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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 09:08
Boris Akounine, L'amant de la mort, Presses de la cité.

Le jeune Senka est un orphelin qui vit d'expédients à Moscou à la fin du 19° siècle. Avec d'autres gamins des rues il dérobe leurs biens aux passants inattentifs. C'est ainsi qu'il met la main sur un chapelet de jade. Il se trouve cependant que ce chapelet appartient au héros de la série, Eraste Petrovitch Fandorine, qui y est sentimentalement attaché.

Fandorine récupère facilement son chapelet mais sa rencontre avec Senka l'entraîne dans une nouvelle aventure et l'emmène à faire connaissance avec la pègre de Moscou. Un assassin sans pitié est à la recherche d'un trésor caché et n'hésite pas à torturer ou à tuer des enfants pour parvenir à son but. Une mystérieuse jeune femme d'une grande beauté affole tous les hommes. On la surnomme la Mort. Comment ce joli-coeur de Fandorine pourrait-il lui résister ?

Ce huitième épisode des aventures de Fandorine est aussi réjouissant à lire que les précédents. Ici, l'histoire est racontée du point de vue du jeune Senka et ses commentaires sont généralement truffés de mots d'argot. On descend dans les bas-fonds de Moscou qui ressemblent beaucoup à ceux de Londres décrits par Anne Perry.

L'amant de la mort est accompagné d'un deuxième tome, La maîtresse de la mort. Boris Akounine nous informe que "quoique absolument distincts, ces deux romans créent, ensemble, un effet stéréo que seul le lecteur qui les lira tous les deux, dans l'ordre qu'il souhaite, entendra." Appétissant, non ? Je m'attèle donc à La maîtresse de la mort ayant eu la chance de mettre la main sur les deux en même temps à la bibliothèque.

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 06:29
Philip Roth, Le complot contre l'Amérique, Gallimard.

Une fois n'est pas coutume, je ne résiste pas au plaisir de recopier la quatrième de couverture :

"Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindberg battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindberg avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des Etats-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.
Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à cette époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille -et des millions de familles semblables dans tout le pays- lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindberg, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre."

Voici dit l'essentiel de cet excellent roman qui se fait passer de façon très convaincante pour un recueil de souvenirs. Dans le rôle du narrateur, Philip Roth soi-même qui se présente en enfant précoce et anxieux. A travers ses yeux le lecteur assiste à la montée de l'antisémitisme aux Etats-Unis au début des années 1940 et aux réactions qu'elle a suscitées. L'opinion se divise alors entre ceux qui croient que le pire est à venir, que la situation ne peut que s'aggraver, à l'image de ce qui s'est passé en Allemagne nazie, aujourd'hui alliée avec les Etats-Unis; et ceux qui traitent les premiers de catastrophistes, qui les accusent de faire des procès d'intention au président Lindberg dont le grand mérite est quand même d'avoir réussi à tenir les Etats-Unis à l'écart de la guerre qui déchire le reste du monde.

La famille Roth elle-même est touchée par ces divisions. Proie du bourrage de crâne orchestré par l'équipe présidentielle le frère de Philip, de cinq ans son aîné, tient ses parents pour des Juifs obtus, refermés sur leurs préjugés ancestraux et incapables de s'ouvrir aux vraies valeurs américaines. Au milieu de ce tourbillon le petit Philip observe, comprend beaucoup de choses et grandit plus vite qu'il ne l'aurait souhaité :

"C'était la première fois que je voyais mon père pleurer. C'est un tournant, dans une enfance, le jour où les larmes de quelqu'un d'autre vous paraissent plus insuportables que les vôtres."

"Je ne pus que la regarder pleurer toutes les larmes de son corps, jusqu'à l'épuisement, sur quoi l'idée que je me faisait d'elle changea du tout au tout : ma mère était un être humain comme moi. Cette révélation fut un choc, et j'étais trop jeune pour comprendre que c'était le lien le plus fort de tous."

(Oui, on pleure pas mal dans ce livre, normal vu les circonstances.)

Pour rendre particulièrement crédible son récit l'auteur Philip Roth s'est appuyé sur des personnalités politiques réelles et sur les prises de position qu'elles ont eu à l'époque. Oui, l'aviateur Charles Lindberg a bien eu des sympathies pour les nazis et il a bien tenu des propos antisémites. Il a été une des figures de l'extrême-droite américaine à la fin des années 1930 mais a refusé de se présenter à la présidence des Etats-Unis. Philip Roth fait suivre son roman d'un post-scriptum dans lequel il présente la chronologie véritable des personnages historiques figurant dans le livre.

J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'ai dévoré d'une traite. C'est bien écrit et, en ne négligeant pas une pointe d'humour, Philip Roth aborde un sujet qui donne à réfléchir. Le résultat est prenant et deux jours après l'avoir terminé j'ai encore le sentiment de tenir compagnie à cette famille attachante.

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 18:15
John Irving, Un enfant de la balle, Points.

Le docteur Farrokh Daruwalla est né à Bombay, a fait ses études à Vienne (il a épousé une Autrichienne) et vit maintenant à Toronto. Il a la nationalité canadienne mais ne se sent nulle part vraiment chez lui. Pas totalement intégré au Canada -élément de la "minorité visible" il est à l'occasion victime d'insultes racistes. Et trop étranger en Inde. Médecin orthopédiste il séjourne cependant régulièrement dans sa ville natale où il officie à l'hôpital des enfants infirmes. Il s'intéresse particulièrement au cas des nains achondroplases (handicap provoqué par une mutation génétique). En Inde ceux-ci trouvent souvent à s'embaucher comme clowns dans des cirques. L'un d'eux, Vinod, est devenu un ami de Farrokh.

Par ailleur, Farrokh est secrètement le scénariste d'une série de films à succès à Bombay : les aventures de l'inspecteur Dhar. L'acteur principal des films n'est autre que le fils adoptif de Farrokh, John D, lui aussi un expatrié qui vit entre Bombay et la Suisse. A Bombay Dhar-John D que tout le monde reconnaît est "un personnage que l'on adore haïr". Son célèbre sourire narquois, ses répliques cultes témoignant de son sentiment de supériorité sont attendus et conspués.

Et voici que débarque un missionaire américain qui se trouve être le frère jumeau de John D. Voici qu'un membre du club que fréquentent les époux Daruwalla à Bombay est assassiné. Il y a aussi une jeune prostituée et un petit mendiant que nos héros veulent sauver de la rue. Un transexuel qui s'est fait opérer pour devenir une "femme-femme".

L'histoire part dans tous les sens avec des personnages originaux et bien analysés. Au début j'ai eu parfois un peu de mal à m'y retrouver mais petit à petit les éléments se mettent en place et, à partir du chapitre 9 (il y en a 27), j'ai été prise, emballée par les nombreuses péripéties qui permettront finalement à Farrokh de trouver "d'où il est". Les personnages sont sympathiques (Farrokh est un modèle d'honnête homme), il y a de l'humour et la philosophie de la vie qui se dégage de ce roman me convient tout à fait. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de John Irving, le dernier (Une veuve de papier) m'avais moins plu, si je me souviens bien.

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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 15:40
William Dalrymple, L'Age de Kali, A la rencontre du sous-continent, Noir sur blanc.

Les hindous croient que le temps est cyclique (en hindi "kal" signifie à la fois "hier" et "demain"). Selon cette théorie le temps serait divisé en quatre grandes ères qui durent chacune des milliers d'années. La première est l'Age de la perfection puis chaque nouvel Age représente une période de détérioration morale et sociale accrue pour arriver finalement au quatrième et au pire : l'Age de Kali. Durant cette période les hommes se complairont dans toutes sortes de péchés. Ils tromperont leurs proches à la seule fin d'amasser argent et plaisir personnel. Ils finiront par vivre dans des grottes, l'espérance de vie se réduira et l'humanité sera au bord de l'anéantissement. Après cela le temps repartira pour un nouveau tour en recommençant tout depuis le début. Vous l'avez peut-être deviné, aujourd'hui nous sommes dans l'âge de Kali.

William Dalrymple qui a longtemps vécu en Inde et voyagé dans tout le sous-continent a réuni dans L'Age de Kali une vingtaine d'articles parus séparément dans différents journaux et revues. Cette sélection montre que l'Inde traverse en effet l'Age de Kali. Nombre d'articles sont terrifiants.

Les articles sont classés par régions. La lecture démarre dans le nord arriéré où les hommes politiques corrompus font régner la terreur. Les élections législatives de 1993 ont ainsi permi à 150 repris de justice aux casiers judiciaires chargés d'être élus dans l'Uttar Pradesh. On passe ensuite au Rajasthan agité par la guerre des castes.

Bombay et Bangalore apparaissent comme des vitrines de l'Inde moderne. Cependant dans cette dernière ville, en 1997, le nouveau Kentucky Fried Chicken a été mis à sac par des paysans membres de l'Association des agriculteurs du Karnataka en guerre contre l'invasion des compagnies étrangères et qui vantaient les vertus des "bons masalas dosas". William Dalrymple est un peu ironique par rapport à cette action : il n'y a qu'en Inde qu'on peut voir cela. "Le Kentucky Fried Chicken n'est sans doute pas une cuisine de gourmet, mais il faut une sensibilité culturelle exacerbée pour voir, dans le fast-food, une insulte à l'honneur national."
Pourtant cette histoire m'a fait penser au démontage du Mc Do de Millau en 1999 mené par José Bové pour protester contre le capitalisme apatride et la malbouffe. A Bangalore William Dalrymple nous montre aussi que ce genre d'action flirte avec le nationalisme et la xénophobie.

La lecture de Sur le sentier du tigre m'a fait découvrir la situation dramatique du Sri Lanka frappé par une guerre civile meurtrière. Je n'ai pas l'impression d'avoir jamais rien vu sur ce pays dans la presse française et je vais y faire plus attention à l'avenir.

Enfin l'auteur nous emmène au Pakistan, pays qui apparaît comme sauvage et où de grandes portions de territoire sont sous l'autorité de chefs tribaux.

Au total il y a des choses intéressantes même si c'est inégal. Le format des articles donne des chapitres assez courts donc faciles à lire mais parfois aussi j'aurais aimé que le sujet soit plus creusé. Il faut signaler aussi que le livre a déjà dix ans et qu'il porte sur un pays où certaines choses bougent vite à l'heure actuelle (mais pas tout, ce que montre l'auteur).
William Dalrymple a rencontré plusieurs personnes âgées qui avaient connu l'Inde britannique dans laquelle ils appartenaient à la classe supérieure, aristocratie ou administration et qui disent à quel point c'était mieux avant. Je ne suis pas sure que ces gens soient représentatifs de l'ensemble de la population.
Enfin, William Dalrymple a un talent pour donner de belles descriptions de paysages. En le lisant j'ai eu alors l'impression d'y être ou l'envie d'y aller, malgré tout.

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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 06:37
David Davidar, La maison aux mangues bleues, Le livre de poche.

Entre 1899 et 1947, l'histoire sur trois générations de la famille Dorai de Chevathar à l'extrême pointe sud de l'Inde. Le patriarche est Solomon Dorai, riche propriétaire et chef traditionnel de Chevathar. A la veille d'un nouveau siècle voilà que des violences agitent le village sur fond de guerre des castes et de rivalités personnelles. Le fils puis le petit-fils de Solomon reprendront à leur tour sa vision d'un lieu qui soit un hâvre pour la famille élargie.

On dit que la mangue bleue de Chevathar est la meilleure du monde. Elle l'est en tout cas pour ceux qui en sont originaires puisqu'elle a le goût des racines, de l'endroit d'où l'on vient et vers lequel on retourne toujours.

J'ai beaucoup aimé ce roman fort bien écrit. Il y a de l'action et de la réflexion. Chacun des trois personnages représentatif de sa génération (particulièrement le fils et le petit-fils) vit son histoire personnelle, recherche à sa façon le sens de sa vie, pas exactement dans la direction qu'aurait choisie son propre père. Mais finalement, par ces voies détournées, leur chemin les ramène l'un et l'autre vers Chevathar et leurs origines.

Moi qui ai été élevée en déménageant souvent je n'ai pas de lieu auquel je sois ainsi attachée et pourtant je me suis sentie concernée par le soucis des personnages de construire sur la durée et de s'inscrire dans un projet familial.

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8 septembre 2007 6 08 /09 /septembre /2007 16:40
Suketu Mehta, Bombay maximum city, Buchet-Chastel.

Suketu Mehta a grandi à Bombay jusqu'à l'âge de quatorze ans. Sa famille a alors émigré aux Etats-Unis où il s'est installé. En 1998, vingt-et-un ans après avoir quitté la ville de son enfance, il y revient pour y vivre pendant deux ans et enquêter afin d'écrire Bombay maximum city. Issu d'une famille aisée de diamantaires Suketu Mehta a, pendant ces deux ans, rencontré les exclus et les marginaux de Bombay. Il découvre et nous fait découvrir un monde fascinant où la violence extrême côtoie la solidarité entre miséreux.

Dans la première partie, Le pouvoir, Suketu Mehta rencontre divers protagonistes des émeutes de 1992-1993. La destruction de la mosquée d'Ayodhya par des fanatiques hindous en décembre 1992 a entraîné des violences inter-religieuses en Inde. A Bombay elles culminent en janvier 1993 avec le massacre de nombreux musulmans. Enfin, le 12 mars 1993, dix bombes déposées par des terroristes musulmans explosent en divers endroits de la ville. Elles font plus de trois cent victimes. Suketu Mehta interroge des hommes de main du Shiv sena (l'armée de Shiva), le parti politique xénophobe qui a déclenché ces émeutes. Il s'agit de tueurs qui racontent sans états d'âme comment ils ont brûlé vifs des musulmans mais qui parfois ont aussi sauvé du massacre des voisins et qui -quand leurs enfants sont malades- vont prier dans des lieux saints musulmans.

Les conditions de vie très rudes et l'absence d'espoir en leur avenir conduisent également de nombreux jeunes à se tourner vers le banditisme. La guerre des gangs fait rage dans les bas-fonds de Bombay. Il existe des gangs hindous et des gangs musulmans mais ici aussi la religion n'est qu'un prétexte. De l'autre côté de la barrière l'auteur nous présente Ajay, flic incorruptible qui pourchasse inlassablement les méchants mais n'hésite pas à provoquer des "rencontres" (=exécutions), seul moyen de régler leur compte aux plus dangereux car la justice est dépassée et corrompue.

La deuxième partie, Les plaisirs, tourne d'abord autour de Mona Lisa, une danseuse de bar et de sa collègue Honey qui est en fait un homme. Ce monde nocturne est étroitement lié avec la pègre et on y retrouve les protagonistes de la première partie. Ils sont également présents à Bollywood qui est pour les gangs une vache à lait (pratique courante de l'extorsion de fonds) et un moyen de blanchir l'argent sale par le financement des films.

Enfin la dernière partie, Passages, nous présente des personnes au moment où elles changent de vie. Une famille de sept personnes qui a toujours vécu dans une pièce dans un bidonville a enfin les moyens de s'acheter un appartement de deux pièces. De riches diamantaires renoncent à leurs richesses pour vivre en ascètes.

Suketu Mehta nous présente un visage passionant de Bombay, à la fois repoussant et attirant. Venu y vivre pendant deux ans avec sa femme et ses deux jeunes enfants il est lui-même un de ses sujets d'étude. Il est arrivé ignorant de toutes les stratégies nécessaires à la survie dans la Maximum city, il a noué de nouvelles relations et il repart, comme ses personnages de Passages.

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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 12:00

Satyajit Ray, Affaires de bijoux, Kailash.


 Ce court ouvrage se compose de deux petites aventures du détective Feluda à la poursuite de pierres précieuses dérobées. Dans la première histoire le descendant d’un colon britannique ramène en Inde un rubis volé par son ancêtre. Dans la deuxième le propriétaire d’une pierre remarquable reçoit des lettres de menaces.


 C’est gentil mais pas vraiment palpitant. Plutôt facile à lire mais je me suis demandé si c’était toujours bien traduit. En tout cas il y a de nombreuses coquilles qui confinent parfois à la faute de Français : « Nous ne perdîmes pas de temps et grimpèrent quatre à quatre l’escalier menant à l’étage ». Donc des choses à revoir du côté de la maison d’édition.

 

 

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 11:50

Satyajit Ray, La nuit de l’indigo, 10-18.

 
La nuit de l’indigo est le titre d’une des onze nouvelles que comporte ce recueil. Il s’agit, pour la plupart d’entre elles, de petites histoires fantastiques. Les personnages croisent des animaux intelligents : un chien qui rit dans Le chien d’Ashamanja Babu ou un oiseau qui écrit dans Corvus ; ils rencontrent des revenants (La nuit de l’indigo, Le duel) ou sont confrontés à divers phénomènes surnaturels.

 
Les aventures du professeur Shonku (Corvus, Dimoi, Mystère au Sahara et L’expédition Licorne
) mêlent science-fiction surannée (les personnages se nourrissent de pilules nutritives) et monde merveilleux. On retrouve là l’influence de Jules Verne dont Satyajit Ray nous dit dans la préface qu’il le lisait dans son enfance. L’ensemble est bien écrit et agréable à lire.

 

 

 

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 14:44

Truman Capote, De sang froid, Folio.


 Dans le Kansas, en 1959, une famille de quatre personnes est abattue froidement par deux petits malfrats. Ceux-ci s’enfuient en laissant peu d’indices derrière eux. Un mois et demi plus tard ils sont cependant arrêtés.


 De sang froid est inspiré d’un fait divers réel. Truman Capote nous présente de façon approfondie et précise toute cette affaire, depuis la journée du meurtre jusqu’au châtiment des assassins. Chaque personnage, même le moins important, est fouillé et détaillé. Le passé de l’un des deux tueurs, Perry Smith, est particulièrement décortiqué. Le résultat est que les protagonistes apparaissent ainsi comme très humains. J’ai sympathisé bien sur avec les malheureuses victimes mais j’ai aussi ressenti de la pitié pour Perry Smith.

 
Truman Capote fait aussi bien comprendre tout le gâchis de cette affaire. Gâchis du massacre d’une famille bien intégrée dans sa communauté et appréciée de tous. Gâchis de l’existence de Perry Smith, enfant maltraité et délaissé. A plusieurs moments il laisse apercevoir qu’il aurait suffit de peu pour que les choses tournent différemment. Enfin la lecture amène à se poser la question de la réponse à un tel crime. Les coupables peuvent-ils se racheter ou la peine de mort est-elle la seule solution ?


Toutes ces raisons plus le fait que De sang froid est fort bien écrit en font un très bon roman.

 « C’était un temps idéal pour manger des pommes ; la lumière la plus blanche descendait du ciel le plus pur, et un vent d’est faisait bruire les dernière feuilles des ormes chinois sans les arracher. Les automnes récompensent le Kansas de l’ouest pour les maux que les autres saisons imposent : les grands vents d’hiver du Colorado et les neiges à hauteur de hanche où périssent les moutons ; la neige fondue et les étranges brouillards des prairies au printemps ; et l’été, où même les corbeaux recherchent l’ombre rare et où la multitude fauve des tiges de blé se hérisse, flamboie. Enfin, après septembre, un autre climat arrive, l’été de la Saint-Martin qui dure parfois jusqu’à Noël. »

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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 14:29

Shashi Tharoor, Show business, Points.

 
Ashok Banjara, super-star de Bollywood est à l’hôpital, dans le coma, victime d’un accident de tournage. Sur recommandation de son médecin ses proches se relaient à son chevet pour lui parler. En fait chacun vient lui faire part de ses griefs à son encontre. Dans le même temps Ashok voit défiler dans son esprit le film de sa carrière depuis ses débuts hésitants jusqu’à sa tentative échouée de se lancer dans la politique.

 
Dans ce roman Shashi Tharoor présente le fonctionnement du cinéma de Bollywood et ce qui permet d’y faire carrière. Pas besoin d’être un bon acteur si on a un physique avantageux ou des relations. Ensuite, comme pour Ashok Banjara, les films s’enchaînent au rythme de plusieurs par an, la seule présence de son nom au générique garantissant le succès.


 Mon amie Michèle qui m’a prêté cet ouvrage (ainsi que toute une série de livres sur l’Inde, merci Michèle) me dit que le personnage d’Ashok Banjara est en fait l’acteur Amitabh Bachchan. Il en est au moins inspiré en partie. Leurs initiales sont les mêmes et Ashok Banjara est surnommé « Le jeune homme affamé » (en Anglais « The hungry young man ») alors que Amitabh Bachchan à ses débuts était « Le jeune homme en colère » (« The angry young man »). La traduction en Français, dépourvue de notes, ne permet pas de goûter ce jeu de mots si on n’est pas un peu au courant.


 J’ai trouvé la lecture de Show business souvent amusante et même très drôle quand Shashi Tharoor raconte les films imaginaires tournés par son héros. J’y ai retrouvé la veine de Bollywood. Cependant certains passages m’ont aussi semblé un peu longs.

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