme et son fils avec qui il ne partage plus grand chose. Mais il a gardé toutes ses qualités d'enquêteur et son fameux sixième sens. A ses côtés, Santosh Gowdare, jeune inspecteur adjoint enthousiaste et encore plein d'illusions.

 

Si Bangalore est la Silicon valley de l'Inde, ce n'est pas vers la "shinning India" que nous mène ce roman mais plutôt du côté du petit peuple et dans les bas-fonds. Le lecteur croise ainsi des migrants venus des campagnes chercher l'anonymat de la grande ville pour s'affranchir du contrôle de leur famille, des eunuques et un député mafieux. J'apprécie de retrouver ce cadre de l'Inde dans une affaire bien ficelée et un récit bien mené.

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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 14:48
Philippe Cavalier, Les ogres du Gange, Anne Carrière

Calcutta, septembre 1936. Peu de temps après son arrivée aux Indes, David Tewp, un jeune officier du MI 6 est chargé de surveiller une journaliste autrichienne, Ostara Keller, dont les services secrets britanniques se demandent si elle n'est pas en fait une espionne nazie. Le naïf Tewp ne se doutait pas de ce qu'il allait découvrir à l'occasion de cette mission : une femme sans nombril, un couple de Roumains mystérieux, Wallis Simpson qui s'adonne aux amours saphiques, des adeptes de la magie noire qui pratiquent envoutements et crimes rituels, un complot d'envergure... il y en a pour tous les goûts. Et la poursuite s'achève en URSS en 1945.

 

 

Un roman dans lequel interviennent l'Inde et les nazis ? L'idée de départ m'a tout de suite attirée, c'était fait pour moi. J'espérais bien y rencontrer Subhas Chandra Bose, un nationaliste hindou qui s'allia avec les nazis durant la seconde guerre mondiale, et en apprendre plus sur ce personnage. Et en effet, il apparaît bien, mais si rapidement. J'apprends cependant qu'à partir de soldats indiens de l'armée britannique capturés par les Allemands, il constitua une "Armée de l'Inde libre" qui fut incorporée à la Wehrmacht.

 

Au moins, avec tous ces éléments fantastiques, on ne devait pas s'ennuyer, d'autant plus que la quatrième de couverture nous promet un "suspense haletant". Et bien, pour moi c'est raté. Au début je trouve la lecture plaisante mais le rythme ne tient pas la distance et j'en arrive à sauter des pages et à la fin je n'en ai plus rien à faire de savoir qui sont vraiment les époux Galjero (le couple de Roumains) et ce qu'ils sont devenus. Pas de réponse à cette question car Les ogres du Gange est le premier épisode d'une série qui en compte quatre. Ce roman a été une vraie déception pour moi et je ne crois pas du tout que je lirai la suite.


 

A Chennaï (Madras) en 2005. L'apologie du nazisme s'étale sur le trottoir.

A Chennaï (Madras) en 2005. L'apologie du nazisme s'étale sur le trottoir.

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 09:10

srk.jpgGin Piau, L'univers Shah Rukh Khan, Editions Tensing

 

Comment j'ai découvert Bollywood et Shah Rukh Khan :

En décembre 2005 je pars deux semaines en Inde avec une amie fan de Bollywwood et de Shah Rukh Khan. Elle a tenté de me convertir avant le départ en m'envoyant un ou deux films de son idole. Je me souviens avoir regardé Dilwale dulhania le jayenge*. Je l'ai trouvé long et un peu ennuyeux. Sur place le cinéma qui chante et qui danse est partout : dans l'avion, à l'hôtel, dans le bus mais ce qui conquiert mon coeur c'est le pays, la chaleur, la poussière, la nourriture, les sites, les gens...

 

Je reviens décidée à en approfondir la connaissance et je commence à lire tout ce qui me tombe sous la main. Mon amie m'a recommandé de regarder Swades* et Kal ho naa ho*. Je m'y mets avec un peu plus de bonne volonté et là, coup de foudre ! Dans la foulée je reprends Dilwale dulhania le jayenge : ça n'est pas ennuyeux du tout ! Sept ans plus tard l'enthousiasme de la découverte s'est un peu estompé mais j'ai toujours plaisir à regarder un Bollywood à l'occasion et je suis la carrière de Shah Rukh Khan, notamment par l'intermédiaire du site Fantastikindia.

 

Et voilà que Babelio propose L'univers Shah Rukh Khan dans sa dernière édition de Masse critique ! Je saute sur l'occasion de me procurer un ouvrage sur un de mes acteurs préférés.

 

Qui est Gin Piau ? Une fan de Shah Rukh Khan, manifestement.

 

Qu'est-ce que c'est que ce livre ? Un sorte d'abécédaire de Shah Rukh Khan (à partir de maintenant j'écrirai SRK), de A comme acteur à U comme UK (United Kingdom = Royaume Uni en français). Pour chaque chapitre une présentation du thème suivie de citations de la star sur le sujet. On peut ainsi apprendre ce que SRK pense (ou du moins ce qu'il en dit) de l'argent, du cinéma, des femmes, etc...

 

Mon avis : D'abord je dois dire que c'est la première fois que je lis un livre destiné aux inconditionnels d'une vedette. Je découvre une adoration dont je me demande si je dois la trouver ridicule ou touchante : "Shah Rukh est-il un homme ou quelque déité réincarnée ? Hanuman se penchant sur son berceau à la naissance lui aurait-il donné des dons surnaturels ?" "Il est un être extraordinaire au sens propre du terme : hors de l'ordinaire, hors du commun. Il est une source d'inspiration, un exemple, un maître à penser, une star, une icône, un phénomène."

Les citations nous montrent que si SRK est une personnalité ouverte et tolérante -ce que ne sont pas tous les Indiens- il ne s'agit pas non plus du philosophe du siècle. Quant à moi je m'aperçois que si j'apprécie de le voir à l'écran, je me fiche un peu de savoir ce qu'il pense de ceci ou cela.

 

Alors, quel intérêt ? Le chapitre France fait un rapide récapitulatif des relations du cinéma indien avec la France, depuis les frères Lumière jusqu'au festival de Cannes en passant, bien sur, par l'entrée de SRK au musée Grévin.

Je découvre l'existence de Khan Abdul Ghaffar Khan (1890-1988) leader politique musulman, non-violent, partisan de Gandhi, qui s'opposa à Ali Jinnah (leader de la ligue musulmane) au sujet de la Partition de l'Inde. Une rapide recherche sur internet m'apprend que le réalisateur Sanjay Leela Bhansali a en projet un biopic de ce personnage. Voilà qui m'intéresse.

 

Finalement, quel bilan ? A mon avis, un ouvrage à reserver aux mordus de SRK. L'éditeur est plus optimiste : "Si vous appartenez à cette partie de la population qui ne connaît pas encore Shah Rukh Khan, voici votre chance de découvrir l'acteur, l'être humain, le présentateur, l'homme de télévision, le philosophe et les films de Bollywood." Je crois moi que vous feriez mieux de passer par ses films. Et puis L'univers Shah Rukh Khan coûte quand même 29 €.

 

ddlj-copie-1.jpgDilwale Dulhania le jayenge : Raj (SRK) est un jeune NRI (Non Resident Indian = Indien expatrié). Lors d'un voyage à travers l'Europe il s'éprend de Simran (Kajol), NRI également. A leur retour à Londres le père de Simran s'oppose à l'idylle et emmène aussitôt sa fille en Inde pour qu'elle y épouse son promis. Raj la suit, bien décidé à emporter sa belle, avec l'approbation de sa famille.

DDLJ est le film qui a apporté la gloire à SRK. Il oppose une première partie comique où Raj fait le pitre pour séduire Simran et une deuxième plus tendue. L'amour triomphera-t-il face aux traditions ? La réponse est que les parents veulent le bonheur de leurs enfants et qu'ils sont donc capables de reconnaître leurs erreurs surtout s'ils ont affaire à un jeune homme décidé mais respectueux.

 

 

Swades_0.jpg

 

 

 

Swades : Mohan (SRK) est un NRI, chef de projet à la NASA, en passe d'obtenir la nationalité américaine. Un voyage en Inde pour y retrouver sa vieille nourrice va bouleverser sa vie. Sur place Mohan découvre la vie difficile des pauvres villageois, les discriminations dont sont victimes les femmes et les hors castes.

Un beau film qui donne une image assez réaliste, me semble-t-il, de la vie rurale en Inde.

 

 

 

 

 

 

khnh.jpgKal ho naa ho : Naina (Preity Zinta) est une jeune NRI, pilier de sa famille depuis la mort de son père. Elle n'a donc guère de temps pour penser à l'amour ou pour s'amuser. Pour elle la vie est une affaire sérieuse. Tout va changer avec l'arrivée d'Aman (SRK) qui semble décidé à lui faire découvrir le bonheur à tout prix. Mais Aman cache un terrible secret.

Après une première partie légère et amusante où on assiste aux manoeuvres de séduction d'Aman, la seconde partie est beaucoup plus dramatique avec la révélation du secret d'Aman. La fin est carrément pathétique et en fait des tonnes pour nous arracher des larmes. C'est un peu trop.

 


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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 18:24

colomboMary Anne Mohanraj, Colombo-Chicago, Le livre de poche

 

Les Kandiah et les Vallipuram sont deux familles aisées du Sri-Lanka et dont une partie des membres ont migré aux Etats-Unis où ils sont médecins ou professeurs d'université. Colombo-Chicago nous raconte, sur trois générations, les histoires d'amour et de mariage de certains des membres de ces deux familles. Il est question de la volonté de conserver ses traditions et de la difficulté de les faire vivre dans un pays où elles ne sont pas adaptées au mode de vie. Ainsi du mariage arrangé qui nous est présenté comme menant le plus souvent les conjoints à la frustration, quand ce n'est pas à des sentiments négatifs plus violents, dès lors que la famille élargie n'est plus là pour faire tampon entre les époux.

 

Voilà quelque chose qui pourrait être intéressant mais qui manque son but à mon sens car les personnages sont traités trop rapidement et on saute ensuite à un suivant, sans avoir vraiment eu le temps de faire connaissance. L'arbre généalogique placé en début du roman est bien utile pour retrouver qui est qui. Ca n'est pas ennuyeux à lire mais ça ne me laissera pas un souvenir impérissable. C'est d'autant plus dommage que, à en croire les remerciements en fin d'ouvrage, l'auteure a passé pas mal de temps sur ce projet.

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 10:44

silencesThrity Umrigar, Tous ces silences entre nous, J'ai lu

 

Sera est Parsie, elle est veuve et elle appartient à la bourgeoisie de Bombay. Depuis plus de vingt ans Sera emploie à son service Bhima. Bhima habite dans un bidonville et elle élève sa petite-fille, Maya, depuis la mort des parents de celle-ci.Sera est une bonne patronne. Elle fait des cadeaux à Bhima et Maya, une barre de chocolat, un sari, paie les soins si elles sont malades et, maintenant que Maya a grandit, finance ses études à l'université. Ces études sont la fierté et le rêve de Bhima. Elle imagine que Maya échappera ainsi au sort qui est le sien mais tout est bouleversé quand Maya se retrouve enceinte. En cherchant le responsable, Bhima va constater une fois de plus à quel point le sort des pauvres et illettrés est précaire.

 

Les événements qu'elles vivent amènent les deux femmes à se souvenir de leur passé et des souffrances qu'elles ont traversées. Sera non plus n'a pas été épargnée avec une belle-mère tyranique et un mari violent. Après vingt ans de fréquentation quotidienne, qu'est-ce qui les  uni ? Que pèse leur relation face à la classe, la caste, à la famille ?

 

Voilà un roman que j'ai lu facilement et que j'ai plutôt apprécié. Je trouve intéressant le personnage de Bhima, une femme forte malgré l'adversité. Cependant il m'a semblé que l'auteure avait tiré un peu trop sur la corde pathétique, même si l'histoire se termine sur une note positive avec l'idée que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 10:52

candyBapsi Sidhwa, Mister Candy, Actes sud

 

L'histoire se déroule à Lahore, des dernieres années de la seconde guerre mondiale à l'indépendance (1947). La narratrice, Lenny, est une petite fille parsie. Les parsis sont des zoroastriens, adorateurs du feu, originaires d'Iran et qui ont émigré en Inde au début du Moyen-âge, au moment de l'islamisation de leur pays d'origine. Lenny est toute jeune. Elle a huit ans au moment de l'indépendance. Bapsi Sidhwa est née en 1938 et ce roman est (au moins) en partie autobiographique.

 

Atteinte de la poliomyélite quand elle était bébé, Lenny est restée légèrement handicapée et de santé fragile aussi ne va-t-elle pas à l'école. Le résultat est une grande liberté. Elle est confiée à la garde de son ayah (sa nounou) avec qui elle passe ses journées, entre les quartiers des domestiques et le jardin de la Reine. Ayah est une belle jeune femme de 18 ans aux nombreux prétendants dont Masseur et Mister Candy, le vendeur de glaces. Lenny est le témoin de leurs stratégies de séduction.

 

Lenny grandit dans une société mélangée. Les amis d'Ayah sont musulmans, hindous ou sikhs. A la maison ses parents reçoivent des anglo-indiens et des couples mixtes. Petit à petit, alors que l'indépendance approche, tout cela va voler en éclats. L'annonce de la Partition, les tractations pour fixer le tracé de la frontière entre Inde et Pakistan entraînent tensions et désaccords entre les amis d'hier :

"C'est soudain. Un jour, tout le monde est soi-même -et le lendemain, ils sont hindous, musulmans, sikhs, chrétiens".

La violence n'est pas loin. La situation va servir aussi à certains à régler des conflits personnels. C'est là que se noue le drame du livre.

 

J'ai beaucoup aimé ce roman. Les événements sont vus à travers le regard d'une enfant qui ne comprend pas tout ce qui se passe et qui imagine des explications erronées, ce qui est amusant. Mais la petite Lenny peut aussi être très clairvoyante. Ces événements extraordinaires se croisent avec ce qui fait la base de la vie de Lenny : les soins médicaux, les visites à la famille proche : Cousin, Marraine... Bapsi Sidhwa s'est très bien mise (ou remise) dans la peau de sa jeune narratrice.

 

Album_1947earth_cover.jpg

 

 

Mister Candy a été adapté au cinéma sous le titre Earth, 1947, un film de Deepa Mehta avec Aamir Khan dans le rôle de mister Candy. La réalisatrice se concentre sur les violences inter-religieuses de la Partition. Le résultat est poignant. Le film montre bien les statuts des différentes communautés, l'opposition entre musulmans et hindous tandis que chrétiens et parsis sont relativement préservés.

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 17:06

une-bonne-epouse-indienne-de-anne-cherian-livre-878247154 MAnne Cherian, Une bonne épouse indienne, Folio

 

Neel Sarath pensait avoir mis suffisamment de distance entre lui et sa famille indienne en étudiant et en s'installant définitivement à San Francisco comme médecin anésthésiste. Il croyait pouvoir échapper aux sollicitations de ses parents qui souhaitent avant tout le voir marié avec une compatriote de la bonne caste. Ce qu'il veut, lui, c'est s'intégrer dans son nouveau pays, intégration qui, pense-t-il, passe par une relation avec une femme blanche. C'est sa secrétaire, Caroline, qui joue ce rôle. Cependant, à l'occasion d'un voyage dans son pays d'origine, il est piégé et ne peut refuser d'épouser Leila sous peine de ternir l'honneur familial.

 

Pour la mère de Leila qui tente de caser son aînée depuis des années la demande de la famille de Neel est un soulagement. Sa fille est certes belle et intelligente mais elle a 30 ans et pas de dot. Qu'elle épouse un médecin résidant aux Etats-Unis était donc inespéré. Leila quant à elle est heureuse d'avoir été choisie par un homme qui, jusqu'à présent, refusait toutes les propositions. Elle déchante dès son arrivée aux Etats-Unis quand il apparait que Neel n'a pas l'intention de la traiter en épouse. Mais ce que Neel doit encore découvrir c'est que Laila n'est pas une simple potiche et qu'elle a aussi son mot à dire.

 

On a compris dès le début que tout se terminerait au mieux donc pas de surprise à cette lecture. J'apprécie particulièrement les scènes qui se déroulent en Inde et dont les descriptions réveillent en moi des souvenirs d'odeurs, de saveurs, d'ambiances. Tout ce qui se passe aux Etats-Unis est moins exotique et aurait pu être racourci un peu à mon avis.

 

Le propos d'Anne Cherian est de défendre le mariage arrangé ou du moins de nous le présenter comme une option acceptable. Je retrouve l'argument déjà rencontré dans des Bollywwood : en Occident vous considérez le mariage d'amour comme supérieur et pourtant un très grand nombre se termine par un divorce. L'auteur est en même temps dans une position un peu difficile car elle sait ce qu'on peut lui opposer et tente d'évacuer ces critiques d'une façon qui ne doit même pas la convaincre elle-même. La jeune mariée harcelée par sa belle-mère ? Celle-ci a le bon goût de mourir rapidement et ensuite c'est le bonheur. La femme trompée ? Elle conquiert son mari. La femme battue ? Elle puise sa consolation dans l'idée qu'elle fait son devoir.

 

En ce qui me concerne je suis convaincue que les mariages arrangés vont de pair avec le statut inférieur des femmes qui ont plus à gagner qu'à perdre à leur émancipation. Maintenant, si je mets de côté ma sensibilité féministe, je reconnais que ce roman facile à lire était bienvenu à un moment où j'avais besoin de quelque chose de léger. J'ai parlé plus haut de Bollywood, c'est exactement cela, ça pourrait faire un scénario de film indien. Ne manquent plus que les chants et les danses.

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