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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 15:00

esclaveHannah Crafts Autobiographie d'une esclave, Payot

 

En 2001 Henry Louis Gates jr., américain spécialiste en études afro-américaines, acquiert dans une vente aux enchères le manuscrit de l'Autobiographie d'une esclave. Ce document est une rareté pour plusieurs raisons. S'il s'avère qu'il a bien été écrit par une esclave évadée, comme l'auteure se présente, il serait le premier roman écrit par une ancienne esclave. Par ailleurs ce manuscrit n'ayant jamais été publié n'a pas été retouché par un éditeur à la différence des textes écrits par des anciens esclaves que l'on possédait jusqu'à présent. Il permet donc de juger du niveau d'alphabétisation et de culture de l'auteure, sans doute autodidacte. Henry Louis Gates jr. mène donc l'enquête pour authentifier le manuscrit. Analyse chimique du papier et de l'encre, graphologie, recherches historiques pour retrouver trace des personnages cités, toutes les pistes sont explorées. Le résultat est la conviction que l'auteure est bien celle qu'elle dit être même si elle écrit sans doute sous un pseudonyme. Tout ceci est présenté dans une longue préface très intéressante.


Contrairement à ce que son titre peut laisser penser Autobiographie d'une esclave est en fait un roman. Hannah Crafts s'appuie sur son expérience personnelle mais elle s'inspire aussi de ses lectures, notamment des romans gothiques, et le résultat est très romanesque. La narratrice, Hannah, raconte son histoire depuis son enfance (comment elle a appris à lire malgré l'interdiction) jusqu'à son évasion réussie en passant par ses différents propriétaires. C'est une esclave de la maison. Elle reste près de sa maîtresse, lui sert de femme de chambre et ne travaille pas aux champs. Ce sont des conditions de vie matériellement plus facile et c'est donc ce cadre qui est décrit.


Hannah est très pieuse et s'efforce en toutes circonstances d'être une bonne chrétienne. Dans les moments difficiles de sa vie elle est soutenue par l'idée que son dieu veille sur elle. A la fin du roman les méchants sont punis et les bons récompensés d'une façon qui doit prouver l'existence d'une justice divine.


Enfin l'auteure affirme un jugement très critique sur l'esclavage et ceux qui le soutiennent. A propos d'une jeune esclave qui vient de se suicider après avoir tué son nourrisson : "Un léger spasme, un frisson convulsif, et elle était morte. Morte, Votre Excellence, président de cette république. Morte, messieurs les sénateurs si graves, qui savez faire preuve d'une telle éloquence pour parler des pensions et des torts de l'armée. Morte, messieurs les ministres du culte, qui glosez sans fin parce que les pauvres qui n'ont pas un seul instant de loisir les autres jours osent lire le journal le dimanche, et qui pourtant soutenez ou approuvez les lois permettant de telles scènes de malheur."


J'ai trouvé cette lecture très intéressante et ça m'a donné envie de relire des témoignages d'esclaves que j'avais déjà lus il y a bien longtemps.

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 16:11

couv-miltonGiles Milton, Le paradis perdu, 1922, la destruction de Smyrne la tolérante, Noir sur blanc

 

Au début du 20° siècle Smyrne, plus grande ville et ville la plus prospère de l'empire Ottoman était aussi une ville cosmopolite. On y trouvait des Turcs, des Grecs, des Arméniens, des Juifs et des Levantins : des Européens d'origine (Britanniques, Français, Italiens...) dont les familles s'étaient installées là depuis plus d'un siècle et qui s'étaient enrichis dans le commerce et l'industrie grâce à des avantages fiscaux. Mais tout ceci n'allait pas tarder à disparaître.


La première guerre mondiale change peu de choses aux conditions de vie des Smyrniotes. Les affaires ralentissent un peu mais chacun continue de manger à sa faim. Dans les villas du riche faubourg de Bournabat on donne des réceptions comme auparavant. Le génocide de 1915 ne touche pas les Arméniens de Smyrne grâce à la protection de Rahmi Bey, le gouverneur éclairé de la ville.


C'est à la fin de la guerre que les difficultés commencent. L'empire Ottoman fait partie des vaincus et la Grèce profite de sa place aux côtés des alliés pour envahir le pays dans le but de restaurer un empire chrétien en Asie mineure. C'est la Grande Idée de Vénizelos, le premier ministre grec de l'époque. La responsabilité des grandes puissances réunies en conférence de la paix à Paris, particulièrement de Lloyd George pour la Grande-Bretagne, est bien montrée. Ils laissent faire, convaincus que les Turcs sont des barbares. Le débarquement des troupes grecques à Smyrne en 1919 se solde par un massacre dans le quartier turc. La population civile grecque se joint aux soldats pour faire violence à ses concitoyens. Après cela le calme revient sous l'autorité d'un gouverneur grec impartial, Aristide Sterghiades.


En 1922 les troupes grecques sont vaincues par l'armée nationaliste de Mustapha Kemal qui entre dans Smyrne le mercredi 6 septembre. Le cauchemar commence. D'abord la ville est pillée. Un pillage en règle, comme au Moyen-âge : vols, viols, massacres. Arméniens et Grecs sont les premiers visés. Les malheureux habitants essaient de se réfugier dans des bâtiments portant pavillon américain, britannique ou français : écoles, hôpitaux, consulat. Puis, le 13 septembre, les troupes turques mettent le feu à la ville. Les maisons sont systématiquement aspergées de pétrole. Le vent aidant, bientôt tout flambe (sauf le quartier turc). Les réfugiés, près de 500 000 personnes, s'entassent alors sur le port, coincés entre la mer et le feu. Les Turcs continuent de les harceler.


C'est l'intervention d'un Américain, Asa Jennings, qui permet de sauver beaucoup de monde. Il négocie avec les autorités turques l'autorisation d'emmener les femmes et les enfants et convainc ensuite la Grèce de fournir les bateaux nécessaires à cette opération de sauvetage. Les hommes sont déportés vers l'intérieur de l'Anatolie.

Le bilan de cette tragédie est estimé entre 190 000 et 250 000 victimes. Encore une horreur à porter au passif de la première guerre mondiale.


J'ai trouvé passionant cet ouvrage qui m'a permis de découvrir un épisode historique que j'ignorais. Giles Milton présente les faits de façon claire et vivante. Il s'est appuyé pour cela sur de nombreuses archives, notamment sur des récits de survivants de diverses origines. J'ai retrouvé des choses que j'avais croisées dans Des oiseaux sans ailes. Tout cela m'a donné envie d'en savoir plus sur l'histoire de l'empire Ottoman. Dans l'année qui va venir je pense que je vais m'intéresser beaucoup plus à la Turquie. Je vous en reparlerai.

 


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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 17:27

camondo-copie-1Pierre Assouline, Le dernier des Camondo, Folio

 

Lors d'un précédent séjour à Paris j'avais visité au musée d'histoire du judaïsme l'exposition "La splendeur des Camondo" qui m'avait permi de découvrir l'existence de cette famille et de l'ouvrage de Pierre Assouline.


Les ancêtres des Camondo sont des juifs sépharades venus d'Espagne après l'expulsion de 1492. Après avoir pas mal voyagé dans toute l'Europe semble-t-il, la famille arrive à Constantinople au 19° siècle. C'est là qu'ils se sont enrichis dans la banque. En 1869 les deux frères Abraham et Nissim décident de transférer la banque familiale à Paris et la famille migre encore.


Le dernier des Camondo c'est Moïse, le fils de Nissim et le dernier à porter le nom. Il a été un grand collectionneur d'art du 18° siècle, pas seulement des tableaux mais surtout des meubles et des objets. Pour servir d'écrin à sa collection il fait construire un hôtel avenue de Monceau. Il comptait le léguer à son fils Nissim mais celui-ci est tué à la guerre en 1917. Moïse qui a été quitté peu avant par sa femme se retrouve comme deux fois veuf. A sa mort, il lègue l'hôtel et les collections qu'il renferme à l'Etat pour en faire un musée. C'est le musée Nissim de Camondo que j'ai l'intention de visiter dès que possible. La fille de Moïse, Béatrice, et sa famille sont déportés pendant la deuxième guerre mondiale et meurent à Auschwitz en 1943 et 1944.


Je n'ai pas bien apprécié la façon d'écrire de Pierre Assouline. D'abord j'ai trouvé le style un peu ampoulé avec abus de vocabulaire trop recherché qui ne fait pas naturel. Ainsi des frères Goncourt : "Religionnaires de l'art, ils avaient le culte du beau. Ces bibeloteurs se présentaient volontiers comme des aliénés de la curiosité. Tout à leur bricabracomanie, les deux écrivains n'en avaient pas moins constitué, eux aussi, une sorte de collection au fil de leurs errances dans l'antiquaillerie."


Ensuite, trop souvent, la description prend la forme d'énumérations, comme la liste des personnes qui ont assisté à telle réception, ce qui rend la lecture fastidieuse sans parvenir à insufler la vie que j'attendais dans l'histoire de cette famille. C'est donc globalement un sentiment de déception pour moi. Il reste que j'ai quand même trouvé des sujets d'intérêt, notamment ce qui concerne l'antisémitisme en France à l'époque de l'affaire Dreyfus.

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:31

lissonPerry Anne, Lisson grove, 10-18

 

Londres, 1895. Thomas Pitt poursuit sur le continent l'homme qui vient, sous ses yeux, d'assassiner l'informateur qui devait lui donner des renseignements sur un complot anarchiste. Pendant ce temps son chef aux services secrets, Victor Narraway, est accusé d'avoir détourné de l'argent et démis de ses fonctions. Il prétend qu'il est innocent et que c'est un complot pour se débarasser de lui. Convaincue de sa bonne foi Charlotte, la femme de Thomas, décide de l'aider et de l'accompagner pour cela en Irlande où il pense pouvoir trouver les preuves dont il a besoin. Un tel voyage est très inconvenant aussi se fait-elle passer pour sa soeur. Charlotte va se sentir quand même bien embarassée quand elle découvre que Victor éprouve beaucoup plus que de la sympathie pour elle.


En cette fin du 19° siècle socialistes et anarchistes s'agitent de plus en plus en Europe et les vieilles monarchies sont dans le colimateur. Mais nos héros sont tous de fidèles partisans du régime britannique et s'ils conçoivent qu'on en ait après le tsar et son régime rétrograde, ils sont convaincus que la reine d'Angleterre est le meilleur garant des libertés. Des réformes, oui mais sans tout renverser.


J'ai beaucoup apprécié ce 26° épisode des aventures de Charlotte et Thomas. Ici ce cher Thomas fait plutôt de la figuration et d'une façon générale ce sont les femmes les personnages forts. Cela fait si longtemps qu'elle est commencée cette série que cela m'a donné envie de relire le numéro un pour voir comment les personnages avaient évolué.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 17:36

le-quai-de-ouistreham_46466_w250.jpgFlorence Aubenas, Le quai de Ouistreham, Editions de l'olivier

 

En février 2009 Florence Aubenas est partie incognito à Caen pour y chercher du travail et y vivre la vie de demandeuse d'emploi. Elle a prétendu avoir son bac pour seul diplôme, avoir vécu longtemps avec un homme qui l'entretenait mais s'être séparée récemment. Elle a gardé son nom mais teint ses cheveux. Elle avait décidé qu'elle arrêterait l'expérience quand elle décrocherait un CDI, cela a duré six mois.

 

Pendant six mois Florence Aubenas a donc fréquenté pôle emploi et ses employés de plus en plus astreints au rendement. Elle a obtenu des heures de ménage à droite et à gauche : sur les ferry du quai de Ouistreham qui passent pour les endroits les plus durs; dans un camping où six heures de ménage sont payées trois; dans diverses entreprises perdues dans ce qu'il reste des zones industrielles de la région. Elle a fait connaissance avec ses collègues de galère qui font deux heures de route pour une heure de travail, que l'on peut appeler à tout instant pour un remplacement au pied levé et pas question de dire non.


Voilà un livre qui se lit facilement, vivant par les histoires qu'il raconte. On n'est pas dans l'East end de Jack London mais dans des vies quand même bien dures où le travail fait mal. On y rencontre des personnes qui se battent malgré les difficultés et qui s'épaulent. Florence Aubenas porte un regard bienveillant sur ces gens qu'elle a côtoyés. L'ensemble est donc sympathique même si le contenu n'est pas une révélation : les conditions de vie des précaires je pense qu'on les connaît déjà, soit par des reportages dans la presse, soit par ses fréquentations dans la vraie vie.

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 17:16

MILLE-SOLEILS-SPLENDIDES-copie-1.gifKhaled Hosseini, Mille soleils splendides, Belfond

 

Laila, une jeune afghane, est née à Kaboul le jour de la prise de pouvoir des communistes, en 1978. Elle grandit dans une famille traumatisée par le départ des deux fils aînés au djihad mais heureusement elle a son ami Tariq dont elle est inséparable. En grandissant l'amitié de Tariq et Laila se transforme en amour, cependant, à 14 ans, elle se voit obligée d'épouser un homme de 60 ans et qui a déjà une femme, Mariam, beaucoup, plus jeune que lui elle aussi. Au départ Mariam traite Laila avec rudesse puis les deux femmes découvrent qu'elles peuvent s'unir contre la violence de leur mari.


Après Les cerfs-volants de Kaboul c'est encore une histoire terrible que Khaled Hosseini nous raconte là. Les deux principaux personnages féminins sont les victimes de la violence masculine, encore amplifiée par l'arrivée au pouvoir des talibans. L'auteur montre aussi que quand les victimes cessent de se considérer comme telles, elles peuvent prendre en main leurs vies, même dans des circonstances dramatiques. Les bouleversements subis par l'Afghanistan depuis 30 ans forment la trame de ce roman. Les événements sont rappellés simplement, ce qui est bienvenu. J'ai bien aimé.


L'avis d'Ajia.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 16:40

ali-copie-1Kurban Saïd, Ali et Nino, Le grand livre du mois (existe aussi chez J'ai lu)

 

Ecrit en 1937 par Kurban Saïd alias Lev Nussimbaum dont je viens de lire la biographie, Ali et Nino est l'histoire d'amour de Ali, un musulman chiite et de Nino, une chrétienne géorgienne. Cela se passe à Bakou en Azerbaïdjan, avant, pendant et juste après la première guerre mondiale. Ali et Nino se connaissent et sont amoureux l'un de l'autre depuis leur adolescence. Bien sur ils ne sont pas de la même religion ce qui gêne un peu leurs proches mais ce n'est pas un obstacle majeur à leur union.

 

Ils connaissent les difficultés classiques des couples mixtes. Elle a eu une éducation européenne, lui orientale : elle mange à table avec une fourchette, lui par terre avec la main et chacun pense que ce sont ses façons qui sont les plus raffinées. Mais ils sont jeunes et ils s'aiment ce qui leur permet de surmonter beaucoup de choses. Par contre les événements qui frappent leur pays à la fin de la guerre et à cause de la révolution russe vont les toucher durement.

 

J'ai plutôt apprécié ce roman bien écrit et agréable à lire. Il y a de belles descriptions et une pointe d'humour pince sans rire. Après L'orientaliste, c'est un nouveau regard porté sur l'Azerbaïdjan, pays que je viens de découvrir, et son histoire mouvementée à cette époque.

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 17:40

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 17:40

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 14:57

orientalisteTom Reiss, L'orientaliste, Une vie étrange et dangereuse, Phébus

 

En 1998 Tom Reiss se rend en Azerbaïdjan pour son travail. Avant de partir il cherche à se documenter sur le pays. On lui conseille la lecture d'un roman écrit en 1937, Ali et Nino, dont l'action se déroule en partie à Bakou. Sur place, Tom Reiss découvre qu'Ali et Nino fait figure de roman national mais que personne ne sait qui est l'auteur qui se cache derrière le pseudonyme de Kurban Saïd. Il décide de mener l'enquête. Il trouve que Kurban Saïd, qui se fait aussi appeler Essad Bey, est en fait Lev Nussimbaum.


Né en 1905 Lev Nussimbaum a grandi à Bakou. Sa mère est morte quand il était tout jeune, son père est un magnat du pétrole. Au début du 20° siècle l'Azerbaïdjan est la première région productrice de pétrole du monde. Dans ce pays le pétrole suinte du sol et les collines s'enflamment spontanément. On devient riche en piochant son champ. Cette situation a donné naissance à une société cosmopolite. Hommes d'affaires chrétiens, musulmans et juifs (comme les Nussimbaum) se fréquentent sans souci de leurs origines. Ils se font construire de splendides villas, un opéra, un casino et Bakou passe pour un petit Paris.


Mais tout cela prend fin avec la révolution russe. Dès 1917 Bakou est touchée par la guerre civile. Une fois aux mains des Rouges, un coup dans celles des Blancs, un temps indépendant, l'Azerbaïdjan fini par être rattaché à l'URSS. Les Nussimbaum fuient les violences en traversant la mer Caspienne vers l'Iran. Un long périple les mène ensuite à Constantinople puis à Berlin.

 

En cours de route, Lev s'est converti à l'islam. Depuis sa jeunesse il est fasciné par la civilisation musulmane qu'il voit comme un lien avec ses racines orientales. A Berlin il s'inscrit aux Langues Orientales, se fait appeler Essad Bey et commence à écrire. C'est un auteur très prolixe qui écrit des biographies (de Nicolas 2, de Lénine, de Staline), des ouvrages sur la révolution russe ou le Caucase, une autobiographie romancée. C'est un auteur à succès de la fin des années 20 et du début des années 30. Mais en 1935 Lev est frappé par deux malheurs : sa femme le quitte et il est interdit de publication en Allemagne car juif. Il termine sa vie en Italie, un peu isolé, atteint par une maladie dégénérative dont il meurt en 1942.


J'ai beaucoup apprécié ce passionant ouvrage. Tom Reiss est un conteur habile qui sait mettre en valeur ses découvertes. Il a travaillé pendant cinq ans pour percer à jour les secrets de Lev. Il a eu des coups de chance, des rencontres inattendues qui lui ont permi d'avancer. Il est arrivé aussi juste au dernier bon moment car certains des témoins qu'il a rencontrés étaient des personnes très âgées qui sont mortes peu après. Cet aspect humain de sa recherche me fait penser au travail de Daniel Mendelsohn pour Les disparus.

 

La vie de Lev est aussi un prétexte pour nous présenter les régions qu'il traverse et les gens qu'il rencontre. J'ai découvert ainsi l'histoire de l'Azerbaïdjan qui m'a beaucoup intéressée. Depuis longtemps je suis fascinée par le Caucase et son mélange de populations et de langues. L'auteur nous présente enfin son personnage comme le type même de l'orientaliste juif des 19° et 20° siècles, phénomène d'abord apparu dans l'Angleterre victorienne. Ces orientalistes juifs voyaient les Arabes comme des frères et il y eût des sionistes promusulmans. Tout cela est bien loin aujourd'hui.


Et maintenant je vais lire Ali et Nino.

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