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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:52
Kathryn Stockett, La couleur des sentiments, Babel

Jackson, Mississippi, au début des années 1960. Les dames blanches de la bonne société ne travaillent pas et emploient des bonnes noires à leur service pour tenir le ménage et s'occuper des enfants. Elles passent leurs journées à jouer au bridge avec leurs amies ou à leurs bonnes oeuvres (collectes pour les enfants africains qui souffrent de la famine). A 23 ans Skeeter Phelan est un peu différente des autres. D'abord elle n'est pas encore mariée mais surtout elle va s'intéresser aux conditions d'existence et de travail des bonnes noires. Comment ressentent-elles le racisme dont font souvent preuve leurs patrons ? Quels sont leurs sentiments pour ces enfants qu'elles élèvent, ces familles qu'elles servent pendant des années sans être toujours remerciées comme elle le méritent ? Où est passée Constantine, la bonne qui a élevé Skeeter avec amour et qui avait disparu de la maison à son retour de l'université ?

 

Que voilà un livre intéressant et plaisant. Intéressant parce qu'il décrit les relations entre Noirs et Blancs dans le Sud conservateur des Etats-Unis, en plein mouvement des droits civiques. On sent bien que les choses sont en train de changer -et, nom de dieu, il est temps qu'elles changent !- même si c'est plus lentement dans le Mississippi. Le propos de Kathryn Stockett est aussi de montrer l'ambivalence des sentiments dans une situation à la fois de ségrégation et de sujétion. Dans une postface où elle explique ses motivations elle reprend des propos de Howell Raines : "Il n'est pas de sujet plus risqué pour un écrivain du Sud que l'affection qui unit une personne noire et une blanche dans le monde inégalitaire de la ségrégation. Car la malhonnêteté sur laquelle est fondée une société rend toute émotion suspecte, rend impossible de savoir si ce qui s'est échangé entre deux personnes était un sentiment loyal, de la pitié ou du pragmatisme".

 

Le roman fait alterner les voix de trois narratrices : Skeeter Phelan mais aussi Minny Jackson et Aibileen, deux bonnes, ce qui permet d'aborder le sujet du point de vue d'une Blanche et de Noires. C'est très plaisant à lire car souvent raconté de façon amusante.

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commentaires

T
Ton article correspond avec mon ressenti, une lecture très plaisante pour un sujet très fort. Je n'ai pas vu le film et m'interroge pour le visionner car j'ai eu l'impression d'être "entrer" dans cette histoire et de vivre aux côtés des narratrices...
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A
J'ai vu le film juste après avoir lu le livre. Je crois que c'est plutôt une bonne adaptation même si j'ai été un peu déçue, j'ai envie de dire bien sur -c'est souvent le cas avec les adaptations. Il y a de petites modifications du scénario avec lesquelles je ne suis pas d'accord, principalement celle qui concerne l'explication du départ de Constantine.