Eliot Pattison, Le seigneur de la mort, 10-18
A faire lire à ceux qui envisageraient de faire du tourisme -de l'alpinisme à partir des camps de base de la Chine- au Tibet. Pendant les ascensions, la répression continue. Ce qui me choque plus que tout dans ce roman c'est la violence de cette répression qui frappe les Tibétains qui veulent préserver leur culture : la destruction des temples, la torture, l'internement dans les "fabriques à yétis" : les hopitaux psychiatriques. Un article récent dans Courrier international du 23 au 29 février 2012 confirme que la répression continue au Tibet hors de la vue des journalistes tandis que les immolations par le feu se multiplient.
Qu'est-ce que ça raconte ? La ministre du tourisme chinois est assassinée lors d'un déplacement au Tibet. Une alpiniste américaine aussi mais son corps a disparu. Shan, le héros qui mène l'enquête, est un Chinois passé du côté des Tibétains après avoir été lui-même longtemps interné au bagne local.. Il découvre que le crime plonge ses racines plus de 30 ans auparavant, à l'époque de la révolution culturelle. Les violences d'alors ont généré traumatismes et rancunes encore violents aujourd'hui.
J'aime beaucoup les photos utilisées pour ces éditions récentes des romans de Pattison et particulièrement celle de la couverture du Seigneur de la mort.